samedi 20 avril 2024
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Les vertus de l’autocontrôle en Bourse

Publié le

Wall-Street
Les marchés développés présentent une volonté d'autodiscipline moins prononcée. Les Etats-Unis font d'ailleurs actuellement l'actualité en matière de manque de discipline financière… © Photo D.R.

En Bourse, il faut savoir garder la tête froide. Mettre en place des stratégies d’autodiscipline se révèle souvent fructueux sur le long terme.

A l’heure où les marchés financiers connaissent à nouveau de fortes turbulences sur fond de crise dans la zone euro, la tentation de vendre ses actions dans la panique pourrait être grande. Mais une telle réaction peut s’avérer plus coûteuse qu’on ne le pense instinctivement. C’est en tout cas l’une des conclusions de la dernière étude de Barclays Wealth Insights*, portant sur la finance comportementale des investisseurs aisés. « Jouer en Bourse de façon instinctive, en étant incité à acheter lorsque le cours est élevé et à vendre lorsqu’il est faible, peut coûter aux investisseurs jusqu’à 20 % de revenus sur une durée de dix années », met en avant cette étude. Elle souligne également que ceux qui font largement appel à une stratégie boursière bien établie possèdent en moyenne un patrimoine supérieur de 12 % à celui de ceux qui n’appliquent aucune règle. Cette tendance mène, selon les auteurs de l’étude, au « paradoxe de la spéculation boursière ».

Stratégies

Un tiers des personnes interrogées (32 %) déclarent en effet que spéculer fréquemment est nécessaire pour obtenir un rendement élevé. En revanche, ces mêmes personnes sont plus de trois fois plus enclines à croire qu’elles effectuent de trop nombreuses opérations. Au total, près de la moitié (46 %) des personnes estimant qu’il faut jouer souvent pour gagner pensent que ce sont leurs émotions qui les forcent à le faire.
Pour comprendre le comportement en matière de placement et les pièges dans lesquels les investisseurs peuvent être enclins à tomber, le rapport examine donc trois traits de personnalités?: la tolérance au risque, la sérénité, la promotion par rapport à la prévention. « Ces émotions peuvent éventuellement amener l’investisseur à ne plus contrôler le nombre d’opérations réalisées, explique le rapport. Parmi tous les types de personnalités, les plus susceptibles de tomber dans cette catégorie sont ceux qui sont peu sereins, qui possèdent une forte tolérance au risque et sont extrêmement orientés vers la prévention. » A priori, les investisseurs monégasques sont relativement préservés. Selon le rapport, Monaco est l’un des pays où les investisseurs se sentent le moins stressés avec la Suisse, l’Afrique du Sud, l’Arabie Saoudite et l’Espagne. C’est aussi celui où la tolérance au risque est la plus faible.

Dates limites

Les émotions pouvant conduire à de mauvais choix, l’emploi de règles et de stratégies en matière de prise de décision financière est considéré comme hautement efficace par les personnes aisées. D’ailleurs, en comparant le groupe qui fait le plus appel à une stratégie à celui qui y a le moins recours, le rapport constate une hausse de 13 % de la satisfaction financière et un patrimoine supérieur de 12 %. Le rapport montre aussi que les investisseurs emploient de nombreuses stratégies afin de contrôler leur façon de prendre des décisions, et qu’ils font davantage appel à des règles dans la prise de décisions d’ordre financier (89 %) que dans la vie quotidienne (72 %). Parmi les règles les plus fréquentes figurent l’emploi de délais de réflexion (91 %) et la fixation de dates limites (90 %). « Beaucoup seront surpris de constater que les personnes aisées souhaitent mieux s’auto-discipliner sur le plan financier, souligne Greg Davies, responsable de la finance comportementale chez Barclays Wealth. Cependant, il ne faut pas oublier que plus le patrimoine est important, plus les décisions à prendre en matière d’investissement sont complexes. Le principal aspect dont les investisseurs doivent tenir compte est la façon dont leurs décisions peuvent s’intégrer à leur stratégie de placement globale et, surtout, la façon dont elles concordent avec leurs exigences personnelles. » Toutefois, cette volonté de discipline n’est pas homogène à l’échelle mondiale. Les investisseurs interrogés dans la zone Asie-Pacifique sont ceux qui souhaitent le plus être plus disciplinés sur le comportement financier, en particulier à Taïwan et à Hong-Kong. A contrario, les marchés développés présentent une volonté d’autodiscipline moins prononcée, avec deux pays en fin de liste?: les Etats-Unis et l’Espagne. Des Etats qui font d’ailleurs actuellement l’actualité en matière de manque de discipline financière…

*Intitulée Risk and Rules?: The Role of Control in Financial Decision Making, cette étude a été réalisée au niveau international auprès de plus de deux mille personnes possédant un patrimoine net élevé.

La France reste attractive pour les investisseurs
En 2010, le site « France » est resté la troisième destination mondiale des flux d’investissements directs étrangers derrière les Etats-Unis et la Chine (Hong Kong compris), selon le dernier tableau de bord de l’attractivité de l’Agence française pour les investissements internationaux. C’est aussi le deuxième pays d’accueil en Europe des investissements étrangers productifs créateurs d’emplois derrière le Royaume-Uni. Contrairement à certaines idées reçues, la France est en tête des pays de l’OCDE offrant le dispositif de soutien à la R&D le plus incitatif. Les coûts d’implantation sont aussi plus faibles qu’en Allemagne et créer une entreprise est environ deux fois plus rapide en France.
Luanda, toujours la ville la plus chère du monde
Selon le cabinet Mercer, les six villes les plus chères du monde demeurent, dans l’ordre, comme en 2010, Luanda en Angola, Tokyo, Ndjamena au Tchad, Moscou, Genève et Osaka. Luanda et Ndjamena sont hors de prix pour les expatriés en raison de la pénurie de produits de consommation de marque, ainsi que de logements confortables et sécurisés. Parmi les 25 villes les plus chères du monde, l’Afrique, en pleine expansion, y compte 5 villes, et l’Asie 9. Aucune n’est située en Amérique du Nord — New York est au 32ème rang -, et 9 villes suisses et scandinaves en font partie aux côtés de Milan (25ème) et de Londres (18ème).