vendredi 19 avril 2024
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« La masse salariale ne plombe pas la SBM »

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Lors d’une conférence de presse commune, sept syndicats de la Société des bains de mer ont réfuté l’argument employé par la direction générale selon lequel le « poids des frais de personnel » est une des causes des très mauvais résultats de l’entreprise.

Chiffres contre chiffres. Sept syndicats de la Société des bains de mer ont organisé le 12 juillet une conférence de presse commune pour riposter aux propos tenus courant juin par la direction générale de la SBM. Pour expliquer les pertes records de 33,2 millions d’euros enregistrées au cours de l’exercice 2011/2012, le président du conseil d’administration Jean-Luc Biamonti avait visé « le poids des frais de personnel ». Il n’avait pas hésité à comparer les ratios frais de personnel/chiffre d’affaires de la SBM (57 %) et ceux des concurrents français (33 % dans les casinos et 44 % dans l’hôtellerie de luxe). Mais pour les sept syndicats, si la SBM est dans le rouge, la masse salariale n’est pas responsable des mauvais résultats de l’entreprise. « Si on fait le calcul, nous n’accusons que sept millions d’euros de pertes en comparaison du ratio de nos concurrents au niveau de la masse salariale. Malgré ces sept millions, la société devrait être légèrement excédentaire, sinon à l’équilibre. Or, les pertes sont de 33,2 millions. La question que nous posons est la suivante?: Où sont passés les 26,2 millions d’euros restants du déficit?? Ce n’est pas la masse salariale qui plombe la SBM. La direction décharge ses responsabilités sur nous », affirme l’un des représentants.

« Mauvaise gestion »
Pour les sept syndicats, la faute incombe à la « mauvaise gestion » de la direction tricéphale de la SBM, constituée de l’administrateur délégué Jean-Louis Masurel et de ses adjoints Isabelle Simon et Yves de Toytot. « Il y a une absence totale de ligne directrice. Les deux directeurs adjoints ont la même spécialité. Ce sont des financiers, ils se marchent dessus. Il n’y a ni hôtelier ni casinotier à la direction générale, ce qui est un peu bizarre », disent-ils en fustigeant l’explosion du nombre de postes d’encadrement?: « Les postes de directeur ont doublé voire triplé. Nous sommes le seul casino au monde qui fonctionne avec vingt-deux directeurs. Tous les autres fonctionnent avec seulement quatre directeurs. »

Le risque Betclic
Les sept syndicats pointent aussi le flop de certains investissements réalisés ces dernières années par la SBM. Au premier rang desquels le Cabaret et le Moods. Tout comme le site de paris en ligne Betclic même si la critique est moindre dans ce dernier cas. « Betclic était un pari à prendre, oui. Betclic était un risque, oui. Mais les dirigeants de la SBM attendent toujours que la législation sur la fiscalité des jeux en ligne soit modifiée en France. Ils en rêvent. On n’a pas le droit de rêver quand on est à ce niveau-là de responsabilités. Nous ne voulons pas que l’investissement fait sur Betclic se retourne contre l’outil de production, nous les employés. Les décisions qui sont prises aujourd’hui pour Betclic — notamment le licenciement d’un tiers du personnel — auraient dû l’être il y a dix-huit mois », selon les représentants présents.
Quant au plan de relance et de redressement Renaissance, les sept syndicats disent l’avoir réclamé « depuis plusieurs années ». Quelques-uns voient cependant en ce plan « un fourre-tout de projets qui se trouvaient au placard ». Les représentants des sept syndicats souhaitent également davantage de transparence sur l’état d’avancement du plan Renaissance. Ils aspirent en outre à une table ronde tripartite entre le gouvernement, la direction générale et les syndicats de la SBM pour évoquer les turbulences que connaît la société et son avenir.