mardi 23 avril 2024
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L’Estonie, exemple de l’e-administration

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Indrek Vimberg, directeur général du ICT Demo center Estonia et Michel Dotta, président de la CDE
Indrek Vimberg, directeur général du ICT Demo center Estonia et Michel Dotta, président de la CDE © crédit Realis.

L’attractivité de la Principauté ne peut plus pâtir de son retard technologique. Pour y remédier, la Chambre de développement économique (CDE) propose de suivre l’exemple de l’Estonie, où l’e-administration simplifie la vie de plus d’un million de citoyens.

Par Carine Julia.

Les e-services, l’avenir de l’administration monégasque?? Indrek Vimberg, le directeur général d’Information and communication technologies (ICT) Demo center Estonia, y croit. Il y croit tellement qu’il a rencontré les 25 et 26 octobre plusieurs directeurs de sociétés privées et des responsables de l’administration publique monégasques. Objectif?: présenter le partenariat public-privé exemplaire qu’a adopté l’Estonie et se proposer d’aider la Principauté à passer au tout-électronique.

Un seul site Internet

Signer un contrat, payer le parking, voter en ligne, vérifier que vous n’avez pas de PV à régler, contrôler son ticket de loterie ou encore réserver une place dans un avion, sont quelques-unes des facilités permises par ICT Demo center en Estonie. Liant les administrations publiques et privées, cette société est parvenue, en une quinzaine d’années, à centraliser tout ce qui fait une vie, ou presque, sur un seul site internet, e-estonia.com. Pour accéder à toutes les démarches dont il peut avoir besoin, le citoyen estonien a désormais simplement besoin de sa carte d’identité, qui sert de clef. La puce électronique, intégrée à la carte et verrouillée par un code, permet alors d’ouvrir le compte personnel et d’avoir accès à toutes ces informations. 87 % des Estoniens possèdent cette e-IDcard.

Tout faire derrière son écran

Annoncé comme étant un gage de sécurité, le protocole X-road, qui relie les bases de données de chaque service dispose de multiples pare-feux. Attaqué à plusieurs reprises, il n’aurait jamais failli à sa tâche. C’est la colonne vertébrale de l’e-administration estonienne.
Si Monaco était intéressé par ce système, cela lui permettrait de passer du Moyen-âge au top technologique?: « Nous devrions être un phare dans ce domaine, mais nous sommes loin derrière », estime Michel Dotta. Selon le président de la CDE, si la Principauté ne s’est pas encore mise à l’heure du digital, c’est à cause de sa taille. « Avec deux kilomètres carrés, détaille-t-il, ce n’était pas nécessaire avant, les personnes se déplaçaient. Désormais c’est une évidence. » Et le changement serait d’autant plus rapide que Monaco est un micro-Etat.
En tout cas, en Estonie, l’initiative du projet des e-services est venue du secteur privé et s’est étendue au gouvernement. A Monaco, ce sera donc aux sociétés privées monégasques d’engager la démarche. « C’est un état d’esprit que de pratiquer cette politique de transparence, concédait Indrek Vimberg. En Estonie, nous sommes heureux d’échanger, d’avoir quelque chose à partager. Personnellement, je me sens plus confiant envers mon gouvernement grâce à ce système. » En effet, le site e-estonia.com met en ligne les informations sur toutes les entreprises du pays, un exemple de transparence qui peut refroidir, entre autres, les acteurs financiers de la place. D’ici 2014, ICT demo center Estonia compte ajouter le service carte bancaire à sa e-IDcard. Où en sera Monaco à ce moment-là??

Les mobiles e-IDcard
La dématérialisation des démarches, poussée à l’extrême, passe par celle de la carte d’identité elle-même. Considérant que la majorité de la population possède un mobile, ICT Demo center Estonia et tous les opérateurs téléphoniques estoniens, proposent depuis 2007 d’intégrer une puce qui sert d’e-IDcard dans le téléphone portable. Un service coûtant 0,75 euro par mois à l’abonné. Encore une étape vers la simplification de la vie, puisqu’il n’est plus nécessaire d’avoir un lecteur de carte pour accéder aux e-services. Actuellement, 3,1 % de la population estonienne a choisi d’utiliser son mobile comme e-IDcard.