jeudi 25 avril 2024
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Réouverture des restaurants à Monaco.
La réaction de Riccardo Giraudi

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Suite à notre précédent entretien avec Riccardo Giraudi dans le numéro 1151 de Monaco Hebdo, nous l’avons de nouveau interrogé sur l’ouverture prochaine des restaurants dans la principauté.

Le gouvernement a annoncé la réouverture des restaurants à partir du 2 juin 2020 : comment avez-vous accueilli cette nouvelle ?

On s’y attendait. On a vu que l’Italie avait rouvert. Et la date du 2 juin, c’est aussi celle que la France avait pensé pour le déconfinement de la zone verte. Donc on imaginait que la réouverture allait intervenir plus ou moins dans ces eaux-là. On s’y est préparé. C’est un soulagement, ça nous permet de remettre la machine en route. Mais je continue de penser que le plus dur reste à venir. Même si on rouvre, il y a toujours des inconnues.

Allez-vous rouvrir tous vos restaurants dès le 2 juin ?

On est encore en réflexion là-dessus. Je ne pense pas qu’on va tout rouvrir d’un coup. On va rouvrir dès que les employés seront sur place, on va faire des formations. Et la première semaine de juin, on rouvrira un à un les restaurants. Je vais ouvrir les restaurants, qui à mes yeux, sont les plus importants pour les résidents. Je pense à la Cantinetta qui est un repère de l’avenue princesse Grace, au Beefbar parce qu’il y a un peu de vie à Fontvieille. Mais on va y aller mollo pour voir aussi dans quel état d’esprit seront les clients.

Comment jugez-vous les mesures sanitaires imposées par le gouvernement ?

Je n’ai pas encore vu un restaurant dressé suite à ces recommandations et ces obligations. Je ne peux pas vous répondre, je ne sais pas. Je pense que c’est jouable. Ce mois de juin nous permettra de voir l’évolution de la maladie et cela nous permettra, j’espère ensuite, de lever ou pas ces restrictions. Mais je pense que tout le monde a accueilli ces mesures positivement.

Elles ne sont donc pas contraignantes ?

La Poste, les centres commerciaux, les commerces… Tout le monde joue le jeu. On s’est tous un peu habitués à ces mesures un peu contraignantes. Même si parfois on ne les comprend pas toutes. C’est contraignant mais c’est normal.

Le ministre de l’économie et des finances, Jean Castellini, a annoncé qu’il n’y aurait « pas d’arrêt brutal et unilatéral » des aides de l’État. Qu’en pensez-vous ?

C’est très important. C’était notre crainte. On a fermé brutalement et il est inimaginable de rouvrir brutalement. Ce n’est pas tout blanc ou tout noir, il y a une zone grise temporaire. On imagine ne pas faire revenir tout le monde d’un coup, on imagine adapter nos menus donc même en cuisine, les postes seront un peu plus réduits. Et en salle, vu l’espacement, on aura moins de serveurs, moins de chefs de rang… En y ayant réfléchi longuement, je pense qu’il y a de l’espoir. Je préfère ne pas tout ouvrir mais ce que j’ouvre, je l’ouvre avec le bon menu, avec la bonne formule, avec les mêmes prix… Je ne vais pas augmenter les prix parce que j’ai perdu de l’argent. Le gouvernement nous a aidé, à nous aussi de jouer le jeu maintenant. On peut, pendant quelques mois encore, continuer le chômage partiel et je vais éviter de laisser le moins possible de gens à la maison. Aujourd’hui, j’ai plus d’espoir.

Où en sont les négociations pour les loyers ?

Dans mon groupe, les positions n’ont pas changé. Ceux qui nous avaient fait des réductions les ont maintenues. Ceux qui n’en ont pas faites, n’en font toujours pas. Tant qu’il y a ce Covid-19, le gouvernement nous libère des obligations de loyers dans le domaine privé et public de l’État. Ça reste le seul point. Il est très difficile de légiférer sur un contrat privé. On a très peu de temps pour prendre des décisions. Ce qui peut prévaloir dans ce moment-là, c’est le discours humain. Certains veulent l’entendre, d’autres non. On ne peut rien y faire. Ce qui nous reste à faire, c’est une révision à la suite du Covid pour certains endroits que j’ai, d’aller en commission arbitrale pour revoir la valeur du marché. C’est la seule chose que l’on peut faire. On ne peut pas se battre ad vitam aeternam si un propriétaire ne veut pas faire de réduction de loyers. Si on doit payer le loyer plus tard, on le fera et on s’en souviendra.

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