samedi 20 avril 2024
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Mélanie Dupuy : « Rejoindre la Jeune chambre, c’est sortir de sa zone de confort »

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Mélanie Dupuy a été élue présidente de la Jeune chambre économique de Monaco en janvier 2022. Celle qui succède à Marion Soler pour un mandat d’un an, affiche de fortes ambitions pour cette organisation, qui travaille déjà sur la conférence des présidents de la Jeune chambre européenne en février 2023, à Monaco.

Quel est votre parcours professionnel ?

J’ai 39 ans. J’ai une maîtrise en information communication et culture, et j’ai travaillé dans plusieurs domaines : une entreprise de télécoms où j’étais responsable d’équipe. Ensuite, j’ai travaillé dans le recrutement. Et, depuis cinq ans, j’évolue comme gestionnaire chez Gramaglia immobilier.

Entre la Jeune chambre économique et vous, ça a commencé comment ?

J’ai eu la volonté de rejoindre le mouvement peu de temps après avoir rejoint Gramaglia. J’avais envie de diversifier mon activité professionnelle, et d’aller un peu plus loin. J’avais rencontré la Jeune chambre économique pendant mon expérience précédente, à l’occasion d’un “after-work” dédié au recrutement. J’avais bien aimé le dynamisme, le fait de pouvoir rencontrer des jeunes actifs à Monaco. Donc, spontanément, j’ai pensé à la Jeune chambre économique. Puis, j’ai fait les démarches pour intégrer ce mouvement. Dès le moment où j’ai passé la porte pour l’entretien de recrutement, j’ai fait en sorte de mener un maximum d’actions, car ça m’a beaucoup plu.

Qu’est-ce qui vous a plu ?

Il y a beaucoup d’énergie chez les membres. Le fait de pouvoir agir pour son propre pays est une chose formidable. Et on évolue à côté de personnes qui sont talentueuses. On apprend beaucoup les uns des autres. On sort de sa zone de confort, et on fait des choses qu’on ne fait pas la journée dans son quotidien professionnel. Donc c’est très enrichissant.

Que fait la Jeune chambre économique au quotidien, à Monaco ?

C’est une organisation qui fait partie d’un groupement mondial, la Junior chamber international (JCI), qui est le regroupement des jeunes leaders. Notre mission principale est de développer l’attractivité économique locale. Cela passe par l’organisation de certaines actions. Nous essayons de favoriser un maximum l’entrepreneuriat à Monaco. Nous proposons donc un cycle de formations dédié à la création d’entreprises. Nous avons un concours de création d’entreprises. Nous faisons aussi beaucoup d’événements sur des thématiques liées à l’actualité. Avec, par exemple, des petits-déjeuners conférences, qui sont maintenant des événements reconnus en principauté, et qui permettent de mettre en lumière des nouvelles actions et des nouveaux axes pour notre pays, pour les années à venir. Nous y donnons la parole à des membres importants de la communauté locale.

« J’avais rencontré la Jeune chambre économique pendant mon expérience précédente, lors d’un “after-work” dédié au recrutement. J’avais bien aimé le dynamisme, et le fait de pouvoir rencontrer des jeunes actifs à Monaco »

Qui sont vos membres ?

La Jeune chambre économique, ce sont des actifs entre 18 et 40 ans. Et, quand on dit « actifs », cela implique aussi pour les membres de faire partie prenante de l’organisation et de nos événements. Il n’y a pas de membres passifs. Tous les membres font partie de commissions et collaborent. Soit sur les petits-déjeuners conférences, soit sur les formations, mais tout le monde est très actif. Nous sommes très dynamiques, avec l’envie de faire beaucoup, beaucoup de choses.

Vous avez combien d’adhérents ?

Nous avons une centaine d’adhérents. Lorsque les membres nous rencontrent, ils passent par une première phase de candidature. Cela leur permet de se tester au sein du mouvement. Dernièrement, nous avons eu la chance de nommer trois nouveaux membres. C’est un très beau moment, assez solennel.

Quels sont les pré-requis pour vous rejoindre ?

Nous regroupons principalement des entrepreneurs et des cadres, sur Monaco. Mais, le critère essentiel pour intégrer le mouvement, c’est d’avoir entre 18 et 40 ans, d’être actif en principauté, et d’avoir son activité professionnelle à Monaco.

Il n’y a donc pas de secteur privilégié ?

Non. On regroupe tous les types de secteurs. Je le vois au sein de mon conseil d’administration : on peut avoir des personnes issues de la finance, de l’immobilier, du marketing, de l’informatique… C’est très divers.

Vous financez l’activité de la Jeune chambre économique à partir de cotisations et de subventions ?

Nous avons une subvention de 20 000 euros du gouvernement. Mais aussi des sponsors privés, à hauteur de 140 000 euros. Nous avons la chance d’être accompagnés par de très belles entreprises, qui partagent nos valeurs. Notre partenaire principal reste Athos Partners, un ancien gagnant de notre concours de création d’entreprise, qui a connu une très belle évolution, et qui a voulu rendre au mouvement ce qu’il avait pu trouver en participant concours. Ensuite, les membres paient une cotisation annuelle de 150 à 350 euros, selon les profils (1). Nous disposons donc d’un budget de fonctionnement pour organiser nos événements.

Mélanie Dupuy Jeune chambre économique
© Photo Phiippe Fitte

« Nous avons une subvention de 20 000 euros du gouvernement. Mais aussi des sponsors privés, à hauteur de 140 000 euros. Nous avons la chance d’être accompagnés par de très belles entreprises, qui partagent nos valeurs »

Pourquoi vous rejoindre ?

Généralement, l’envie principale du membre, c’est de pouvoir contribuer, d’être acteur du Monaco de demain, et de pouvoir changer les choses. C’est quelque chose de très intéressant pour un membre, et qui fonctionne beaucoup ici, à Monaco. On a quand même cette chance d’avoir un lien très privilégié avec notre gouvernement, d’avoir des acteurs de qualité, et très diversifiés sur la place. C’est quelque chose de très spécifique à Monaco, et qui attire beaucoup de membres.

Mais encore ?

Il y a ensuite beaucoup de rencontres et d’échanges. Cela débouche sur du “networking” et des partenariats qui en découlent. Et puis, surtout, on apprend beaucoup. En ce qui me concerne, depuis quelques années, je remarque que je me retrouve dans des situations que je ne pourrais pas vivre en temps normal. Le membre pas très à l’aise à l’oral, par exemple, va commencer avec des responsabilités, et va animer des formations, dans des petits groupes, ou prendre la parole devant tous nos membres lors de nos assemblées. Cela permet de sortir de sa zone de confort, dans une organisation qui est bienveillante. Ce qui veut dire qu’on a le droit de se tromper, et que les autres sont là pour vous aider. Cela peut avoir un côté rassurant, qui permet de se développer

Cela vous a aidé, vous aussi ?

Oui, j’ai pu développer tout un nombre de choses depuis que je suis entrée à la Jeune chambre économique. C’est un accélérateur. On ne pourrait pas faire ça au quotidien. La prise de parole en public, par exemple, et le fait d’être à l’aise en rencontrant la presse, ce ne sont pas des choses que j’aurais pu faire quotidiennement. J’ai aussi suivi beaucoup de formations, dans la création d’entreprise, le développement personnel, le leadership et management. Et aussi, le fait d’être au contact de membres brillants, suivre leur manière de penser, comprendre comment ils abordent les choses : c’est inspirant pour soi-même, et cela apporte beaucoup dans le quotidien professionnel.

Pourquoi vous être présentée à ce poste de présidente ?

J’ai le grand honneur d’être présidente du mouvement pour cette année, car nos mandats durent une année, du 1er janvier au 31 décembre. Ce qui m’a motivé à y aller, c’était assez naturel, j’ai très vite intégré le conseil d’administration après quelques mois dans le mouvement. En 2019, le président d’alors, Alexandre Maniloff, m’a appelé, en me disant : « J’aimerais t’avoir au conseil d’administration. » Je n’ai pas réfléchi, j’ai dit « oui » tout de suite, car j’étais vraiment très contente d’avoir intégré ce mouvement et d’avoir mené énormément d’actions à leurs côtés. Ensuite, j’ai passé plusieurs années au conseil d’administration sur plusieurs bases différentes, un poste d’action sur la formation.

« Monaco avait misé sur 2025. Finalement, nous avons eu la chance, et le plaisir, d’être retenus par l’ensemble des présidents des jeunes chambres européens. Je resterai donc présidente jusqu’en février 2023 pour cet événement »

Et ensuite ?

Ensuite, j’ai eu la chance de gérer nos partenaires, et d’être secrétaire générale l’an dernier [en 2021 — NDLR], aux côtés de notre présidente, Marion Soler. Le secrétaire général, c’est vraiment le bras droit du président, il l’accompagne tout au long de l’année. On voit donc tout le revers et toute l’amplitude du poste de président. Ce n’est pas une préparation, car ça n’a pas été le but initialement, mais on se rend compte après quelques années au conseil d’administration que l’on a les capacités pour y aller. Et on a envie de rendre aux présidents précédents tout ce qu’ils ont apporté. C’est comme ça que je me suis lancé dans l’aventure. J’ai 39 ans, donc le parcours Jeune chambre économique s’arrêtera l’année prochaine pour moi. Devenir présidente me permet de vivre l’aventure jusqu’au bout.

Quelles sont les valeurs qui vous guident pour ce mandat ?

Les valeurs, c’est un point très important que nous partageons avec nos membres et nos partenaires. L’esprit d’équipe, la bienveillance, faire preuve d’un esprit novateur, pour pousser les choses, et aller jusqu’au bout… Nous préférons nous qualifier comme une « organisation » plutôt qu’une « association », car nous avons un côté très professionnel. Nous rejoindre, c’est un engagement. Il faut aller au bout des choses.

Quels événements vont marquer votre mandat sur cette année 2022 ?

Parmi les nouveautés cette année, nous avons un programme de mentorat, sur laquelle nos équipes ont travaillé. Il a débuté le 17 mars 2022 au Méridien. Il a pour but de mettre en relation un mentor et un « mentoré ». Cela peut être un jeune chef d’entreprise en quête de l’accompagnement d’un chef d’entreprise aguerri. Quand on démarre, avoir la chance de partager avec quelqu’un, savoir dans quels pièges de pas tomber, quelles erreurs ne pas faire, c’est capital. Nous avons la chance d’avoir un beau panel de mentors à nos côtés. Et, pour eux, c’est très inspirant aussi. Car ils sont face à des idées nouvelles et à une énergie qui leur permet de retrouver une certaine dynamique dans leur quotidien. C’est un programme qui s’étale sur six mois. On va les suivre tout au long de cette période, en leur laissant une certaine liberté pour garantir leur confidentialité. Puis, on fera un bilan au bout des six mois, pour renouveler cette session, par la suite.

Quoi d’autre ?

Nous avons entamé la formation « développement personnel ». Et nous commençons un cycle de création d’entreprises, ainsi que notre premier petit-déjeuner conférence avec le ministre d’État, Pierre Dartout, sur l’attractivité du territoire, en ces temps compliqués. Notre programme « innove inside » est aussi programmé.

Monaco va également accueillir la conférence des présidents européens de la Jeune chambre économique ?

Oui, la conférence des présidents européens de la Jeune chambre économique se déroulera à Monaco le premier week-end de février 2022. Le pays organisateur de 2023 s’est en effet désisté, et la Jeune Chambre européenne a proposé aux pays de se positionner. Monaco avait misé sur 2025. Finalement, nous avons eu la chance, et le plaisir, d’être retenus par l’ensemble des présidents des jeunes chambres européens. Je resterai donc présidente jusqu’en février 2023 pour cet événement. Nous allons devoir l’organiser avec un petit laps de temps, mais nous en avons les capacités.

Vous avez déjà prévu l’après Jeune chambre économique ?

Je vais rester au conseil d’administration, car la transmission est fondamentale. Le président devient d’office un membre du conseil, pour transmettre le relai et le lien grâce à l’héritage positif dont nous sommes garants.

1) Les cotisations annuelles s’élèvent à 350 euros pour les membres de la Jeune chambre économique de Monaco, 230 euros pour les membres candidats, et 150 euros pour les membres associés, âgés de plus de 40 ans.