vendredi 19 avril 2024
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Emploi : le CSA a planché sur les secteurs d’avenir

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Le conseil stratégique pour l’attractivité (CSA) fête ses deux ans d’existence. Instrument lancé par le gouvernement pour booster l’attractivité monégasque, le CSA a fait appel à deux économistes français, Christian De Boissieu et Mathieu Laine. Leur mission : réfléchir aux secteurs d’avenir à Monaco en matière d’emploi.

Il est censé servir d’« aiguillon » au gouvernement. Depuis maintenant 2 ans, le CSA, sorte de « think tank » monégasque réunissant une quarantaine d’acteurs économiques de la Principauté, soumet à l’Exécutif ses pistes de réflexion pour booster l’attractivité de Monaco dans divers secteurs. Immobilier, finance, grande plaisance ou encore qualité de vie. Un « laboratoire d’idées » dont la mission a été résumée ainsi par Michel Dotta, le président de la commission immobilier : « Fournir des idées simples, par chères et qui rapportent beaucoup… » Lors d’une conférence de presse le 18 juin, le ministre d’Etat a détaillé les mesures proposées par le CSA, et retenues ou déjà mises en place par le gouvernement. Pèle-mêle y figurent : l’installation du wifi dans le port, la mise en place d’un « plan accueil », ou encore la création d’une carte de fidélité pour les commerces monégasques qui fait peu à peu son chemin. A la fin du mois, Michel Roger présidera une réunion à ce sujet avec les différents partenaires.

Finance carbone
Pour aller plus loin dans la réflexion, le gouvernement a aussi fait appel à deux économistes français, Christian De Boissieu, ex-président de la commission de contrôle des activités financières (CCAF) et Mathieu Laine. Leur mission ? Réfléchir aux secteurs d’avenir en matière d’emploi à Monaco. Selon De Boissieu — pour qui « croissance et emploi ont un lien incontestable » — pas de doute. Face à une Europe en récession, la Principauté doit intensifier ses rapports avec les grands pays émergents : l’Asie, l’Amérique Latine et l’Afrique en priorité. Selon ce spécialiste, Monaco doit aussi miser sur l’économie du savoir (en boostant les crédits d’impôts recherche par exemple), et les nouvelles technologies. Avec cet objectif d’attirer « des talents » en principauté. En matière de finance, De Boissieu s’est dit en revanche confiant pour Monaco. « Quand on fait le total des dépôts et des titres, la place financière monégasque représente un peu plus de 80 milliards d’euros », a-t-il précisé. Avant de préconiser que la Principauté poursuive le développement des activités de « private equity » et réfléchisse, pourquoi pas, à de « nouvelles frontières financières. » La « finance carbone », la « finance durable » et même la « finance islamique » en collaborant avec les pays du Golfe, à l’instar de Londres.

Médecine prédictive
De son côté, Mathieu Laine, a plaidé pour que Monaco se penche sérieusement sur « l’économie numérique », ou encore « la médecine prédictive ». Pour cet économiste, la Principauté a aussi tout intérêt à nouer des partenariats avec des grandes universités, comme l’école polytechnique fédérale de Lausanne, première au niveau européen en matière de hautes technologies. Enfin, selon ces deux économistes, le commerce, l’immobilier ou encore le tourisme, piliers de l’économie monégasque, doivent rester « une base solide ». Un impératif s’impose toutefois. Toujours « monter en gamme » qualitativement. Lors de cette conférence de presse, le conseiller aux finances Jean Castellini a enfin précisé qu’en 2012 plus de 600 entreprises ont été créées à Monaco. Et plus de 300 depuis le début de l’année.