samedi 20 avril 2024
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Bourse : les bons réflexes

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Investir en bourse suppose de comprendre qu'il s'agit d'un moyen de financement de l'économie et des entreprises. Pas d'un monde de spéculateurs. © Photo D.R.

La Bourse fait à nouveau les montagnes russes et les investisseurs n’ont pas le moral. Voici quelques conseils pour ne pas perdre son sang-froid.

Après une relative accalmie ces derniers mois, les marchés d’actions sont rattrapés par leurs vieux démons, sur fond de crise grecque et de craintes d’effet domino dans la zone euro. Résultat, -10 % une semaine, +5 % la suivante… Sans compter les séances où ces variations se déroulent sur une seule journée ! Du coup, les cours des actions sont à nouveau très volatils. Et les investisseurs sont tentés de faire une croix sur ce type de placements. Pourtant, les spécialistes martèlent encore que les actions restent à privilégier actuellement. Faut-il profiter de ces nouveaux trous d’air pour faire des emplettes à bas prix et attendre des jours meilleurs ? Probablement, pour les plus courageux. Mais en suivant quelques règles que Monaco Hebdo vous rappelle.

1- Ne jamais vouloir acheter au plus bas et vendre au plus haut

C’est pourtant le rêve de beaucoup d’investisseurs et ce que tente de faire une grande partie d’entre eux. D’où des comportements très moutonniers : les ventes des uns incitent les autres à vendre. Ce qui provoque parfois des mouvements de panique. Et vice-versa pour les achats, avec des périodes de rebond spectaculaire. Dans la réalité, il est très rare de pouvoir acheter au plus bas et de vendre au plus haut. Car un placement en Bourse doit être réalisé avec un horizon d’au moins 3 à 5 ans en respectant la règle suivante : mettez sur des actions l’argent dont vous n’avez pas besoin. A quoi s’ajoute une autre règle : savoir prendre régulièrement des bénéfices afin de dégager des liquidités qui permettront de réaliser de nouveaux investissements.
Dans la période actuelle, ne cédez pas à la panique. Conservez vos positions en attendant que la tempête passe. Si vous souhaitez placer une partie de votre épargne sur des actions, les phases de baisse actuelles sont en revanche probablement le moment pour le faire.

2- Comprendre les mécanismes d’anticipation

Investir en Bourse suppose de bien s’informer sur l’environnement économique et financier, sur l’activité des entreprises cotées et de comprendre qu’il s’agit d’un moyen de financement de l’économie et des entreprises et pas d’un monde de spéculateurs. Avec la révolution Internet, l’information est désormais accessible à tous. Que ce soit sur les sites spécialisés ou sur les sites des entreprises cotées. Donc, il suffit juste d’y consacrer du temps et de garder en tête que les marchés boursiers fonctionnent par anticipation : l’annonce de la forte hausse du chiffre d’affaires d’une entreprise n’aura pas forcément un effet le jour même sur son cours de Bourse. Le marché l’aura probablement déjà anticipé avec une hausse du cours dans les semaines précédentes. Les investisseurs aguerris pourraient même “vendre la nouvelle”. C’est-à-dire profiter de sa confirmation pour prendre leurs bénéfices.

3- Choisir des valeurs qui s’échangent facilement

Il est souvent recommandé de miser sur des valeurs suffisamment liquides. C’est-à-dire qui s’échangent facilement. Il s’agit donc plutôt des grandes valeurs dont la capitalisation boursière est élevée. Ce qui ne veut pas dire que les petites et moyennes entreprises ne sont pas intéressantes. On a d’ailleurs à plusieurs reprises attiré votre attention sur le potentiel de ce type d’entreprises dans le contexte actuel. Mais il faut alors tenir compte de leur moindre liquidité dans vos choix d’investissement. Et diversifier vos positions, donc votre risque.

4- Comparer les ratios financiers

Cela peut paraître technique. Mais il faut absolument y consacrer du temps avant d’investir en Bourse. Le grand ratio à surveiller, c’est le price earning ratio (PER). Il s’agit du cours de l’action, divisé par le bénéfice net par action. Ce ratio permet de comparer les entreprises d’un même secteur entre elles. Souvent considéré comme un critère de cherté d’une action, il ne faut pourtant pas en tirer de conclusions hâtives : un PER élevé signifie que les marchés anticipent une croissance forte des bénéfices. Certaines entreprises qui évoluent dans des secteurs en forte croissance ou qui présentent un profil très dynamique par rapport à ses concurrentes ont donc naturellement des PER élevés. Ce qui ne veut pas dire qu’il faut les éviter. L’autre grand ratio, c’est le rendement d’une action. C’est-à-dire le dividende divisé par le cours de l’action au moment de l’achat. Plus il est élevé au moment de votre investissement, plus l’action de l’entreprise est rémunératrice. C’est ce qu’on appelle les “valeurs de rendement”. Mais ce critère n’est pas suffisant. Car il faut aussi être sûr que l’entreprise pourra se montrer généreuse à l’avenir. Ce qui est un critère essentiel en période de reprise économique difficile.

5- Privilégier les valeurs de croissance

Dans un tel contexte, il vaut mieux privilégier des entreprises dites “de croissance”, c’est-à-dire capable de dégager une progression régulière de leur chiffre d’affaires grâce à un leadership, un positionnement sur une niche et/ou une forte présence dans les zones émergentes. Et si elles peuvent verser régulièrement des dividendes, c’est encore mieux. S’il est facile de le faire en direct pour les entreprises cotées sur son marché boursier domestique, c’est plus difficile, voire impossible et onéreux sur d’autres marchés. Du coup, il vaut alors mieux s’en remettre à des gérants, via une société d’investissement à capital variable (Sicav) ou un fonds commun de placement (FCP).