jeudi 28 mars 2024
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2011, l’année des actions ?

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Chine
© Photo D.R.

Aux dires des stratèges de marché, les marchés d’actions pourraient connaître des jours meilleurs l’an prochain. Mais l’optimisme reste mesuré et sélectif.

Comme chaque année à la même époque, les sociétés de gestion livrent leur stratégie d’investissement pour l’année suivante avec, depuis la crise financière, toujours la même question?: l’année à venir sera-t-elle propice aux actions?? Après un fort rebond tout azimut en 2009 puis une progression heurtée à plusieurs vitesses en 2010, il semblerait que 2011 s’annonce sous de meilleurs auspices. Ce qui constituerait une bonne nouvelle face à des fonds en euros et des livrets d’épargne très peu rémunérateurs. Pour autant un certain nombre de risques subsiste, comme le rappellent les crises irlandaise et portugaise. 2011 ne sera donc pas forcément un long fleuve tranquille et la sélection reste de rigueur. Ce sont encore les pays émergents et les sociétés de qualité à la croissance solide qui sont conseillés. Monaco Hebdo vous livre le point de vue de trois grandes sociétés de gestion.

ING Investment Management?:

« 10 % à 20 % de hausse sur les actions en 2011 »

ING IM estime la croissance bénéficiaire des entreprises, les valorisations relativement faibles des actions et les liquidités excédentaires devraient soutenir les actions dans les prochains mois. La société de gestion prévoit ainsi une hausse de 10 à 15 % pour les marchés développés d’ici décembre 2011 et de l’ordre de 20 % pour les marchés émergents. Les thèmes d’investissement restent les mêmes qu’en 2010, à savoir les marchés émergents et « la quête de rendement » avec des sociétés distribuant des dividendes élevés et à même d’en assurer la pérennité. A quoi s’ajoute le thème de la hausse des dépenses des entreprises. « La façon dont les liquidités que détiennent les entreprises seront dépensées (rachat d’actions, augmentation du dividende, acquisitions, accroissement des investissements) devrait soutenir tant l’économie mondiale que les marchés financiers mondiaux », précise ING IM.

Union Bancaire Privée?:

« Plus avantageux d’être actionnaire en 2011 que créancier »

Pour le Suisse Union Bancaire Privée, les perspectives de croissance solide des pays émergents et le redressement progressif de l’économie américaine constituent un environnement plus propice aux actions. « Il est plus avantageux d’être actionnaire que créancier, et ce tant que la politique monétaire restera accommodante et que les marges des entreprises demeureront élevées », précise Christophe Bernard, responsable de la stratégie d’investissement. Il recommande notamment de se concentrer sur les sociétés internationales, exposées aux pays émergents, dotées de marques reconnues, de cash-flows solides et durables et privilégie le secteur de l’énergie et les financières. S’agissant des pays émergents, l’UBP recommande tout particulièrement la Russie et la Chine.

JP Morgan Asset Management?:

« Privilégier les actions émergentes, notamment asiatiques »

JP Morgan AM a adopté mi-novembre une opinion favorable sur les actions, estimant que les nouvelles mesures d’assouplissement monétaire aux Etats-Unis, le fameux « QE2 », leur est favorable. « Quand les taux d’intérêt sont déjà très bas, ce type de mesures est le seul pouvant apporter un soutien supplémentaire à une reprise économique encore très fragile, fait valoir Edmund Brandt, stratégiste Senior. La décision de la Fed était donc totalement justifiée et redonne aux investisseurs le goût pour les actifs risqués, au moins à court terme. En revanche, il est difficile de savoir quand et dans quelle proportion ces mesures auront un impact sur l’économie réelle américaine. » La préférence de la société de gestion va néanmoins aux actions des pays émergentes, notamment asiatiques, qui bénéficient d’une croissance toujours très dynamique et d’un afflux de liquidités. JP Morgan AM reste en revanche prudent sur les actions européennes et américaines, avec une position dite « neutre », en raison de plusieurs facteurs de risque comme les incertitudes sur les politiques fiscales à venir dans les pays de l’OCDE et leur impact sur la croissance des bénéfices des entreprises, les inquiétudes sur l’endettement public en zone euro, l’ampleur et la vitesse du ralentissement économique chinois ou encore l’éventuel fléchissement de la reprise de la consommation américaine. « Même si les actions apparaissent peu chères sur le papier, les investisseurs doivent également être rassurés sur le rythme de croissance des entreprises l’an prochain et sur la pérennité des dividendes, ajoute Edmund Brandt. Ce sera l’une des clés pour le comportement des actions en 2011. »

Les Français plébiscitent les placements jugés sûrs
Selon la dernière étude de l’Insee sur le patrimoine des Français, 92 % des ménages détenaient début 2010 des produits financiers et 62 % disposaient d’un bien immobilier. La pierre étant considérée comme un investissement sûr, 58 % des Français détenaient leur résidence principale et près de 19 % possédaient une résidence secondaire ou un logement dit « de rapport », c’est-à-dire le plus souvent mis en location. Parallèlement, la détention de placements financiers est presque stable depuis 2004, date de la dernière étude de l’Insee sur le sujet, avec « un recentrage du portefeuille patrimonial financier sur quelques produits », constate l’institut. Un ménage sur cinq possède des valeurs mobilières (PEA, Sicav, FCP…), contre un sur quatre il y a seulement six ans. Les livrets restent, en revanche, très populaires?: 85 % des ménages français en possèdent au moins un. Par ailleurs, le succès de l’assurance-vie se confirme, 60 % des assurés n’ayant que des contrats en euros. Autre tendance?: la progression de l’épargne retraite. La part des ménages qui possèdent un produit d’épargne retraite s’est accrue à 12 % avec l’arrivée en avril 2004 du Plan d’épargne retraite populaire (PERP). Ce nouveau produit est désormais détenu par 4 % des ménages.