vendredi 19 avril 2024
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“Monaco peut être raisonnable, jamais cheap”

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Guillaume Rose adjoint  du directeur général du tourisme
« Les tarifs de nos congrès sont concurrentiels par rapport à Barcelone, Londres ou Paris. » Guillaume Rose adjoint du directeur général du tourisme © Photo DR

En poste depuis le 7 juin dernier, Guillaume Rose est le nouvel adjoint  du directeur général du tourisme, Michel Bouquier. L’objectif de cet ancien chef du département communication de la SBM : « lutter contre l’image superficielle et trop chère de Monaco ».

M.H. : Comment êtes-vous arrivé à la DTC ?
G.R. : Promouvoir l’image de la Principauté faisait partie de mes fonctions lorsque j’étais employé à la Société des bains de mer (SBM) ; en tant que tel, j’étais très souvent en contact avec la direction du tourisme et des congrès (DTC) et nous avons mené une collaboration fructueuse. J’étais donc familiarisé avec cette institution, et surtout bluffé par la façon dont Michel Bouquier l’a transformée en une belle machine, très impliquée et très dynamique. J’ai officiellement postulé en fin d’année 2009. Je suis allé voir Michel Bouquier pour savoir s’il pensait que ma candidature était intéressante. Il s’est avéré qu’elle l’était.

M.H. : Est-ce un atout d’être monégasque pour ce poste ?

G.R. : Il faut savoir que le directeur est déjà entouré de Monégasques très compétents. En retenant ma candidature le directeur et le gouvernement, à travers Sophie Thévenoux, conseiller pour les finances, ont plutôt validé une double compétence professionnelle ; avec d’une part, mon expérience dans le tourisme dans une entreprise privée -la SBM- pendant 12 ans, et mon ouverture à l’international avec mes précédentes collaborations à Paris et à Las Vegas.

M.H. : Sur quels axes allez-vous travailler ?

G.R. : La DTC est une machine au service des hôteliers et du Grimaldi Forum ; c’est, en quelque sorte, le service de la prospérité de Monaco.
Ma philosophie personnelle, c’est peut-être aussi pour cela qu’on m’a choisi, c’est que le tourisme de loisirs et le tourisme d’affaires doivent cohabiter. Nous devons beaucoup travailler sur les congrès tout en continuant à développer l’accueil et la culture qui nous différencient de nos concurrents. Nous devons lutter contre une image superficielle et trop chère comme l’ont évoqué les experts du comité de communication mandaté par l’Etat.

M.H. : Comment lutter ?

G.R. : Nos arguments sont nombreux. Nous pouvons opposer une culture à la fois unique, méditerranéenne et cosmopolite ; nous sommes riches d’une gastronomie spéciale et d’un art de recevoir séculaire. Nous voulons offrir à tous les visiteurs de la Principauté, congressistes ou touristes de loisirs, un haut niveau de réception comme à l’époque d’Errol Flynn, de Charlie Chaplin, de Winston Churchill… En ce qui concerne nos prix, il n’y a pas de “trop cher” quand le rapport qualité-prix est au rendez-vous. Les tarifs de nos congrès sont concurrentiels par rapport à Barcelone, Londres ou Paris. Sur la Côte, nous sommes compétitifs par rapport à Cannes, et Nice n’est pas franchement un concurrent direct. La Principauté fait toujours rêver, ce n’est pas une destination banale ; le choix de Monaco peut être raisonnable, jamais cheap.

M.H. : De nouveaux tournages sont-ils prévus en Principauté ?

G.R. : Grâce au réseau que j’ai mis en place lorsque j’étais à la communication de la Société des bains de mer, Monaco va effectivement continuer à servir de décor naturel au 7ème art et à être ainsi vu dans le monde entier. La Principauté va apparaître dans le prochain film de Disney ainsi que dans un dessin animé de réputation internationale.
M.H. : Comment voyez-vous votre avenir proche ? Un adjoint a-t-il vocation à terme à prendre le poste de directeur ?
G.R. : Je suis dans le temps de l’apprentissage. Michel Bouquier est mon mentor, et l’élève n’a pas intérêt à ce que son maître le quitte trop tôt. Je suis ravi et fier de le seconder.

M.H. : Vous êtes élu au Conseil national. N’est-ce pas incompatible avec votre nouvelle fonction ?

G.R. : Pas du tout. Une fonction nourrit l’autre et vice-versa. Je me suis retiré du comité supérieur du tourisme dont je faisais partie en tant que conseiller national dès que j’ai eu connaissance de ma nomination à ce poste, et en dehors de cela je ne vois pas de conflit d’intérêt. C’est vrai que cette double casquette réclame des talents de jongleur, mais c’est une habitude. Et de toute façon, quand on voyage à l’étranger, il n’y a qu’une seule voix : celle de Monaco.