vendredi 29 mars 2024
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Nouvel hôpital
“On ne peut plus attendre”

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Hopital CHPG
© D.R.

Si tout le monde n’est pas d’accord sur le site de construction du nouvel hôpital, l’urgence du lancement des travaux fait l’unanimité. Alors que presque personne ne semble regretter l’abandon du précédent projet qui prévoyait 482 lits, contre 402 aujourd’hui.

C’est un fait. Le dossier traîne depuis trop longtemps. « Cela fait 20 ans que je bataille au conseil national pour avoir un nouvel hôpital. J’ai vu passer une vingtaine de projets. Donc on ne peut plus attendre. » Jean-Joseph Pastor, président du conseil d’administration du centre hospitalier princesse Grace (CHPG) est catégorique. Le temps presse. Un avis très largement partagé à Monaco. Notamment par le directeur du CHPG, Patrick Bini?: « Tout le monde est d’accord sur le principe qu’il faut un nouvel hôpital. Car le CHPG a été construit par phases successives, avec des bâtiments qui ont été juxtaposés. » Sans forcément avoir une unité. Ce qui pose des problèmes. Résultat, les blocs opératoires sont dispersés dans plusieurs bâtiments. Et l’imagerie médicale n’est pas regroupée sur un seul niveau. « Donc les patients sont un peu perdus. Et ça nécessite plus de salariés », ajoute Patrick Bini. Et même si le CHPG est rénové en permanence, certains bâtiments commencent à dater. Notamment le pavillon Constantinescu « qui date d’il y a environ 40 ans, explique le directeur du CHPG. Donc il faut repenser cet hôpital. » Ce qui n’empêche pas les rénovations en cours de se poursuivre. D’ailleurs, la pneumologie vient d’être terminée. Et la pédiatrie et l’hémodialise seront rénovées dans les mois à venir.

Dérapages

Du côté des syndicats, là encore, on estime aussi qu’il faut construire rapidement un nouveau CHPG. Notamment le Syndicat indépendant des personnels actifs et retraités (Sipar), créé en 1977 et qui affiche 300 adhérents. Tout comme le Syndicat des agents hospitaliers (SAH), lancé au début des années quatre-vingt?: « La construction ou reconstruction du CHPG est absolument nécessaire », estime Charlotte Bortolussi pour le SAH. Même conclusion pour le président du Conseil de l’ordre des médecins de Monaco, Jean-Michel Cucchi?: « La durée de vie d’un hôpital est d’environ 50 ans. La question de savoir si Monaco a besoin d’un nouvel hôpital ne se pose même pas. »
Inauguré en 1902 avec une capacité de 120 lits, cet hôpital a constamment évolué, passant à 363 lits en 1984, à environ 400 aujourd’hui (voir encadré). En 2000, la décision de construire un nouvel hôpital est prise. Et à l’époque, toutes les hypothèses misaient sur une reconstruction sur le site actuel. Sur les 11 projets en course, c’est celui de l’architecte Vasconi-Iosis qui est choisi en 2008, pour un budget de 350 millions. Avant de passer à 630 millions. Puis 705 millions.
Avec la crise économique et les risques de dérapages budgétaires, ce projet inquiète le gouvernement. Résultat, le 14 juin dernier, le projet de nouvel hôpital est officiellement gelé. Devant les journalistes, le ministre d’Etat, Michel Roger, explique que « le projet Vasconi-Iosis est estimé à 705 millions. Personne ne peut dire aujourd’hui quel sera l’état de l’économie dans deux ans et si nous allons retrouver un budget à l’équilibre. Tous les pays réduisent leurs dépenses de santé. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de ne pas s’engager davantage et de ne pas commander les études de l’avant-projet Vasconi. » Mais aussi de réduire la capacité d’accueil prévue dans le projet Vasconi-Iosis, en passant de 482 lits à 402. Ce qui permettrait une économie estimée à environ 200 millions d’euros. Le directeur du CHPG, Patrick Bini, explique qu’« aujourd’hui, quand on reconstruit un hôpital, la tendance est à la construction d’un bâtiment avec le même nombre de lits. Voire avec moins de lits. Mais il y a 10 ans, la situation économique était meilleure. Du coup, la logique n’était pas la même. Donc je trouve que le gouvernement a eu raison de revoir ce dossier avec une autre approche. Car il faut s’adapter à la nouvelle donne économique, financière et tarifaire. »

« Projet pharaonique »

Un avis que ne partage pas Jean-Joseph Pastor qui estime que « l’ancien projet n’était pas surdimensionné vu l’attractivité du CHPG. Il faut dire qu’on a recruté d’excellents médecins. Comme le professeur Rampal ou le professeur Saoudi à la cardiologie par exemple. Et on possède un plateau d’imagerie médicale unique en Europe. De plus, le CHPG s’adresse à un bassin de population de 125?000 personnes. Mais il y a aussi ceux qui viennent de plus loin pour consulter nos médecins. Alors que les passages aux urgences sont passés en 5 ans de 17?000 à 32?000. Donc les 482 lits me plaisaient beaucoup. Mais avec 402 lits, on pourra faire face à l’essentiel. Surtout si on mise sur des temps d’hospitalisation de plus en plus courts. » Exemple?: il y a 20 ans, une opération de la cataracte, c’était 7 jours d’hôpital, contre seulement 2 heures aujourd’hui. « Mais Monaco doit garder les pieds sur terre. Quand j’étais élu au conseil national, en 2003, on avait 5 années d’exercices budgétaires d’avance. Et aucune dette. Ce qui aurait permis au pays de fonctionner pendant 5 ans sans aucune rentrée d’argent. Mais ça n’est plus le cas aujourd’hui », ajoute Pastor.
Bref, désormais, plus personne ne veut entendre parler du projet Vasconi-Iosis. Tout en dénonçant les dérapages possibles, comme Jean-Michel Cucchi?: « Ce qui coûte le plus cher dans un hôpital, c’est la masse salariale. Or, un des problèmes majeurs du projet Vasconi c’est qu’il n’était pas conçu pour une utilisation optimisée du personnel. Du coup, il aurait supposé des effectifs supplémentaires. Et donc, des dépenses supplémentaires. » Quant au Sipar, il estime que le projet Vasconi était carrément « pharaonique. »

Vers une reconstruction sur le site actuel??

Si aucune décision ne sera prise avant 2011, le choix du site où sera construit le nouvel hôpital alimente le débat. Mais le choix d’une reconstruction sur le site actuel semble être la solution n° 1.

Quatre. C’est le nombre de sites sur lesquels le nouvel hôpital pourrait être construit. L’Annonciade, Testimonio, les délaissés de la SNCF et le site actuel avenue Pasteur. Mi-juillet, le conseiller pour les affaires sociales, Stéphane Valeri, avoue, devant un parterre de professionnels de la santé et du BTP, dans le cadre d’un petit-déjeuner de la Jeune chambre économique (JCE), avoir une préférence pour le site des délaissés SNCF. Même si aucun site n’est parfait, bien sûr. « Ma préférence va à la proximité géographique. Il est logique d’avoir une synergie avec le centre de gérontologie clinique. » Ce qui exclurait donc les deux sites les plus éloignés. C’est-à-dire l’Annonciade et Testimonio. Même si, officiellement, « toutes les pistes sont étudiées ».
Le patron du centre hospitalier princesse Grace (CHPG), Patrick Bini, n’affiche pas de préférence évidente pour un site. Même si, comme Stéphane Valeri, il milite pour la proximité géographique. Sans oublier que bâtir l’hôpital sur le site actuel posera aussi des soucis?: « Si on reconstruit l’hôpital là où il se trouve, il y aura des problèmes de nuisance pour les malades et les salariés. Mais aussi la difficulté du chantier qui sera sûrement plus long à réaliser et peut être plus cher. En revanche, ça permettrait de tout regrouper sur un même site. » Il faut dire qu’en principauté, les établissements médicalisés sont dispersés. Avec la maison de retraite du Cap Fleuri à Cap d’Ail, A Quietudine sur l’avenue du port, la psychiatrie sur l’avenue Pasteur, sans oublier le futur centre de gérontologie clinique.

« Obligé de construire en hauteur »

Ce qui explique l’intérêt déclaré par Stéphane Valeri pour le site des délaissés SNCF. Reste à savoir si la superficie est suffisante. Une certitude?: si ce site était choisi, l’hôpital miserait surtout sur une construction toute en longueur. Mais aussi en hauteur, avec beaucoup d’étages. Une solution qui semble aujourd’hui moins séduire le président du conseil d’administration du CHPG, Jean-Joseph Pastor, qui avait pourtant lancé l’idée il y a quelques mois?: « J’aurais été pour le site des délaissés. Mais comme on est en train de construire un lycée sur ce site, il ne reste qu’une petite bande de terrain assez étroite qui nous obligerait à construire un hôpital en forme de cigare. Ce qui compliquera les sens de circulation. » Une analyse partagée par le président du conseil de l’ordre des médecins, Jean-Michel Cucchi?: « Plus on construit en hauteur et plus on perd de place. Or à Monaco on manque de place. Donc on est obligé de construire en hauteur… »
En revanche, si du côté du Syndicat indépendant des personnels actifs et retraités (Sipar), on rappelle qu’on n’a « aucun a priori », on estime que « la meilleure solution serait un hôpital à proximité de l’existant. Pour des raisons organisationnelles et techniques, les délaissés SNCF semblent répondre à la proximité. L’ouverture probable du centre de gérontologie clinique et sa pérennisation sur son site actuel nous semble être un facteur plaidant pour la proximité. »

« Nuisances »

Mais aujourd’hui, c’est finalement une reconstruction sur le site actuel qui semble séduire le plus. Un véritable retour à la case départ. Car pendant une quinzaine d’années, la seule option envisagée était justement… une reconstruction in situ. « Ma préférence va à une reconstruction sur le site actuel, lâche d’ailleurs Jean-Joseph Pastor. Bien sûr, il y aura le problème des nuisances sonores pour les patients et les salariés du CHPG. Et les contraintes techniques. Mais on a construit Lou Clapas, où se déroule l’enseignement donné aux médecins et aux infirmières, dans le prolongement du CHPG. L’avantage, c’est qu’à pied, les professeurs en ont pour 2 minutes pour aller donner un cours. Et puis on vient aussi de créer une centrale d’énergie au CHPG. On fera quoi de tout ça si on construit le nouvel hôpital ailleurs?? »
En tout cas, le retour en force d’une reconstruction du CHPG sur place rappelle quelques souvenirs à Cucchi, qui est aussi un ancien parlementaire. « Au conseil national, on a beaucoup entendu que cette solution provoquerait des nuisances pour les patients. Mais aussi qu’on risquait des retards. Sans oublier la menace d’une baisse de qualité dans les soins. Mais à l’époque, on disait qu’il n’y avait pas d’autres endroits possibles pour reconstruire… »

Annonciade et Testimonio « trop éloignés »

Reste qu’aujourd’hui, trois autres sites sont encore en course. Avec des avantages et des défauts. « Avant de décider lequel est le meilleur, il faut faire des études de faisabilité, estime Patrick Bini. Notamment pour vérifier ce qu’il est possible de faire sur les délaissés SNCF. Car l’Annonciade et Testimonio me semblent trop éloignés. Mais il faut étudier toutes les possibilités. » De son côté, Jean-Joseph Pastor a des idées plus tranchées?: « Testimonio, c’est impossible. Car c’est un quartier résidentiel. Et puis ce n’est pas très accessible, alors qu’à l’extérieur de Monaco, on travaille surtout avec Cap d’Ail et Beausoleil. Même si l’avantage de Testimonio, c’est que le terrain est disponible tout de suite. » Testimonio n’a d’ailleurs pas que des défauts pour le président de l’ordre des médecins, Jean-Michel Cucchi?: « Ce site est sur la frontière est. Or si notre bassin de patients s’élargit, c’est du côté de l’Italie qu’il faut regarder. Mais c’est vrai que c’est aussi un secteur qui est idéal pour construire des villas de luxe. » Du coup, difficile de venir greffer un hôpital dans ce secteur.

Débats assez chauds

Même chose pour le site de l’Annonciade, qui ne séduit pas vraiment grand monde. Notamment pas Jean-Joseph Pastor?: « A l’Annonciade, l’accès est aussi assez difficile. De plus, impossible de construire l’hôpital avant que le lycée qui se trouve sur ce site n’ait été détruit et transféré sur les délaissés de la SNCF. Ce qui va prendre 2 ou 3 ans?! Or, il faut entre 8 et 10 ans pour construire un hôpital de 400 lits. Bref, ça serait trop long. Du coup, je pense qu’il faudrait abandonner les sites de Testimonio et de l’Annonciade. Le choix devrait se faire entre les délaissés SNCF et le site actuel du CHPG. » Alors que Jean-Michel Cucchi n’oublie pas que le gouvernement a lancé un autre projet, tout aussi gigantesque, sur ce secteur?: « Pour l’Annonciade, difficile de garantir le projet Odéon, qui est sur ce terrain, avec en plus l’hôpital à côté. » Or, on imagine mal l’Etat prendre le risque de compliquer le chantier de la tour Odéon. Surtout que ce dossier a déjà occasionné pas mal de débats assez chauds, notamment au conseil national.
Mi-juillet, le conseiller pour les affaires sociales, Stéphane Valeri, résumait la situation?: « Testimonio pourrait attirer de riches résidents, l’Annonciade II est un peu excentré et nous ferait perdre 2 à 3 ans. Car on ne peut libérer le terrain qu’après avoir livré le collège à la Condamine. Quant aux délaissés, la partie concernée n’est pas très large. » Ce qui renvoie encore une fois à une reconstruction de l’hôpital sur son site actuel. Surtout que le ministre d’Etat, Michel Roger expliquait à Monaco Hebdo en juin dernier que les délaissés SNCF, « ce n’est pas l’hypothèse la plus probable. Sur le papier, c’est un terrain bien situé, en frontière de Cap d’Ail. Mais quand vous regardez le terrain, vous constatez que celui-ci ne s’y prête pas. Néanmoins cette hypothèse va être étudiée à nouveau. »

Timing serré

Une certitude, où que soit lancé le futur chantier du nouveau CHPG, le gouvernement devra résoudre le problème des parkings. Car tous les acteurs de ce dossier le rappellent?: c’est un point essentiel à ne pas négliger. « Les 2?200 salariés du CHPG ne savent souvent pas où se garer. C’est un manque dramatique pour un hôpital qui fait les 3-8. D’ailleurs, on a même des consultants qui nous appellent de leur portable pour annuler leur rendez-vous, car ils n’arrivent pas à se garer?! », raconte Jean-Joseph Pastor. Même si une partie de ces 2?200 salariés est délocalisée sur les maisons de retraite du Cap Fleuri et de A Quietüdine, le manque de stationnement reste un sujet très sensible. Ce que confirme le directeur du CHPG, Patrick Bini?: « Le futur hôpital sera livré avec des parkings. Mais tant que ce nouvel hôpital ne sera pas construit, le gouvernement a proposé d’utiliser le parking situé à Cap d’Ail, sur l’avenue du 3 septembre, qui est en train d’être créé. Ce parking, d’environ 600 places, devrait être terminé en 2012. Entre-temps, on va aussi développer le co-voiturage. D’ailleurs, on travaille actuellement, avec la direction de l’équipement, sur un plan de déplacement en entreprise. »
Ensuite, il y aura un autre sujet délicat à maîtriser?: le calendrier. Car le timing s’annonce serré. Alors que le ministre d’Etat, Michel Roger, expliquait en juin dans une interview à Monaco Hebdo, qu’il misait sur une ouverture du nouveau CHPG entre 2018 et 2020, le temps presse. Mais Michel Roger reste optimiste?: « Nous réussirons à tenir les délais d’une livraison en 2018-2020. Quelle que soit l’hypothèse du terrain choisi, le projet sera plus petit et moins complexe. Tout en maintenant l’ambition d’un hôpital de même capacité qu’aujourd’hui, avec une haute qualité de soins, des pôles d’excellence et en partenariat, en particulier pour la recherche, avec les CHU voisins. »
Reste donc à avancer. Et vite. Ce que souhaite Jean-Joseph Pastor?: « L’idéal serait de commencer les travaux en 2012. Mais tant qu’on n’aura pas le projet médical, le nombre de lits et de parkings et un groupe d’architecte avec son projet validé par le gouvernement, on restera dans le flou. » En attendant, le gouvernement consulte les professionnels de santé du CHPG. Comme l’explique Patrick Bini?: « Mi-juillet, j’ai demandé aux 31 chefs de services de recenser leurs attentes dans un document. Fin septembre, j’aurai leurs réponses que je transmettrai au gouvernement, au plus tard au printemps 2011. Parmi ces propositions, certains souhaitent, par exemple, développer l’hospitalisation de jour. C’est une piste. Mais ce n’est pas la seule. » Les débats ne font que commencer.

Très cher hôpital…

En réduisant le budget de construction du futur hôpital de 705 millions à environ la moitié, le gouvernement a décidé de rester prudent. Alors que depuis 1998, l’hôpital perd de l’argent.

4 juin 2010. Le gouvernement annonce l’abandon du projet de nouvel hôpital signé par l’architecte Vasconi. On passe de 482 lits à 402. « Ce qui représente une économie de 200 millions sur un budget total estimé autour de 700 millions. Résultat, alors que tous les lits devaient être réunis dans un seul bâtiment, les 59 lits de la psychiatrie resteraient dans le pavillon Louis II », explique le président du conseil d’administration du centre hospitalier princesse Grace (CHPG), Jean-Joseph Pastor. En tout cas, tous les acteurs de ce dossier semblent approuver la décision du gouvernement. Car avec la crise, difficile de se lancer dans un projet aussi coûteux. Surtout avec les risques de dérapages. « Passer de 500 à 400 lits représente une baisse de 20 %. Ce qui explique que ça coûte moins cher, explique le directeur du CHPG, Patrick Bini. Sachant que notre budget de fonctionnement est de 188 millions. Avec 12 millions pour les maisons de retraite du Cap Fleuri et de A Quietüdine. C’est un budget qui a beaucoup progressé. Mais depuis deux ou trois ans, on essaie de modérer cette hausse. » Tout en insistant sur un point?: « Il n’y aura pas 80 lits de moins. Car le projet qui a été abandonné prévoyait la création de 100 lits de plus. Or, le nouvel hôpital ne sera pas plus petit, puisqu’il sera reconstruit à l’identique. Avec environ 400 lits. Ce qui n’empêche pas de prévoir la création de nouveaux services. Notamment la médecine physique, la rééducation fonctionnelle, une unité de soins palliatifs ou l’hémodyalise. Même si on est encore en train de discuter de tout ça. »

5,2 millions de déficit en 2011

Mais depuis 1998, le CHPG perd de l’argent. Une situation que Patrick Bini explique notamment par la réforme du statut des médecins et l’arrivée de salariés supplémentaires. Mais aussi des recrutements médicaux de qualité et un plateau technique qui s’est amélioré. Avec pet scan, IRM, accélérateur de particules… Bref, un équipement hors normes qui a un prix.
« En 2008 et 2009, on a enregistré nos déficits les plus bas depuis 10 ans, souligne le directeur du CHPG. En 2008, ce déficit représentait 1,15 % des recettes par rapport aux dépenses. Et 1,18 % en 2009. Ce qui est assez faible. Alors que début 2000, ce déficit dépassait 7 %. » En 2009, le CHPG a affiché des pertes de 1,8 million. Alors que pour 2011, le déficit devrait être de 5,2 millions. Ce qui représente un taux de déficit de 3 %. Mais ce qui inquiète le plus, c’est le passage à la tarification à l’acte (T2A). Car, pour le moment, l’hôpital est financé par un système de tarification à la journée. Lancée en France en 2004 dans le cadre du plan « hôpital 2007 », la T2A a pour objectif de diminuer les dépenses de l’assurance maladie. « Monaco ne devrait pas passer à la T2A avant 2014. Car dans le cadre des commissions franco-monégasques de sécurité sociale, on a demandé une période de transition. Car si on appliquait la T2A dès aujourd’hui, on arriverait à un déficit de 30 millions d’euros?! Mais on espère que l’application totale de la T2A coïncidera avec l’ouverture du nouvel hôpital, autour de 2018 », ajoute Patrick Bini. En attendant, la T2A inquiète aussi le Syndicat des agents hospitaliers qui craint d’être éloigné « d’une médecine centrée sur la personne au profit d’une médecine technique. Nous souhaiterions que Monaco se distingue de la politique de santé du pays voisin et soit créatif dans ce domaine, avec une politique de santé innovante et ambitieuse. »