Habituellement, les prises de parole du président de la commission pour le développement du numérique, l’élu Priorité Monaco (Primo !) Franck Julien vont dans le sens d’une numérisation de la société. Mais ce mardi 10 décembre 2019, lors de la première séance consacrée au budget primitif 2020, il a pris le contrepied de ce qu’on a l’habitude d’entendre de sa part. Dans son allocution lors de la discussion générale introductive, Franck Julien a comparé la génération des « millenials » [jeunes nés après l’an 2000 acquis aux usages numériques — N.D.L.R.] à une génération de « poissons rouges ». En point de comparaison, il a cité la quatrième de couverture de l’ouvrage de Bruno Patino, La civilisation du poisson rouge (2019) : « Le poisson rouge tourne dans son bocal. Il semble redécouvrir le monde à chaque tour. Les ingénieurs de Google ont réussi à calculer la durée maximale de son attention : 8 secondes. Ces mêmes ingénieurs ont évalué la durée d’attention de la génération des millenials, celle qui a grandi avec les écrans connectés : 9 secondes. Nous sommes devenus des poissons rouges, enfermés dans le bocal de nos écrans, soumis au manège de nos alertes et de nos messages instantanés. » L’auteur de ces lignes, Bruno Patino, pointe également dans son essai la cannibalisation du web par des monopoles capitalistiques. Et dénonce le dessein de ceux-ci : capter l’attention de l’utilisateur le plus longtemps possible. Pourtant, ce n’est pas le cadre que Franck Julien remet en cause. Mais son utilisation. Du coup, il recommande que cette jeunesse en mal de concentration soit accompagnée dans son usage au numérique : « Il faut lui apprendre ce que sont les “fake news”. Tout ne doit pas être pris pour argent comptant sur Internet. Sa seule source d’information ne doit pas devenir YouTube ou Wikipédia. Nous devons aussi apprendre à notre jeunesse les dangers du monde cyber et à s’en protéger. » Le président de la commission pour le développement du numérique prône aussi la mise en place d’un code des usages du numérique inclus dans le futur projet de loi sur le harcèlement scolaire. Selon lui, l’outil numérique n’est ni bon ni mauvais, c’est un usage de « discernement » qui doit être enseigné dès le plus jeune âge.

La suite de notre dossier d’actualités monégasques disponible ici.