Le conseiller-ministre pour les affaires sociales et la santé, Didier Gamerdinger, annonce que son département travaille à renforcer la loi autour du droit des malades face à la douleur.

En France, en 2002, la loi Kouchner sur le droit des malades stipule que toute souffrance « doit être en toute circonstance prévenue, prise en compte, évaluée et traitée » : que dit la loi à Monaco ?

Actuellement, le code de déontologie médicale, qui a été approuvé par un arrêté ministériel du 29 mai 2012, prévoit qu’« en toutes circonstances, le médecin doit s’efforcer de soulager les souffrances du malade par des moyens appropriés à son état et l’assister moralement ».

Faudrait-il légiférer à ce sujet ?

Cela étant, dans le cadre d’un projet de loi en cours de finalisation au département des affaires sociales et de la santé, il est notamment prévu de renforcer cette disposition et d’introduire dans la loi que « toute personne a le droit de bénéficier des actes et traitements médicaux visant à soulager sa souffrance, laquelle est, en toutes circonstances, prévenue, prise en compte, évaluée et traitée ». Le rôle des auxiliaires médicaux dans la prise en charge de la douleur est précisé dans un arrêté ministériel du 16 février 2011.

En France, on estime que 20 % de la population souffre de douleurs chroniques qui résistent au traitement : combien sont-ils à Monaco ?

La principauté n’a pas de statistiques spécifiques à ce sujet, mais nous pouvons considérer que ces proportions sont également transposables à Monaco, même si le suivi médical peut porter à considérer que les personnes atteintes de douleur sont moins nombreuses.

Pourquoi ?

Parce que la population est mieux suivie, que le réseau de santé est plus serré et que le phénomène est moins développé qu’ailleurs, en raison de la disponibilité du corps médical.

Côté français, depuis 2012 il n’existe plus de plan ni de programmes dédiés au développement de la médecine de la douleur : et à Monaco ?

En principauté de Monaco, les multiples modalités de prise en charge de pathologies susceptibles d’engendrer des douleurs chroniques constituent la réponse adaptée à la préoccupation de la population.

En France, les 254 centres dédiés au traitement de la douleur sont débordés et manquent de moyens : Monaco pourrait-il ouvrir un centre de ce genre ?

En fait, il existe deux établissements à Monaco qui prennent en charge la douleur : au centre hospitalier princesse Grace (CHPG) et à l’institut monégasque de médecine et du sport (IM2S). Le CHPG dispose d’une consultation douleur. Le service d’orthopédie-rhumatologique effectue également une consultation de certaines affections pouvant entraîner des douleurs chroniques. Le service de radiologie interventionnelle par infiltrations est aussi amené à soulager les patients de douleurs chroniques. Par ailleurs, la création récente du service de soins de support et de soins palliatifs permet une prise en charge de la douleur adaptée à la pathologie des patients.

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