vendredi 19 avril 2024
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Une programmation qui fait jaser

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Sophie Cossu
A l'occasion de la présentation de la saison du TPG, la troupe des Farfadets de Sophie Cossu a joué une scène du Théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes. © Photo Monaco Hebdo.

Le Théâtre Princesse Grace (TPG) a annoncé sa saison 2012-13 le 13 septembre. Un virage dans sa programmation traditionnelle qui ne fait visiblement pas que des heureux…

Le 31 décembre 2011 a marqué la fin d’une époque pour le Théâtre Princesse Grace. Patrick Hourdequin, l’ancien directeur artistique, démissionnait de son poste après 30 ans de bons et loyaux services. Dès le mois de janvier, la direction des Affaires culturelles a repris le flambeau. En charge de la programmation pour la saison 2012-13, Jean-Charles Curau, directeur des affaires culturelles et son adjointe Françoise Gamerdinger ont dévoilé, en présence de Paul Masseron, conseiller de gouvernement pour l’Intérieur, ce qui attend le public du TPG ces prochains mois. C’est tout d’abord le conseiller Masseron qui a affiché la couleur, en précisant que cette année, « il y a la volonté d’effectuer un recentrage sur des pièces classiques, et la découverte d’actuelles ».

Astier, Rich, Berling, Huster…
La saison va donc se lancer le 6 octobre prochain avec Alexandre Astier, la star de la série Kaamelott, qui viendra jouer sa pièce Que ma joie demeure. Il assurera la première des 14 spectacles qui se joueront d’ici avril 2013. Sans être exhaustif, on notera la venue d’habitués des planches comme Claude Rich dans L’Intrus (26 octobre), Charles Berling pour Gould & Menuhin (21 et 22 mars) ou encore Francis Huster dans Bronx (25 et 26 avril). Les Liaisons Dangereuses version John Malkovitch (14 mars) souffleront un vent de fraîcheur sur ce classique de la littérature, tandis que Milan Kundera abordera une multitude de sentiments humains dans Jacques et son maître, inspiré du Jacques le Fataliste de Diderot. « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée » revient cette année encore, malgré la très faible audience dont il avait bénéficié l’an dernier. « C’est un très beau texte », souffle Françoise Gamerdinger qui fait également revenir en janvier la troupe de la Comédie Française à Monaco avec La maladie de la Famille M.

Pièces, horaires et mécontentements
Fait rarissime à Monaco, cette programmation a été accueillie sous les critiques de certains abonnés du TPG présents à la conférence de presse. A l’image de la scène du Théâtre sans animaux, de Jean-Michel Ribes, jouée par la troupe des Farfadets, où les disputes et désaccords se succèdent, l’assistance a fait savoir que la saison 2012-13 n’était pas à son goût. « On vient au théâtre pour s’amuser, non pas pour pleurer », s’exclame l’une des abonnés. « Il n’y a plus de théâtre de Boulevard, c’est bien dommage », lance une autre. « Ce programme n’est pas destiné à tout le monde », d’après une habituée des lieux. Des horaires jugés inadéquats (la DAC ayant commencé à travailler sur le projet en janvier, ils ont dû faire en fonction des disponibilités des troupes), des pièces qui n’ont pas l’air assez divertissantes… Autant de reproches et d’interrogations qui traduisent une incompréhension dans ce virage de programmation qui veut rendre ses lettres de noblesse au théâtre. Si les décideurs « comprennent que certains ne soient pas contents », ils ont pu compter sur le soutien de l’actrice-productrice des Farfadets Sophie Cossu pour les défendre. Celle qui a « joué son rôle d’avocate » à la perfection, selon la formule de Paul Masseron, a rappelé que le « théâtre doit transmettre la culture », et qu’il « n’est pas là uniquement pour faire rire ». Une prise de parole suivie immédiatement d’une salve d’applaudissements. Ce qui laisse penser qu’en dehors des irréductibles du TPG, amateurs de vaudeville, le changement de ton du TPG devrait ramener aussi un autre public, rajeuni, avenue d’Ostende…