mercredi 24 avril 2024
AccueilCultureBruno Mantovani : « Le Printemps des Arts, c’est un voyage »

Bruno Mantovani : « Le Printemps des Arts, c’est un voyage »

Publié le

Directeur du Printemps des Arts de Monte-Carlo, Bruno Mantovani revient, pour Monaco Hebdo, sur le programme de l’édition 2022 de ce festival de musiques classiques et contemporaines « non conventionnel par sa programmation et ses lieux de concerts ». « Je l’ai pensé comme une trajectoire, un voyage proposé au public », insiste celui qui a succédé à Marc Monnet à la fin de l’année 2020. Interview.

Quelle a été votre ligne directrice pour la programmation de ce Printemps des Arts 2 022 ?

L’idée, c’est de bâtir un festival sur trois éditions, avec une thématique commune, « ma fin et mon commencement ». J’ai souhaité proposer d’écouter les œuvres de compositeurs dans leur jeunesse, puis dans leur maturité, afin de voir si le style d’un artiste est facile à définir dans ses premiers opus, ou s’il apparaît plus tardivement. On entendra ainsi des œuvres « extrêmes », avec des premiers quatuors et des derniers quatuors, des premiers concertos et des derniers concertos, et des premières symphonies et des dernières symphonies.

« Chaque semaine a sa propre thématique. La première, c’est un portrait du pianiste Jean-Efflam Bavouzet. La deuxième sera consacrée au quatuor Voce. La troisième évoquera l’Arménie. Et la quatrième sera celle des grandes formations, avec l’orchestre Monte-Carlo, un “big band” de jazz, ou encore l’orchestre philarmonique de Radio France »

Comment vont se dérouler les quatre semaines du Printemps des Arts, du 10 mars au 3 avril 2022 ?

Chaque semaine a sa propre thématique. La première, c’est un portrait du pianiste Jean-Efflam Bavouzet. La deuxième sera consacrée au quatuor Voce. La troisième évoquera l’Arménie. Et la quatrième sera celle des grandes formations, avec l’orchestre Monte-Carlo, un “big band” de jazz, ou encore l’orchestre philarmonique de Radio France. Bien sûr, autour de ces thématiques, de nombreux événements et temps forts seront proposés au public. Le Printemps des Arts, par ailleurs, reste avant tout un festival de musique. Mais il y aura d’autres disciplines pour éclairer la musique elle-même : de la danse, du cinéma, et même de l’œnologie, avec un concert d’illustration des liens entre le vin et les notes musicales.

« Ce sera l’occasion de présenter le travail de Serge Parajanov, un artiste arménien, avec une exposition dédiée. Il y aura du cinéma de ce pays, un ballet commandé à deux compositeurs arméniens et à un chorégraphe d’origine arménienne, un concert de l’ensemble Gurdjieff, la musique de Komitas jouée à la fois par l’orchestre national d’Auvergne et par Karine Babajanyan avec Vardan Mamikonian au piano. » Bruno Mantovani. Directeur du Printemps des Arts de Monte-Carlo. © Photo Andranik Sahakyan

Vous avez évoqué la semaine consacrée à l’Arménie : qu’allez-vous proposer ?

Cette troisième semaine qui met en avant l’Arménie est celle qui guide la charte et la communication autour du festival Printemps des Arts. Ce sera notamment l’occasion de présenter le travail de Serge Parajanov, un artiste arménien, avec une exposition dédiée. Il y aura du cinéma de ce pays, un ballet commandé à deux compositeurs arméniens et à un chorégraphe d’origine arménienne, un concert de l’ensemble Gurdjieff, la musique de Komitas jouée à la fois par l’orchestre national d’Auvergne et par Karine Babajanyan avec Vardan Mamikonian au piano… Bref, ce sera un portrait assez large de la culture d’une nation qui a beaucoup souffert, mais où il y a toujours eu une grande force de création.

« J’ai souhaité proposer d’écouter les œuvres de compositeurs dans leur jeunesse, puis dans leur maturité, afin de voir si le style d’un artiste est facile à définir dans ses premiers opus, ou s’il apparaît plus tardivement »

Quels sont les temps que vous considérez comme immanquables pour le public ?

Pour moi, tout est immanquable, forcément (rires) ! On peut comprendre que le public soit plus attiré par les concerts d’orchestres, les grands ensembles, les beaux noms qui seront présents pendant le Printemps des Arts. Mais pour moi, un festival c’est un parcours, une trajectoire, une œuvre même, que l’on comprend lorsque l’on a accès à tout. C’est en tout cas comme cela que je l’ai construit. Comme un voyage proposé au public à travers différents univers.

Ce lien avec le public, il est important ?

J’ai connu le Printemps des Arts en tant que compositeur. Donc je sais à quel point une connexion peut se créer entre les artistes et les personnes qui assistent aux concerts. Cette édition 2 022 doit, à moins d’un nouveau variant du Covid-19, être celle du renouveau, après des éditions 2020 [annulée — NDLR] et 2021 marquées par la crise sanitaire. Il est difficile de savoir ce qu’il va se passer après ces deux années particulières, d’autant qu’il n’y a pas « un » public monégasque, mais bien « des » publics monégasques. Mais j’ai hâte de voir des liens se nouer entre ceux qui sont sur scène et ceux qui assistent aux représentations.

« Il est difficile de savoir ce qu’il va se passer après ces deux années particulières, d’autant qu’il n’y a pas « un » public monégasque, mais bien « des » publics monégasques. Mais j’ai hâte de voir des liens se nouer entre ceux qui sont sur scène et ceux qui assistent aux représentations »

C’est la première édition du Printemps des Arts que vous organisez, après avoir pris la tête du festival à la suite de Marc Monnet : qu’est-ce que ça représente pour vous ?

Une belle fierté, évidemment. Dès que l’on m’a proposé de succéder à Marc Monnet, j’ai eu des tonnes d’idées ! Je suis ravi de contribuer au rayonnement de la vie culturelle de Monaco. C’est tout de même extraordinaire, sur une petite superficie, d’avoir autant d’institutions culturelles de qualité. Dans le cadre des missions qui me sont confiées, je suis heureux d’aider à les faire connaître.

Printemps des Arts de Monte-Carlo. Du 10 mars au 3 avril 2022. Programme et billets sur printempsdesarts.mc.