samedi 20 avril 2024
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Emilie Bouvard : « L’Égypte traverse toute l’œuvre de Giacometti »

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Depuis le 3 juillet et jusqu’au 29 août 2021, le Grimaldi Forum propose sa grande exposition d’été, qu’il consacre cette année à l’artiste suisse Alberto Giacometti, sur le thème du « réel merveilleux ». L’occasion de voir 230 œuvres venues de la fondation Giacometti, dont certaines sont inédites ou extrêmement rares. Émilie Bouvard, directrice scientifique et des collections de la fondation Giacometti, explique à Monaco Hebdo comment cette exposition événement a été conçue.

Comment avez-vous pensé cette exposition d’été au Grimaldi Forum ?

Alberto Giacometti (1901-1966) est un artiste très connu et aimé du public. J’ai travaillé pendant des années au musée Picasso (1881-1973) avant d’arriver à la fondation Giacometti. Or, Giacometti et Picasso sont des artistes que l’on croit connaître, sans les connaître vraiment. On identifie Giacometti, on connaît ses figures allongées, on voit son visage… Mais son hypercélébrité, avec une telle production, et une mort qui remonte à 1966, font qu’en 55 ans on n’a pas encore fait le tour de la question, en ce qui le concerne. Pour cette exposition à Monaco, nous avons eu beaucoup d’ambition. Nous avons voulu créer une très vaste rétrospective.

Qu’avez-vous décidé de montrer dans cette exposition ?

Nous avons décidé de montrer 230 œuvres, plus des photographies et des films. Mais faire une rétrospective, c’est aussi faire des choix et déterminer un regard. Ces 230 œuvres permettent d’avoir une vision globale, assez complète. Nous avons décidé de traiter davantage  de l’après-guerre que de l’avant-guerre.

Pourquoi avoir voulu travailler sur la thématique du « réel merveilleux » chez Giacometti ?

Le « réel », c’est ce que l’on croit savoir de Giacometti, car on sait qu’il est resté dans la figuration, et donc dans la représentation du monde et des êtres humains. Mais dans cette exposition, nous avons voulu mettre en valeur le regard que porte Giacometti sur ce réel. Et la manière dont, progressivement, il est allé vers ce qu’il voit d’extraordinaire dans le réel. Car Giacometti est un artiste figuratif, mais ce n’est pas un artiste réaliste. Ses personnages sont plus ou moins des portraits, ils sont plus ou moins poétiques, avec leur apparence, leurs surfaces, leurs dimensions… Tout relève de l’interprétation de l’artiste, et de la manière dont le réel lui apparaît, ou de ce qu’il voit dans le réel. Nous sommes donc partis à la recherche du merveilleux, derrière le réel.

© Iulian Giurca/Monaco Hebdo Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

« Tout relève de l’interprétation de l’artiste, et de la manière dont le réel lui apparaît, ou de ce qu’il voit dans le réel. Nous sommes donc partis à la recherche du merveilleux derrière le réel »

D’où vient cette idée du « merveilleux derrière le réel » ?

C’est une idée que Giacometti a eue lorsqu’il était enfant. Il est né dans un contexte d’artistes post-impressionnistes marqué par Paul Gauguin (1848-1903) ou Vincent Van Gogh (1853-1890), donc des artistes visionnaires. Ensuite, les artistes d’avant-garde, puis la fréquentation des surréalistes, lui apprennent à voir d’une autre manière derrière les apparences. Cette thématique du « réel merveilleux » chez Giacometti nous a permis de dégager des choses un peu nouvelles.

Comme quoi, par exemple ?

Parmi les choses un peu nouvelles chez Giacometti, on peut citer l’influence de l’Égypte ancienne, qui est connue des spécialistes, mais pas forcément du grand public. Il y a aussi l’influence de l’art symbolique, et le rôle du paysage dans cet émerveillement face au monde, avec des paysages de jeunesse ou des paysages dans la sculpture. On peut aussi évoquer l’importance du regard au modèle dans tout ce qui relève du portrait. Giacometti est très exigeant, très personnel avec les modèles. Il entretient un lien très fort avec eux. Enfin, dans cette exposition, on montre aussi des œuvres rares, comme des plâtres ou des peintures, par exemple.

Il a forcément fallu choisir certaines œuvres plutôt que d’autres : ça a été difficile de faire des choix ?

Le Grimaldi Forum offre un espace très vaste. Nous avons une très belle collection de 5 000 œuvres, dont 4 500 dessins. En incluant les archives et les photographies, on arrive à un total de 7 000 œuvres. Choisir, c’est renoncer, mais, pour une fois, on a pu renoncer en se basant simplement sur notre thématique. Ce projet a été préparé très en amont. On savait d’emblée que nous aurions un très grand espace, avec une grande liberté en termes de scénographie. Une scénographie qui a d’ailleurs été parfaitement assurée par William Chatelain.

© Iulian Giurca/Monaco Hebdo Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

« Parmi les choses un peu nouvelles chez Giacometti, on peut citer l’influence de l’Égypte ancienne, qui est connue des spécialistes, mais pas forcément du grand public. Il y a aussi l’influence de l’art symbolique, et le rôle du paysage dans cet émerveillement face au monde »

Mais vous avez quand même dû renoncer à beaucoup d’œuvres ?

Nous avons mis de côté la période surréaliste de Giacometti, à quelques œuvres près. En effet, nous montrons quand même L’objet invisible (1934-1935) qui est un grand chef-d’œuvre de cette période. Et aussi la Tête crâne (1934). Mais comme nous avons choisi d’être dans le rapport au réel, nous ne sommes donc pas dans les objets surréalistes, qui sont des objets liés à l’imaginaire. Exceptionnellement, ce n’est donc pas une exposition pour laquelle nous avons dû renoncer à beaucoup de choses. Parce que nous avons travaillé en amont, parce que l’espace du Grimaldi Forum est vaste, et parce que les conditions de conservation et de monstration étaient idéales.

Comment avez-vous structuré cette exposition ?

Cette exposition n’est pas strictement chronologique. Il y a quatorze séquences, divisées en trois parties. La première partie concerne la mise en place de problématiques fondatrices pour Giacometti dans son rapport au réel. L’enfance, les liens avec les avant-gardes, et le moment où il apprend à structurer ces formes dans la sculpture. On voit aussi des motifs obsessionnels, qui l’occupent tout au long de sa carrière. Dans cette première partie, on pose des jalons et des grands principes. Avec, par exemple, une salle autour du mannequin modèle, avec La femme qui marche (1932), L’objet invisible et La femme au chariot (1943-1945), qui sont des points essentiels de sa carrière.

Comment est organisée la deuxième partie de cette exposition ?

On traverse ensuite plusieurs sources qui ont inspiré Giacometti : l’Égypte, le Fayoum [des portraits funéraires peints sur bois qui remontent à l’Antiquité et à l’Égypte romaine, du Ier siècle jusqu’au IVème siècle – NDLR], la nature… On traite aussi du rapport de Giacometti à ses modèles et à ses façons de travailler. Nous avons ainsi mis en place une grande salle de peinture, autour de la question du modèle. Sans oublier un espace immersif, qui permet d’aborder le lien au modèle dans toute sa complexité.

© Photo Grimaldi Forum

« L’atelier de Giacometti est un peu le contraire d’un espace d’exposition comme celui du Grimaldi Forum : c’est petit, sale, pas très bien éclairé, rempli de sculptures, de matériaux, de peintures, de plâtre… C’était aussi un lieu de rencontre, car Giacometti n’était pas particulièrement solitaire »

Et la troisième et dernière partie de cette exposition ?

Cette exposition se finit par ce que l’on croit connaître et que, je l’espère, on voit autrement. C’est-à-dire les grandes figures féminines allongées, et L’homme qui marche (1961), qui est un peu le chef-d’œuvre ultime de Giacometti.

Que sait-on vraiment du processus créatif d’Alberto Giacometti ?

On sait pas mal de choses, car le lieu où Giacometti travaillait existe toujours. Il faut savoir qu’il a toujours été locataire de son atelier. Donc on connaît bien les 24 m2 dans lesquels il a travaillé toute sa vie. D’ailleurs, il a essentiellement vécu dans cet espace pendant 40 ans. De plus, il existe beaucoup de témoignages de proches, notamment d’Isaku Yanaihara (1918-1989), un professeur de philosophie qui a posé pour Giacometti plusieurs étés de suite, et que l’on suit d’ailleurs dans notre espace immersif. Enfin, nous disposons aussi de témoignages de Giacometti lui-même, grâce à des entretiens qu’il a donnés. Malheureusement, comme pour d’autres artistes, à sa mort, en 1966, aucun relevé archéologique de son atelier n’a été fait. Mais, heureusement, on dispose de beaucoup de photographies, car de nombreux photographes sont venus dans cet atelier.

C’est pour cela que, dans cette exposition d’été, vous présentez « l’esprit de l’atelier » de Giacometti ?

On a pensé que la fiction et l’immersion étaient de bons outils pour comprendre ce qu’il se passe dans l’atelier de Giacometti. D’où la création de cet espace immersif, qui est une proposition du Grimaldi Forum. Cet atelier est un peu le contraire d’un espace d’exposition comme celui du Grimaldi Forum : c’est petit, sale, pas très bien éclairé, rempli de sculptures, de matériaux, de peintures, de plâtre… C’était aussi un lieu de rencontre, car Giacometti n’était pas particulièrement solitaire. Donc, même s’il voyait beaucoup de gens dans des cafés, il y avait aussi beaucoup de gens qui venaient à son atelier. Donc, on sait quand même beaucoup de choses sur cet atelier, qui reste un lieu mythique.

© Iulian Giurca/Monaco Hebdo Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

« On peut voir cinq peintures de Yanaihara, quatre peintures de Caroline, et aussi L’Annette Noire (1962). Individuellement, il s’agit d’œuvres exceptionnelles. Mais, en les voyant ensemble, on comprend que Giacometti est un artiste de la série et du processus, plus que du résultat »

À titre personnel, sur ces 230 pièces de Giacometti, quelles sont celles à ne pas rater ?

À titre personnel, j’ai trois coups de cœur dans cette exposition. Il y a d’abord les plâtres peints qui sont une rareté. Une salle, qui s’appelle Sculptures animées, est consacrée à ces plâtres peints, et il y en a d’autres dans cette exposition, si on regarde bien. Ce sont des pièces exceptionnelles, que l’on ne ressortira pas de sitôt en France, ou dans la région. À ne pas rater non plus : la grande salle sur la nature. On y trouve des aquarelles de jeunesse. Il s’agit d’œuvres inédites, qui n’ont jamais été montrées. Enfin, j’aime beaucoup la grande salle des peintures des portraits, car elle présente un ensemble rarement égalé à ce jour que ce soit autour de la Méditerranée, en France ou en Italie. On peut notamment voir cinq peintures de Yanaihara, quatre peintures de Caroline, et aussi L’Annette Noire (1962). Individuellement, il s’agit d’œuvres exceptionnelles. Mais, en les voyant ensemble, on comprend que Giacometti est un artiste de la série et du processus, plus que du résultat. On le voit d’ailleurs essayer différentes poses pendant la même séance.

À Paris, début 2020, la fondation Giacometti a recréé des œuvres disparues, dont certaines qui n’existent plus qu’à travers des photos : vous proposez la même expérience à Monaco ?

En tant que fondation Giacometti, nous disposons de la majorité des droits moraux sur son œuvre. Il n’est donc pas question de recréer des œuvres détruites. Par contre, on peut les réévoquer, mais avec un statut de documentation. Cela permet de voir des œuvres disparues, sans que ça n’ait été la volonté de Giacometti. Par exemple, il y a quelques années, nous avons demandé à un artiste, Gerard Byrne, de réévoquer l’arbre que Giacometti avait créé pour le décor d’En attendant Godot (1953) de Samuel Beckett (1906-1989), en 1961. Or, cet arbre est une œuvre disparue. Gerard Byrne a eu une liberté de création. Donc, même s’il est resté très proche de l’œuvre originale, il a, par exemple, ajouté des lumières. Au final, cela fait davantage de ce travail une installation d’art contemporain selon Giacometti, qu’une reproduction fidèle.

Du coup, la réévocation peut prendre différentes formes ?

La réévocation peut effectivement prendre des formes différentes. On peut faire appel à un artiste, et alors la réévocation comporte une part de création et d’interprétation. Sinon, on travaille parfois avec des restaurateurs, qui essaient d’être le plus proche possible de l’œuvre originale. En tout cas, ces pièces n’ont jamais le statut d’œuvre à part entière.

© Iulian Giurca/Monaco Hebdo Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

« Giacometti a assisté à deux agonies au cours desquelles il a vu des visages se creuser et la vie quitter le corps par le dernier souffle, et donc par la tête. Cela donne lieu chez Giacometti à des récits de rêves, et à des textes un peu surréalistes. Tout cela explique, en partie, son obsession pour la tête »

Quels sont les thèmes récurrents dans l’œuvre de Giacometti ?

Nous consacrons une salle de cette exposition au motif de la tête qui est très obsédant chez Giacometti. D’abord parce que c’est une problématique de sculpteur, car la tête c’est ce qui donne toute sa ligne au corps. Les danseurs le savent bien, d’ailleurs : la position de la tête permet d’orienter l’ensemble du corps. Ensuite, il y a aussi la question de l’échelle, et de la bonne dimension d’une sculpture. De plus, on trouve chez Giacometti une part un peu hallucinatoire, portée par des visions.

D’où viennent les visions de Giacometti ?

Giacometti a assisté à deux agonies au cours desquelles il a vu des visages se creuser, et la vie quitter le corps par le dernier souffle, et donc par la tête. Cela donne lieu chez lui à des récits de rêves, et à des textes un peu surréalistes. Tout cela explique, en partie, son obsession pour la tête. C’est donc à la fois un problème de sculpteur, mais c’est aussi une sorte d’obsession personnelle. Il exploite ces visions internes, et il parvient à les intégrer dans sa sculpture.

Qu’est-ce qui fait de Giacometti un artiste si singulier ?

Chez Giacometti, il y a d’abord un talent très net. Comme beaucoup d’artistes de génie, il travaille par obsession, et il a des obsessions qu’il travaille. C’est aussi un artiste très touchant, assez émouvant. Sa singularité est peut-être liée au contraste entre son talent, son génie, et l’énorme doute qui l’anime au quotidien. Par rapport aux grands monstres du XXème siècle, comme Picasso (1881-1973) par exemple, on n’a pas ce même rapport au doute. Giacometti était obsédé par l’idée du ratage. Il y a chez lui une forme d’insatisfaction et de mélancolie, au sens un peu ancien. Il est habité par le doute, tout en étant génial. Il a de la violence en lui, il est troublé, il a ses obsessions… Mais avec son entourage, il y a une forme de tendresse. Tout cela le rend assez attachant. C’est un artiste que l’on peut apprécier humainement.

« Giacometti est un artiste figuratif, mais ce n’est pas un artiste réaliste. Ses personnages sont plus ou moins des portraits, ils sont plus ou moins poétiques, avec leur apparence, leurs surfaces, leurs dimensions… » Émilie Bouvard. Directrice scientifique et des collections de la fondation Giacometti. © Fondation Giacometti, Paris

« Giacometti était obsédé par l’idée du ratage. Il y a chez lui une forme d’insatisfaction et de mélancolie, au sens un peu ancien. Il est habité par le doute, tout en étant génial »

Qu’avez-vous pensé du film de Stanley Tucci, Alberto Giacometti, The Final Portrait (2018) ?

J’ai vu ce film alors que je n’étais pas à la fondation Giacometti. Il faudrait donc que je le revois, avec mon regard d’aujourd’hui. Mais j’avais trouvé Alberto Giacometti, The Final Portrait assez bon. Ce film de Stanley Tucci est intéressant, même s’il s’appuie sur des textes de l’écrivain américain James Lord (1922-2009), dont le travail a été considéré comme étant sujet à caution, sur certains points. En tout cas, quand on s’intéresse à Giacometti, on peut voir ce film qui met en valeur son rapport au modèle. Ce rapport était extrêmement exigeant, voire tyrannique.

À Paris, l’institut Giacometti propose jusqu’au 10 octobre 2021 une exposition sur Giacometti et l’Égypte antique : ces deux expositions se répondent ?

L’institut Giacometti ne dispose que de 350 m2, donc nous y faisons seulement de petites expositions. Mais cette exposition à l’institut Giacometti complète l’exposition du Grimaldi Forum. Car, à l’institut Giacometti, on aborde l’Égypte antique, avec des prêts exceptionnels du Louvre. Dans cette exposition, on traite les portraits du Fayoum, un point qui est largement mis en avant à Monaco.

En quoi ces portraits du Fayoum étaient-ils importants pour Giacometti ?

Ces portraits de momies égyptiennes ont beaucoup marqué Giacometti par leur frontalité, mais aussi par le fait qu’il s’agit de figures d’outre-tombe. Or, Giacometti était très intéressé par la mort. Il existe donc des échos entre ces deux expositions. L’Égypte antique est essentielle pour Giacometti, car il la considérait comme le summum de l’art. On retrouve cela dans toute sa sculpture : dans les grandes femmes, dans la position des grandes sculptures… C’est quelque chose que Giacometti a traité, a regardé, a copié, et a repris toute sa vie. Ces deux expositions fonctionnent donc bien ensemble, car l’Égypte traverse toute l’œuvre de Giacometti.

© Photo Grimaldi Forum

« Ces portraits de momies égyptiennes ont beaucoup marqué Giacometti par leur frontalité, mais aussi par le fait qu’il s’agit de figures d’outre-tombe. Or, Giacometti était très intéressé par la mort »

Quelles traces l’œuvre de Giacometti a-t-elle laissé ?

Giacometti, c’est une forme très singulière, figurative. Il n’est pas inscrit dans un courant du XXème siècle. Ensuite, il fait un peu partie des artistes perçus comme étant d’un autre temps, du passé. Pourtant, si on se tourne plus largement vers l’histoire de l’art, on sait que les expressionnistes abstraits ont beaucoup regardé Giacometti quand il a été montré à New York.

Giacometti a inspiré certains artistes ?

Giacometti a été beaucoup regardé par le peintre d’origine néerlandaise, naturalisé américain, Willem de Kooning (1904-1997), par exemple. De Kooning a fait des sculptures avec ce même relief cher à Giacometti, un relief un peu accidenté et expressif. L’artiste contemporain français, Lionel Sabatté, fait des sculptures dont la forme rappelle Giacometti. Enfin, on peut aussi citer Louise Bourgeois (1911-2010). Elle vivait à New York, donc elle a vu les expositions de Giacometti à la galerie Pierre Matisse, qui est installée dans cette ville américaine. Louise Bourgeois a fait beaucoup de sculptures abstraites à la fin des années 1940. Et elles ne sont certainement pas sans rapport avec le travail de Giacometti. Il y a beaucoup à creuser sur ce sujet, et c’est peut-être une question que l’on abordera un jour. Giacometti n’est pas un artiste dont les autres artistes se revendiquent, mais en cherchant, on trouve des liens. Willem de Kooning, Lionel Sabatté, Louise Bourgeois, et certainement d’autres, ont forcément regardé Giacometti.

© Iulian Giurca/Monaco Hebdo Succession Alberto Giacometti (Fondation Giacometti, Paris + ADAGP, Paris) 2021

« Giacometti n’est pas un artiste dont les autres artistes se revendiquent, mais en cherchant, on trouve des liens. Willem de Kooning, Lionel Sabatté, Louise Bourgeois, et certainement d’autres, ont forcément regardé Giacometti »

Tarifs :

Plein tarif : 11 euros

(gratuit pour les moins de 18 ans).

Tarifs réduits : 9 euros.

Pour les groupes (+ 10 personnes), pour les étudiants (- 25 ans sur présentation de la carte), pour les seniors (+ 65 ans), pour tous les visiteurs munis de leur billet SNCF TER Sud du jour et pour les personnes détentrices d’une carte d’invalidité et son accompagnant : 50 % de réduction sur le tarif normal d’entrée dans l’exposition.

Billets couplés

(vendus exclusivement à la billetterie du Grimaldi Forum) :

• Exposition Alberto Giacometti, une rétrospective. Le réel merveilleux et exposition Bijoux d’artistes, de Picasso à Koons – La collection de Diane Venet, valable du 11 juillet au 19 août 2021, au tarif de 13 euros.

• Exposition Alberto Giacometti, une rétrospective. Le réel merveilleux et le salon artmontecarlo valable du 15 juillet au 17 juillet 2021, au tarif de 25 euros.

• Exposition Alberto Giacometti, une rétrospective. Le réel merveilleux et une entrée en série 2 des ballets de Monte-Carlo du 15 au 24 juillet 2021, au tarif de 30 euros.

• Offre spéciale Été Giacometti sur la Côte d’Azur par la fondation Maeght (Les Giacometti une famille de créateurs) et le Grimaldi Forum (Alberto Giacometti, une rétrospective. Le réel merveilleux) : 1 entrée exposition = 1 tarif réduit pour la deuxième exposition (soit 8 euros l’entrée à la fondation Maeght).

Visites guidées :

• Visites publiques : 10 euros, tous les jeudis et dimanches à 10h30 – 14h30 – 17h00 dans la limite des places disponibles (maximum 20 personnes), en sus du prix d’entrée.

• Visites privées : 260 euros, en sus du prix d’entrée par personne (maximum 20 personnes).

Gratuit :

Le Grimaldi Forum propose un dispositif numérique de 15 œuvres commentées en français, anglais, italien et sous-titrage sourds et malentendants, par la commissaire de l’exposition, à découvrir directement sur son téléphone portable.

Billetterie :

Tél. +377 99 99 3000

E-mail : ticket@grimaldiforum.com

Points de vente Fnac

www.montecarloticket.com

Vidéo : présentation de l’exposition Giacometti au Grimaldi Forum

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Bijoux d’artistes, de Picasso à Koons, à voir jusqu’au 19 août

En parallèle de la grande exposition d’été consacrée à Alberto Giacometti, le Grimaldi Forum propose également une exposition construite autour de la collection de bijoux d’artistes de Diane Venet. C’est à New York, en 1967, que Diane Venet a acheté sa première pièce, une broche du peintre Roy Lichtenstein (1923-1997). Suite à sa rencontre avec le sculpteur Bernard Venet en 1985, tout s’accélère. Sa collection se démultiplie pour afficher aujourd’hui un total de plus de 200 pièces. Le Grimaldi Forum en expose 180 cet été, dont des œuvres de Picasso (1881-1973), Kapoor, Indiana, Jeff Koons, Georges Braque (1882-1963), Roy Lichtenstein, Niki de Saint Phalle (1930-2002), Keith Haring (1958-1990), Louise Bourgeois (1911-2010), Orlan, Victor Vasarely (1906-1997), Frank Stella, Arman (1928-2005), Robert Rauschenberg (1925-2008), César (1921-1998), Salvador Dalí (1904-1989)… La grande variété de cet ensemble permettra aux curieux de pouvoir se plonger dans des courants artistiques très différents, entre art abstrait, pop art, nouveaux réalistes, art cinétique, art minimal ou conceptuel. Parmi les raretés, un collier de Wang Keping, qui sera exposé pour la première fois, et une bague de Rashid Johnson, tout droit sortie de la série Anxious Men (2020). Enfin, il ne faudra pas rater non plus d’autres pièces uniques, comme un collier de Faust Cardinali (2019-2020), un collier Red Médusa de Sheila Concari (2018), et le bracelet Thyas de Sophia Vari (2020). Sans oublier une broche en argent, imaginée d’après une œuvre, Raiz [Racine — NDLR] (1994), de l’artiste Joana Vasconcelos, qui est aussi l’emblème de la fondation Venet.

Tarif : 6 euros. Tous les jours, de 10 heures à 20 heures.