Qui fait jeu égal avec Londres et New York en matière de théâtre?? Buenos Aires. Heureuse époque de la dictature qui, à son corps défendant, a stimulé le théâtre expérimental sur les rives de la La Plata. Résultat, 200 salles font le bonheur du public aujourd’hui. Et les acteurs jouent pour la gloire?! Les meilleurs soirs, la plupart d’entre eux gagnent moins de 10 euros. Ils ont tous un métier à côté. Un schéma, dictature comprise, à suggérer à Frédéric Mitterrand pour régler le statut des intermittents du spectacle… A Broadway, on faisait grand cas, depuis des mois, de l’adaptation de Femmes au bord de la crise de nerfs, le film culte de Pedro Almodovar. La première de la pièce, le 12 novembre dernier, nous a infligé des Women on the Verge of a Nervous Breakdown totalement amorphes. L’Amérique a du mal à capter la folie de la movida. En France, l’opéra national d’Ukraine vient d’achever une triomphante tournée des Zéniths avec son Carmina Burana. 160 artistes sur scène – danseurs, chanteurs, musiciens – et Eve Ruggieri en récitante de la cantate de Carl Orff. Merveilleuse Eve, qui nous vante la roue de la vie. Un jour, la fortune. Le lendemain, la misère, explique-t-elle. A ce moment-là, on a envie de la prendre dans nos bras. Et puis, ce lapsus?: Le positif et le positif, qu’on affronte tous dans nos vies. Ça vaut mieux que le négatif et le négatif, et ça nous rassure pour Eve. Sinon?? Au Piccolo Teatro de Milan, La Trilogie de la villégiature, de Toni Servillo, dans le lieu même où fut créée celle, mythique, de feu Giorgio Strehler. Et, au Volksoper de Vienne, la création mondiale de Marie-Antoinette, ballet de Patrick de Bana. Histoire de montrer que le ballet de Vienne, repris en main par Manuel Legris, est l’un des meilleurs du monde.
