vendredi 19 avril 2024
AccueilCultureKyle Eastwood, le jazz ou rien

Kyle Eastwood, le jazz ou rien

Publié le

Kyle Eastwood
Le bassiste a composé les musiques de certains films de son père?: Gran Torino, Million dollar baby ou encore Mystic River. © Photo DR.

Après quatre albums aux sonorités très jazzy, Kyle Eastwood, « fils aîné de », a séduit le public du Monte Carlo Jazz Festival. L’occasion de découvrir un homme accro à sa basse, qui a suivi son rêve.

Par Noémie Montalbano.

Même regard, même expression du visage. Kyle Eastwood est bien le fils de son père. A un détail près?: au lieu de choisir la facilité et d’opter pour le cinéma, il a préféré la musique. « De toute façon, si je m’étais dirigé vers le cinéma, cela aurait été dans la réalisation, pas pour être acteur », précise simplement le quadra américain. Cet amour pour la musique est né dès sa plus tendre enfance. Enfance qu’il a passée à Monterey en Californie. « Chaque année, il y avait un grand festival de jazz où j’allais avec mon père », se souvient-il. L’avantage d’être un Eastwood?? « Parce que mon père s’appelle Clint, on pouvait aller rencontrer les musiciens et discuter avec eux. »

A l’école, Kyle prenait des cours de musique et une fois rentré chez lui, son père lui apprenait quelques notes sur son piano dès l’âge de 8 ans. « Mes parents m’ont donné le goût de la musique, ils écoutaient beaucoup de jazz et adoraient ça. » La preuve, en grand passionné, Clint Eastwood a même réalisé un film, Bird, sur la vie de Charlie Parker, un génie du jazz. Impossible alors de ne pas penser que Kyle est vraiment tombé dans la marmite du jazz quand il était petit. Jusqu’au jour où il a découvert la basse vers 13 ans, son instrument de prédilection.

« Le jazz est synonyme de liberté »

Après une brève carrière dans le cinéma, notamment aux côtés de son père dans Honky Tonk Man, Kyle monte son premier groupe à 23 ans. « Jusqu’à mes 18 ans, je jouais pour m’amuser, après je m’y suis mis sérieusement », raconte le musicien. Et si Kyle est resté sur le jazz, ce n’est que pour une seule raison?: « Le jazz est pour moi synonyme de liberté. Avec ce style, on est peut jouer comme on veut, et mêler ses propres émotions. » Depuis le début de sa carrière, Kyle Eastwood a sorti 4 albums. Et un cinquième devrait sortir vers la mi-mars, pour lequel il a travaillé avec ses amis compositeurs, Michael Stevens et Ben Cullum, frère du chanteur Jamie Cullum. Sans oublier son groupe de musiciens, avec qui il était sur la scène de la salle Garnier, lors du Monte Carlo Jazz Festival, le 27 novembre dernier.

En parallèle, père et fils travaillent ensemble. Kyle compose les musiques des films de son père. Des films emblématiques tels que Gran Torino, Million dollar baby ou encore Mystic River. « J’adore travailler avec mon père, nous avons une très bonne relation », confie l’artiste.

Une première à Monaco

Même si dans la vie de Kyle, il n’y a pas que la musique, l’Américain admet volontiers que « ce métier occupe la plupart de (son) temps ». A la terrible question « quel est votre chanteur préféré », ce jazzman curieux et passionné est d’ailleurs incapable de répondre?: « C’est trop difficile. J’ai beau faire du jazz, j’aime tous les styles, mais c’est vrai que Miles Davis et Stevie Wonder sont incontournables pour moi. » Côté vie privée, il est le papa d’une petite fille. Une fillette qui va d’ailleurs à l’école à Paris, « une ville que j’adore, et où tous mes amis musiciens vivent. J’y ai moi-même vécu quelques années mais maintenant je me partage entre Paris, New York et Londres. » Et Monaco dans tout ça?? Kyle avoue y être déjà venu avant le Jazz Festival. « Mais c’est la première fois que j’y joue, c’est une petite ville qui me rappelle beaucoup Monterey, la ville dans laquelle j’ai grandi, qui n’était pas bien grande. » Quoiqu’il en soit, ce bassiste et contrebassiste, dont la réputation n’est plus à faire, n’est pas prêt de s’arrêter en si bon chemin. Tel père, tel fils.