jeudi 18 avril 2024
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Festival de Cannes 2022 – Nathalie Chifflet : « Le jury ne s’est pas montré suffisamment audacieux »

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La critique Nathalie Chifflet, journaliste au groupe EBRA et trésorière du syndicat français de la critique de cinéma, a suivi la 75ème édition du festival de Cannes. Pour Monaco Hebdo, elle évoque le palmarès, qui a vu la Palme d’Or attribuée au Suédois Ruben Östlund pour Triangle of Sadness (Sans Filtre, en français). Interview.

Quelle image garderez-vous de ce 75ème festival de Cannes ?

Ce n’est pas une image de cinéma. C’est une image de notre temps, avec l’intervention en vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky. C’était une surprise. Il a relié la guerre en Ukraine au cinéma, par l’intermédiaire d’Apocalypse Now (1979) et du Dictateur (1940) de Charlie Chaplin (1889-1977). Cette interpellation résume bien ce qu’on a vu à Cannes, avec le documentaire Mariupolis 2 (2022), le dernier film du réalisateur lituanien Mantas Kvedaravicius. Il a été tué par les Russes début avril 2022 à Marioupol, en Ukraine, où il avait tourné son film. Le cinéma est une fenêtre ouverte sur le monde. On se pose des questions, et on a une conscience politique des choses.

En quoi la guerre en Ukraine a pesé sur ce festival de Cannes 2022 ?

La guerre en Ukraine a été comme une ombre sur ce festival. Cela s’est traduit de façon plus concrète par des actions. Le festival de Cannes, le marché du film, et la commission européenne ont soutenu une trentaine de réalisateurs ukrainiens. Ils ont pu venir à Cannes.

« L’intervention en vidéo du président ukrainien Volodymyr Zelensky a été une surprise. Il a relié la guerre en Ukraine au cinéma, par l’intermédiaire d’Apocalypse Now (1979) et du Dictateur (1940) de Charlie Chaplin (1889-1977) »

Les 21 films en compétition pour cette édition 2022, permettent-ils de dire que ce 75ème festival de Cannes était un bon cru ?

Chaque année, c’est pareil. Tout le monde dit : « C’était mieux avant. » Je ne trouve pas. Sur les 21 films en compétition, il y avait, comme d’habitude, une grande variété de sujets, et de genres. Avec un large spectre d’auteurs venus d’Asie, d’Afrique, d’Amérique, de France, d’Europe… Il y avait des propositions très fortes.

Pour la deuxième fois après The Square (2017), la Palme d’or a été attribuée au Suédois Ruben Östlund pour Triangle of Sadness (Sans Filtre, en français) : c’est mérité ?

J’ai beaucoup aimé Triangle of Sadness. On reproche à Ruben Östlund d’être toujours dans le même registre. Mais un auteur ne se réinvente pas forcément. Je trouve ce film très fort. Il manie un humour très noir. L’idée de « purge » que la série de films américains American Nightmare traite de manière ultra-violente, est là. Avec la question de savoir comment la société se « nettoie » de ses éléments perturbateurs. J’aime beaucoup l’humour de Ruben Östlund. Cette Palme d’or n’est pas imméritée. Mais avec Triangle of Sadness, il n’est pas si éloigné que ça de The Square. En même temps, on ne peut pas reprocher à un auteur d’être fidèle à lui-même et à ses convictions. Les critiques partent toujours du principe que les spectateurs ont déjà vu ses films précédents, comme The Square ou Snow Therapy (2014). Alors que ce n’est pas forcément le cas. Et peut-être que certains membres du jury, présidé cette année par Vincent Lindon, ne les avaient pas vus non plus. Triangle of Sadness est dans la même veine que les films précédents d’Östlund. Il frappe très fort, à la fois sur les ultra-riches, sur les vendeurs d’armes, sur les oligarques russes, sur les influenceurs… J’apprécie cette mise en scène cathartique, cette grande purge où on vomit tout, de tous les côtés.

« Ruben Östlund frappe très fort, à la fois sur les ultra-riches, sur les vendeurs d’armes, sur les oligarques russes, sur les influenceurs… J’apprécie cette mise en scène cathartique, cette grande purge où on vomit tout, de tous les côtés »

Quelle était votre Palme d’Or ?

Ma Palme d’or, c’était Leila’s brothers. Il s’agit d’un un film dramatique iranien, écrit et réalisé par Saeed Roustaee. J’étais membre du jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) présidé par Ahmed Shawky (1), et nous avons décidé de récompenser ce film. C’est un immense film signé du réalisateur de La loi de Téhéran (2021). Il parle de la société iranienne, et de quelque chose qui est universel : la famille.

Le Grand Prix a été partagé ex æquo entre Close de Lukas Dhont et Des étoiles à midi de Claire Denis : c’est une surprise ?

Ces prix attribués ex æquo posent problème. Il y en a eu beaucoup. On imagine bien qu’il s’agit d’un compromis, parce que le jury n’est pas parvenu à se mettre d’accord. Mais trop de prix, tue les prix. Ça affaiblit leur valeur. Quand on a 21 films en compétition et qu’on remet 10 prix…

« Ces prix attribués ex æquo posent problème. Il y en a eu beaucoup. […] Trop de prix, tue les prix. […] Quand on a 21 films en compétition et qu’on remet 10 prix… »

Le film de Claire Denis ne semble pas avoir convaincu les critiques ?

La forme du film de Claire Denis, entre polar et politique en Amérique du Sud, se transforme finalement en histoire d’amour où le héros dit, d’une voix mièvre : « Je t’aime ». Je trouve que ce film est bien haut dans le palmarès.

Et Lukas Dhont ?

Il y a beaucoup de facilités, y compris lacrymales, dans Close de Lukas Dhont. Le spectateur a toujours trois scènes d’avance sur ce qu’il va se passer. Lukas Dhont évoque beaucoup la question de l’amitié amoureuse, de l’homosexualité, etc. Sauf que la deuxième partie de Close traite de tout à fait autre chose : le deuil, le chagrin, et la culpabilité. On abandonne finalement très vite ce qui paraissait être le sujet de ce film. Comme pour Claire Denis, je trouve Lukas Dhont bien haut dans ce palmarès. Surtout sachant qu’un film comme Armageddon Time de James Gray est absent du palmarès. Même chose pour Les Crimes du futur de David Cronenberg, qui signe l’un de ses films le plus beau et le plus sensuel, avec une photographie magnifique. On peut aussi citer Nostalgia de Mario Martone, avec Pierfrancesco Favino. Il y a donc de grands absents, et des films qui sont très hauts dans le palmarès, de manière étonnante. Et en plus, il y a des ex æquo.

« Ma Palme d’or, c’était Leila’s brothers. Il s’agit d’un un film dramatique iranien, écrit et réalisé par Saeed Roustaee. […] C’est un immense film signé du réalisateur de La loi de Téhéran (2021). Il parle de la société iranienne, et de quelque chose qui est universel : la famille »

Le Prix d’interprétation féminine est revenu à l’actrice Zar Amir Ebrahimi, iranienne réfugiée en France, pour son rôle dans Les Nuits de Mashhhad (Holy Spider), d’Ali Abbassi : elle vous a convaincue ?

Le rôle tenu par Zar Amir Ebrahimi dans Les Nuits de Mashhhad (Holy Spider), d’Ali Abbassi est remarquable. Mais il y avait des rôles féminins qui portaient davantage le film. Dans La femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov, la composition assurée par Aliona Mikhaïlova était plus forte, plus marquante. C’était aussi le cas dans Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi, où Nadia Tereszkiewicz est vraiment formidable. Ce prix n’est donc pas scandaleux, mais ce n’était pas le plus évident.

Le Prix d’interprétation masculine a été décerné à l’acteur sud-coréen Song Kang-ho, vu notamment dans Parasite (2019), récompensé pour son rôle de trafiquant de bébés dans Les bonnes étoiles (Broker) du Japonais Hirokazu Kore-eda : c’est aussi un choix indiscutable ?

Parasite a reçu la Palme d’or à Cannes en 2019. Donc, d’une certaine manière, à travers cette Palme d’or, on a aussi récompensé les acteurs. Pour moi, le Prix d’interprétation masculine aurait dû être attribué à Pierfrancesco Favino. Surtout qu’il ne l’avait pas obtenu pour Le Traître (2018) de Marco Bellocchio. Nostalgia, le film de Mario Martone, montre le retour du fils, et offre de très belles scènes.

« Le Prix d’interprétation masculine aurait dû être attribué à Pierfrancesco Favino. Surtout qu’il ne l’avait pas obtenu pour Le Traître (2018) de Marco Bellocchio. Nostalgia, le film de Mario Martone, montre le retour du fils, et offre de très belles scènes »

Le prix de la mise en scène pour Park Chan-wook, avec son polar Decision to Leave n’a pas surpris, sans toutefois convaincre tous les critiques présents sur la Croisette ?

Decision to leave est bien mis en scène. Mais ce n’était pas le choix le plus évident. Pour moi, la plus belle mise en scène est celle de Kirill Serebrennikov pour La femme de Tchaïkovski. J’ai vu ce film deux fois, et la deuxième fois, cela m’a paru encore plus évident. Il y a beaucoup de plans très joliment composés, avec une belle photographie.

Après Spike Lee l’an dernier qui avait sacré Titane (2021) de Julia Ducournau [à ce sujet, lire l’interview de Philippe Rouyer « Titane est une Palme de l’audace », publiée dans Monaco Hebdo n° 1205], le jury présidé par Vincent Lindon s’est-il montré suffisamment audacieux ?

Cette année, le jury de Cannes ne s’est pas montré suffisamment audacieux. Sinon il aurait donné la Palme d’or à EO de Jerzy Skolimowski ou à Pacifiction (Tourment sur les îles) d’Albert Serra. Le Polonais Jerzy Skolimowski a 84 ans et dans EO, il nous raconte l’odysée d’un âne. C’est une proposition plastique, expérimentale, dans laquelle on parle aussi de l’attachement à l’animal, du bien-être animal… C’est une fable extrêmement forte, à la fois visuellement et en termes de narration. Donner la Palme d’or à Ruben Östlund qui reste dans sa zone de confort, même s’il le fait de manière très brillante, ce n’est pas très audacieux.

En 2021, Julia Ducournau a été seulement la deuxième femme à décrocher ce prestigieux prix, après Jane Campion, en 1993, pour La Leçon de piano : les femmes ont-elles été suffisamment représentées à Cannes cette année ?

À Cannes, les femmes restent peu présentes. Pourtant, il y a eu de très beaux films, comme Le Bleu du Caftan de Maryam Touzani, sélectionné dans la catégorie Un certain regard, et qui aurait très bien pu être en compétition. Même chose pour Les Cinq Diables de Léa Mysius. Ces films existent, ces réalisatrices existent. Mais le festival de Cannes a organisé une table ronde qui n’a réuni que des cinéastes hommes. Il y avait bien sûr des gens très bien, notamment Guillermo del Toro, Claude Lelouch, Costa-Gavras, Gaspar Noé, Michel Hazanavicius, Paolo Sorrentino… Mais n’inviter que des hommes, en 2022, c’est extrêmement gênant. Cette table ronde a eu un effet dévastateur. Pourquoi ne pas avoir invité Julia Ducournau ou Jane Campion ? À Cannes, les femmes sont déjà peu présentes. Donc, si en plus on organise une table ronde sans aucune réalisatrice, cela envoie des signaux faibles. Je ne suis pas une féministe forcenée, mais, à un moment donné, il faut montrer des signes d’ouverture par rapport à ce souci d’égalité entre les réalisateurs et les réalisatrices, et de la promotion des femmes.

Mais certaines femmes sont au palmarès de cette édition 2022 ?

Il ne faut pas être totalement négatif. Claire Denis a en effet été primée. Mais le festival de Cannes ne va pas assez loin sur cette question des femmes et de l’égalité.

Finalement, les grands perdants de ce 75ème festival de Cannes, ce sont Pacifiction (Tourment sur les îles), du Catalan Albert Serra, Tachaïkovsky’s Wife du Russe Kirill Serebrennikov, et Armageddon Time, de l’Américain James Gray ?

Effectivement, les grands absents de ce palmarès, ce sont Pacifiction (Tourment sur les îles), Tachaïkovsky’s Wife et Armageddon Time. J’ajouterais aussi Leila’s brothers de Saeed Roustaee, et Nostalgia de Mario Martone.

Quels sont les thèmes qui ont été les plus discutés à Cannes, cette année ?

L’enfance et la jeunesse sont des thèmes qui sont beaucoup revenus. Notamment dans Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne, ou dans Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi. Mais aussi chez James Gray avec Armageddon Time ou dans Le Otto Montagne, un film dans lequel Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen mettent en scène des enfants au début de leur film. Le thème de la famille a aussi été très présent, notamment dans Leila’s brothers et dans Nostalgia. Dans Les bonnes étoiles (Broker) d’Hirokazu Kore-Eda, on trouve une famille dysfonctionnelle. Et puis, il y a aussi le thème de l’amour. Notamment chez Claire Denis, et dans La femme de Tchaïkovski, de Kirill Serebrennikov

L’opposition entre le festival de Cannes et les plateformes de streaming, comme Netflix ou Apple TV +, a encore été un sujet de discussion cette année ?

Il y a un constat à faire. De grands auteurs, comme Jane Campion, Alejandro González Iñárritu, ou Martin Scorsese, travaillent pour des plateformes de streaming, donc on ne les voit plus dans les festivals comme Cannes.

Que faire ?

Je crois à la coexistence pacifique et vertueuse entre les plateformes de streaming et les cinémas. Plutôt qu’une méfiance, il faudrait une alliance. Ces deux forces devraient s’allier, plutôt que s’opposer. Voir le film The Power of the Dog (2021) de Jane Campion dans le grand auditorium Louis Lumière du palais des festivals de Cannes, ça aurait été magnifique. Le film aurait pu être en compétition.

Un film doit absolument être vu au cinéma ?

Un film peut être vu sur un téléviseur. Mais, pour en prendre la pleine mesure, un film doit être vu au cinéma. Pour être complètement absorbé par l’image et dédié au film, c’est idéal. Quand je regarde un film sur mon téléviseur, il y a mon environnement familial, le bruit de la rue… La plus belle image n’est pas sur un téléviseur, elle est au cinéma. Il y a des photographies tellement belles… Le cinéma ou la télévision, ce n’est pas la même expérience. J’ai découvert le cinéma par la télévision, grâce au ciné-club et au magnétoscope. Aujourd’hui, Netflix et les autres plateformes participent à l’éducation à l’image, et au cinéma. Je n’ai pas envie d’opposer le cinéma à la télévision.

Les salles de cinéma sont en danger face aux plateformes de streaming ?

Les habitudes de consommation ont changé. Les confinements font qu’aujourd’hui on a davantage envie de se retrouver dehors, en terrasse, avec des amis. Pendant le confinement, l’offre s’est renforcée, avec l’arrivée de nouvelles plateformes de streaming. Disney + a été lancé en pleine pandémie de Covid-19, le 7 avril 2020. L’offre est donc plus large, et plus intéressante. Fin 2009, Walt Disney a racheté Marvel Entertainment, donc Disney + dispose des films Marvel, qui permettent de s’adresser à un public jeune, qui est peut-être aussi celui qu’il faut pousser un peu vers le cinéma. Il faudrait vraiment que l’industrie du cinéma travaille main dans la main avec les plateformes de streaming. Un film peut être diffusé sur une plateforme, tout en nous laissant la possibilité de le voir aussi dans une salle de cinéma.

CANNES 2022 : LE PALMARÈS

Palme d’or : Triangle of Sadness (Sans filtre) de Ruben Östlund

Grand prix ex aequo : Close de Lukas Dhont et Des étoiles à midi de Claire Denis

Prix d’interprétation féminine : Zar Amir Ebrahimi dans Holy Spider

Prix d’interprétation masculine : Song Kang-ho dans Broker (Les Bonnes étoiles)

Prix du jury ex aequo : Les Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et EO de Jerzy Skolimowski

Palme d’or : Triangle of Sadness (Sans filtre) de Ruben Östlund

Grand prix ex aequo : Close de Lukas Dhont et Des étoiles à midi de Claire Denis

Prix d’interprétation féminine : Zar Amir Ebrahimi dans Holy Spider

Prix d’interprétation masculine : Song Kang-ho dans Broker (Les Bonnes étoiles)

Prix du jury ex aequo : Les Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch et Felix Van Groeningen et EO de Jerzy Skolimowski

Prix de la mise en scène : Decision to leave de Park Chan-wook

Prix du scénario : Boy from Heaven de Tarik Saleh

Prix du 75ème anniversaire : Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Caméra d’or : War Pony de Gina Gammell et Riley Keough

Mention spéciale de la Caméra d’or : Plan 75 de Hayakawa Chie

Palme d’or du court-métrage : The Water Murmurs de Jianying Chen

Mention spéciale du court-métrage : Lori d’Abinash Bikram Shah

CANNES 2022 : LES 21 FILMS EN COMPÉTITION

Les Nuits de Mashhhad (Holy Spider) d’Ali Abbasi

Les Amandiers de Valéria Bruni-Tedeschi

Les crimes du futur de David Cronenberg

Tori et Lokita de Jean-Pierre et Luc Dardenne

Des étoiles à midi de Claire Denis

Frère et sœur d’Arnaud Desplechin

Close de Lukas Dhont

Armageddon Time de James Gray

Les bonnes étoiles (Broker) d’Hirokazu Kore-Eda

Nostalgia de Mario Martone

Rmn de Cristian Mungiu

Triangle of Sadness (Sans filtre) de Ruben Östlund

Decision to leave de Park Chan-Wook

Showing up de Kelly Reichardt

Leila’s brothers de Saeed Roustaee

Boy from Heaven de Tarik Saleh

La femme de Tchaïkovski de Kirill Serebrennikov

EO de Jerzy Skolimowski

Les Huit Montagnes de Charlotte Vandermeersch, Felix Van Groeningen

Un petit frère de Léonor Serraille

Pacifiction (Tourment sur les îles) d’Albert Serra

LES 6 FILMS PRÉSENTÉS HORS COMPÉTITION :

Top Gun 2 : Maverick de Joseph Kosinski

Elvis de Baz Luhrmann

Novembre de Cédric Jimenez

Three thousand years of longing (Trois mille ans à t’attendre) de George Miller

Mascarade de Nicolas Bedos

L’innocent de Louis Garrel

1) Le jury de la Fédération internationale de la presse cinématographique (FIPRESCI) était présidé par Ahmed Shawky (Égypte), entouré de Mariola Wiktor (Pologne), Nathalie Chifflet (France), Simone Sorana (Italie), Jihane Bougrine (Maroc), Emanuel Levy (États-Unis), Magali Van Reeth (France) et Bidhan Rebeiro (Bangladesh). Il a récompensé les trois films suivants : meilleur film de la compétition officielle Cannes 2022 : Leila’s brothers (Les Frères de Leila) de Saeed Roustaee (Iran, 2022, 165 minutes), meilleur film de la section Un certain Regard : The Blue Caftan (Le bleu du caftan) de Maryam Touzani (Maroc/France/Danemark/Belgique, 2022, 118 minutes), et meilleur film des sections parallèles (La Quinzaine des réalisateurs et La Semaine de la Critique) : Dalva d’Emmanuelle Nicot (Belgique, France, 2022, 80 minutes).