mercredi 24 avril 2024
AccueilCultureLes femmes à l’honneurde Tout l’art du cinéma

Les femmes à l’honneur
de Tout l’art du cinéma

Publié le

Pour sa 15ème saison, les archives audiovisuelles de Monaco, renommées institut audiovisuel de Monaco, font la part belle aux femmes.

« Cela faisait longtemps que je caressais l’idée de faire une programmation centrée sur les femmes, sur la manière dont les cinéastes, les réalisateurs filment les femmes, parfois à contre-emploi, parfois dans les stéréotypes. » Vincent Vatrican, directeur des Archives audiovisuelles de Monaco, a présenté, jeudi 20 septembre, la nouvelle programmation de “Tout l’art du cinéma”. Pour sa 15ème édition, les Mardis du cinéma mettront la femme en avant. Mais aussi les femmes qui font le cinéma. Car si les comédiennes et les rôles qu’elles incarnent seront au centre de chaque projection, ce sont aussi les femmes réalisatrices que le public aura l’occasion de découvrir ou de redécouvrir.

Réalisatrices

« Il y aura un de mes films chouchous, Wanda (1970) de Barbara Loden, annonce Vincent Vatrican. Il s’agit de son seul film. Elle a commencé comme starlette et son époux Elia Kazan lui a promis un premier rôle dans son prochain film L’Arrangement (1969). Or, à cette époque, une jeune femme venait de percer, Faye Dunaway avec Bonnie et Clyde et c’est elle qu’il a choisie. » Très en colère contre son mari, Barbara Loden décide alors de faire son propre film. « Elle l’a produit aux antipodes de ce que faisait Kazan et de ce qui se faisait à Hollywood avec un tout petit budget, avec une toute petite équipe, décrit Vincent Vatrican. Elle y incarne elle-même le premier rôle de Wanda, cette femme à la dérive qui traverse les Etats-Unis. » On trouvera aussi Jane Campion à la réalisation de Sweetie (1989) ou encore Agnès Varda pour Cléo de 5 à 7 (1962) et Chantal Akerman avec Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (1975).

Institut audiovisuel de Monaco

Mais c’est aussi la manière de filmer la femme et de la représenter qui a intéressé le directeur des archives audiovisuelles de Monaco, renommées Institut audiovisuel de Monaco avec son déménagement à l’Engelin. « L’Aquarius (2016) est un vrai coup de cœur. Ce film franco-brésilien a été présenté à Cannes en 2016. Il s’agit du deuxième long métrage de Kleber Mendonça Filho qui propose une radioscopie du Brésil d’aujourd’hui empêtré dans ses contradictions, dans ses difficultés économiques, détaille Vincent Vatrican. Toutes ces contradictions sont incarnées par le personnage féminin qui tourne essentiellement des séries au Brésil et qui est passée par Hollywood, Sonia Braga. C’est un très grand film. »

Marylin Monroe

Avec All about Eve (1950), le réalisateur Joseph Mankiewicz, « grand réalisateur des années 1950 » emmène le spectateur dans un scénario très travaillé dans lequel il utilise le flash back voire le double flash back avec des récits emboités. « Ici on se retrouve dans le milieu du cinéma avec des réalisateurs, des producteurs, des cinéastes, des scénaristes, des acteurs, etc. dévorés par l’ambition d’être reconnus au point de tricher avec la vérité, relate le directeur de l’institut audiovisuel de Monaco. Il y a un casting éblouissant avec Bette Davis et un petit rôle pour Marylin Monroe. »

En musique

“Tout l’art du cinéma”, c’est aussi son ciné-concert développé avec l’Opéra de Monte-Carlo. « Nous proposons La Veuve Joyeuse (1925) d’Erich von Stroheim, c’est un film rare, vous aurez la chance de voir la seule copie existante qui appartient au National film musean de Prague, souligne Vincent Vatrican. Von Stroheim vient de tourner à l’époque Folie de femmes qui a coûté cher, trop cher, et les producteurs ne veulent plus entendre parler de lui, jusqu’à ce qu’on lui propose d’adapter cette opérette de Leo Stein. Bien sûr, il a enlevé toutes les viennoiseries de l’opérette en faisant un film sur la cruauté humaine. » Le film sera accompagné en musique par le pianiste Jean-François Zygel.

Fred Astaire et Ginger Rogers

Pour le label Film restauré de la programmation, le directeur de l’Institut ne goûte pas son plaisir de proposer un film qui ferait partie de son top 10, voire même de son top 5 s’il devait partir sur une île déserte. « Vertigo (1958) d’Alfred Hitchcock, annonce-t-il. C’est un film sur lequel il y a eu le plus de littérature au monde et c’est difficile de dire quelque chose de nouveau. En France, son titre est Sueurs froides alors que selon moi, le titre d’origine, Vertigo, traduit très précisément l’état du héros et l’état dans lequel Hitchcock cherche à placer le spectateur. Il est saisi de vertige, notamment à cause de l’histoire, mais aussi à cause du coup de théâtre qui s’y produit. » Restauré en 2017 par les studios Universal, cette copie a été présentée au festival de Cannes cette année. « C’est une véritable splendeur », assure Vincent Vatrican. Les ballets de Monte-Carlo sont aussi mis à contribution pour la Danse et le cinéma avec Sur les ailes de la Danse (1936) de George Stevens. On y retrouve Fred Astaire et Ginger Rogers, un couple de danseurs lancés par « la Fox où tous les moyens, les studios, les décors, les costumes, les chorégraphes et les danseurs étaient sans doute ce qui se faisait de mieux à l’époque ».

« Stupéfiant »

Le Film d’artiste, un autre label de Tout l’Art du cinéma, met en avant Kader Attia et son film Reflecting Memory (2016). « C’est un film assez stupéfiant sur la notion de membre fantôme. Attia a interrogé des personnes ayant perdu un membre et il explique grâce aux témoignages de médecins, de psychologues et psychiatres que, bien que le membre manque, l’esprit humain reconstitue cette absence afin que le corps travaille quand même, bien que différemment », décrit Vincent Vatrican. Enfin, absente l’an dernier en raison des préparatifs du déménagement de l’Institut audiovisuel monégasque, Tout l’Art du cinéma voit le retour de Monaco en film. Le rapport de la principauté avec la mer sera mis en avant dans ce film, relatant l’importance considérable de la Méditerranée dans la vie et l’histoire de Monaco.

 

Place à 6  euros la séance au théâtre des Variétés, étudiants et moins de 21 ans, 3  euros. Carte d’abonnement pour 8 séances à 40  euros. Séances au Grimaldi Forum, Sur les ailes de la danse, entrée libre sur réservation (99 99 30 00) ; ciné-conférence Monaco et la mer, entrée à 8  euros. Pour la Veuve joyeuse à l’Opéra Garnier, infos et réservations au 98 06 28 28 ou www.opera.mc. Cinéma de Beaulieu, avenue Albert Ier : entrée 6  euros.

+ d’infos auprès de l’institut audiovisuel de Monaco : 97 98 43 26 ou www.toutlartducinema.mc

 

Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-7.-Mother
Mother (2009) de Bon Joon-ho
Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-16.-Free-Zone
Free Zone (2005) d’Amos Gitai
Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-14.-La-vie-d-O-Haru-Femme-galante
La vie d’O’Haru Femme galante (1952) de Kenji Mizoguchi
Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-13.-Stromboli
Stromboli (1951) de Roberto Rosselini
Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-9.-Certains-l-aiment-chaud
Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder
Tout-l-art-du-cinema-2018-2019-@-IAM-4.-Vertigo
Vertigo (1958), d’Alfred Hitchcock

TOUT L’ART DU CINEMA 2018-2019 : la prog’

 

Aquarius (2016), de Kleber Mendonça Filho

Jeudi 25 octobre, 20h, à l’opéra Garnier Ciné-Concert

 

La Veuve Joyeuse (1925), d’Erich Von Stroheim

Mardi 6 novembre, 20h, au théâtre des Variétés, Film restauré

 

Vertigo (1958), d’Alfred Hitchcock

Mardi 13 novembre, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Sourires d’une nuit d’été (1956), d’Ingmar Bergman

Mardi 20 novembre, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

L’Ange Bleu (1930) de Josef von Sternberg

Mardi 4 décembre, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Mother (2009) de Bon Joon-ho

Dimanche 16 décembre, 11h, au Grimadi Forum. Danse et cinéma

 

Sur les ailes de la danse (1936) de George Stevens

Mardi 18 décembre, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Certains l’aiment chaud (1959) de Billy Wilder

Mardi 8 janvier, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Eve ou All about Eve (1950) de Joseph L. Mankiewicz

Mardi 22 janvier, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Le Mariage de Maria Braun (1978) de Rainer W. Fassbinder

Mardi 5 février, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Wanda (1970) de Barbara Loden

Mardi 19 février, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Stromboli (1951) de Roberto Rosselini

Mardi 5 mars, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

La vie d’O’Haru Femme galante (1952) de Kenji Mizoguchi

Mardi 12 mars, 20h, au théâtre des Variétés. Film d’artiste

 

Reflecting Memory (2016) de Kader Attia

Mardi 19 mars, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Free Zone (2005) d’Amos Gitai

Mardi 2 avril, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Cléo de 5 à 7 (1962) d’Agnès Varda

Mardi 16 avril, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Elena (2011) d’Andreï Zviaguintsev

Mardi 23 avril, 19h, au cinéma de Beaulieu. Les Mardis du cinéma « hors les murs »

 

Casque d’Or (1952) de Jacques Becker

Mardi 7 mai, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Jeanne Dielman, 23 quai du Commerce, 1080 Bruxelles (1975) de Chantal Akerman

Mardi 21 mai, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Sweetie (1989) de Jane Campion

Mardi 4 juin, 20h, au théâtre des Variétés. Les Mardis du cinéma

 

Volver (2006) de Pedro Almodovar

Vendredi 7 juin, 19h, au Grimadi Forum.

 

Monaco en films – Ciné-conférence : Monaco et la mer

 

Ecole et cinéma, projections dans les établissements scolaires de la principauté

 

Mardi  20 et mercredi 21  novembre

Kirikou et la sorcière (1998), de Michel Ocelot, projection présentée par le réalisateur

 

Mercredi 9 janvier

La Vie est belle (1946) de Frank Capa

 

Mercredi 6 février

La Leçon de Piano (1993) de Jane Campion

 

Mardi 2 avril

Jules et Jim (1962) de François Truffaut

 

Mardi 7 mai

Monika (1953) d’Ingmar Bergman