Le DJ et producteur Fatboy Slim, connu notamment pour des tubes comme Right Here Right Now ou le clip Weapon of Choice avec Christopher Walken, sera au Jimmy’z le 24 mai. Norman Cook explique ses projets à Monaco Hebdo.
Propos recueillis par Aymeric Brégoin et Raphaël Brun
Pourquoi décider de ressortir votre album à succès Halfway Between the Gutter and the Stars (2 000), 15 ans après ?
Je pourrais vous répondre que c’est une façon de célébrer cet album. Ou que c’est une commande de la maison de disque. A vous de voir. Il y a peut-être un peu des deux. Au fil du temps, Halfway Between the Gutter and the Stars est presque devenu un document historique. J’aime l’idée que les gens écoutent encore cet album aujourd’hui.
Quels sont les principaux ajouts ?
En plus de la version originale de Halfway Between the Gutter and the Stars, il y a des remixes inédits de Josh Butler, Autograf, Lazy Rich, Spieltape, ainsi que ceux de X-Press 2, The Chemical Brothers et Dave Clarke.
Vous avez déjà joué en Principauté ?
Non. J’ai pourtant joué dans beaucoup de pays. Mais jamais à Monaco. En revanche, j’ai déjà joué à Cannes et à Nice.
Quel sera le contenu de votre set à Monaco le 24 mai ?
Cela dépendra des réactions du public. Le 24 mai, il y a le Grand Prix à Monaco. Ce qui implique qu’il y aura certainement une partie du public qui sera aussi venu pour voir cette course. Je suis un DJ, donc je joue ce que la foule a envie d’entendre. Je ne suis pas là pour promouvoir un nouvel album. Je ne jouerai pas non plus l’intégralité de Halfway Between the Gutter and the Stars. Il faudra donc voir ce que sera l’humeur du public, sur le moment.
Monaco évoque quoi pour vous ?
Difficile de faire abstraction des nombreux clichés véhiculés par l’image de Monaco. Il y a beaucoup de gens très riches en Principauté… C’est en tout cas un pays vraiment unique. Mais riches ou pauvres, je suis là pour que les gens prennent du bon temps et s’amusent.
En juillet 2013, vous avez participé à l’Europride à Marseille : quelle est votre position sur le mariage gay ?
Je suis totalement « gay friendly. » Je vis à Brighton (1) et j’ai beaucoup d’amis gays. J’ai aussi déjà participé à la Brighton Pride en 2012 et j’y serai encore cette année, le 1er août.
Vous êtes un supporter du FC Brighton : vous suivez le football français et l’AS Monaco ?
Je ne suis pas vraiment le football français. En Angleterre, on s’intéresse surtout à la Premier League, le championnat anglais, qui est sans doute le championnat le plus regardé au monde. Mais moi, je ne suis pas vraiment la Premier League, car Brighton joue en Football League Championship, en deuxième division anglaise. Je me concentre donc sur ce championnat.
Vous avez déjà vu jouer l’AS Monaco ?
Oui car Monaco a joué la Ligue des Champions. C’est une bonne équipe.
Le rocker australien Nick Cave vit à Brighton et se dit inspiré par cette ville : vous aussi ?
J’ai déménagé à Brighton il y a 33 ans. Brighton a toujours été une ville où les gens viennent faire faire la fête le week-end, sans limites. Il y a donc ici pas mal de DJ’s et de musiciens. C’est une ville où les gens sont ouverts d’esprit. Lors des élections, le 7 mai, Caroline Lucas du Green Parti, a été réélue au Parlement dans la circonscription de Brighton. C’est la seule députée verte de la Chambre des communes du Royaume-Uni.
D’autres lieux vous ont inspiré ?
J’ai passé pas mal de temps au Brésil. J’ai donné là-bas quelques concerts. Notamment en 2007 pendant le carnaval de Salvador de Bahia. Les brésiliens ont une véritable culture des clubs et de la musique.
En juin 2012, vous avez joué au stade Amex de Brighton : vous préférez jouer dans un stade ou dans des lieux plus intimes ?
Les deux. C’est un travail difficile que de jouer devant des dizaines de milliers de personnes. Il faut être très concentré et jouer des morceaux connus. Mais j’aime aussi jouer dans de petits clubs. Je peux alors proposer un véritable voyage musical et jouer de façon plus détendue. Je peux aussi communiquer beaucoup plus facilement avec le public. Dans un stade, on est hélas loin de la foule. Il m’est arrivé de jouer à Brighton dans de tout petits clubs, devant 150 personnes. Et la nuit suivante, j’ai joué devant des dizaines de milliers de personnes. J’aime passer de l’un à l’autre.
Vous avez déclaré que le seul concert que vous avez donné en étant sobre a été un désastre ?
J’ai arrêté l’alcool en 2009. Cela fait 6 ans. J’ai suivi une cure de désintoxication. Depuis, à chacun de mes concerts, je suis sobre.
Vos projets ?
Je vais continuer à jouer dans les mois à venir. De toute façon, le temps que je finisse d’écrire un nouvel album, je pense que le concept même de l’album sera mort. Ceci à cause de la façon dont la musique est consommée aujourd’hui. Tout a beaucoup changé. Je vais donc continuer à jouer en tant que DJ. Mais qui sait ce qu’il se passera l’année prochaine ?
brun.monacohebdo@groupecaroli.mc I @RaphBrun
(1) Depuis décembre 2014, le mariage gay est légal en Angleterre. Le premier mariage a été célébré en mars 2014, à Brighton, dans le sud de l’Angleterre, où vit Fatboy Slim.
