Dans le cadre de l’année de la Russie, le Grimaldi Forum accueille l’exposition De Chagall à Malevitch, la révolution des avant-gardes. 150 œuvres à découvrir du 12 juillet au 6 septembre.
Année de la Russie oblige… le Grimaldi Forum consacre sa grande exposition estivale à l’art russe au début du XXème siècle et au mouvement des avant-gardes. Il faut dire qu’entre 1905 et 1930, la Russie regorge d’artistes ultra-créatifs qui ont bouleversé des siècles de convention, voire d’académisme. En 25 ans, toute une série de courants et d’écoles ont en effet vu le jour : après l’impressionnisme est venu le temps du cubisme, du futurisme, du rayonnisme, du suprématisme, ou encore du constructivisme…
Cette exposition couvrira ainsi 25 années de création. « Je suis parti de 1905 avec l’idée que, brutalement, avec la première révolte de la population à Saint-Pétersbourg, tout changeait de camp. L’Empire est déjà finissant et les artistes depuis plusieurs années ressentent déjà ce besoin de dire les choses différemment. Et je termine l’exposition en 1930, année du suicide de Maïakovsky (1893-1930), le poète de toutes les avant-gardes », explique Jean-Louis Prat, le commissaire de l’exposition et ex-directeur de la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence de 1970 à 2005.
Au total, sur 4 000 m2 de surface d’exposition, les visiteurs pourront découvrir 150 œuvres majeures de 40 artistes différents. De Marc Chagall (1887-1985) à Kasimir Malevitch (1878-1935) en passant par Vassily Kandinsky (1866-1944) ou encore Ivan Klioune (1873-1943)… Tous ont façonné une modernité sans précédent. « Si l’académisme est encore présent, ces jeunes créateurs, tant à Moscou qu’à St-Pétersbourg, ne peuvent se satisfaire de cette vision du passé. L’apparition de l’électricité, du chemin de fer, de la voiture, de nouveaux moyens de communication forgent un nouveau langage. Ces artistes annoncent de grands bouleversements dans la manière de penser, de voir et de représenter la réalité », expliquent les organisateurs de l’exposition.
« Révolutionnaires »
Plusieurs grands musées, mais aussi des galeries et des institutions ont accepté de prêter leurs œuvres pour cette exposition monégasque : le musée Pouchkine, la galerie Nationale Tretiakov à Moscou, le musée d’Etat russe à Saint-Pétersbourg, le Centre Pompidou à Paris, mais aussi des musées de province, sans oublier les collections privées. « La venue du théâtre d’art juif de Marc Chagall et de ses sept grands panneaux constitue un événement. De même pour le Quadrangle, la Croix et le Cercle de Malevitch », ajoute Jean-Louis Prat.
Les visiteurs pourront aussi découvrir des documents historiques, des catalogues et des revues. « Des témoignages très rares, assure le commissaire de l’expo. Tout cela contribue à donner une lecture exhaustive sur les événements d’une Histoire en marche vers un monde nouveau, ponctuée par la Première Guerre mondiale et la Révolution d’octobre. Et comprendre ainsi que les vrais révolutionnaires sont souvent, pour ne pas dire toujours, les créateurs… »