Grâce à l’électrification de son bloc moteur, la Swift Sport devient attractive. Elle évite le malus pour la France, tout en proposant des tarifs abordables et une consommation maîtrisée. Si elle perd un peu de son caractère sportif, son tarif commence à partir de 22 100 euros. Monaco Hebdo a pu tester cette Suzuki Swift Sport pour vous.
La Suzuki Swift Sport entame-t-elle son dernier baroud d’honneur ? Un dernier tour de piste pour cette sportive qui propose sur le marché une compacte sportive qui ne passe pas sous les fourches caudines du malus (pour la France). Un tour de force certes, dans un contexte où le malus devient de plus en plus dur mais qui n’est pas destiné à être renouvelé. C’est très certainement le dernier. Il souffle donc chez Suzuki, un petit air de « GTi » qui n’est pas désagréable. Une atmosphère de nostalgie, celle des années 80, la belle époque des bombinettes. Pas besoin d’être riche pour s’en procurer une. Mais depuis l’apparition des normes antipollution, le malus fait souvent exploser le tarif en Europe. La plupart des modèles sportifs subissent de plein fouet cette hausse du tarif. Suzuki a donc réussi le tour de force de proposer une Swift sport sans malus. Ce n’est que du bonus. Mais que vaut cette nouvelle sportive qui se veut alléchante à l’heure où les autres marques ont abandonné le créneau des petites sportives devenues trop chères ? Rappelons que la Swift Sport n’est pas une nouveauté en Europe. Apparue sur le marché en 1997, elle a su conquérir une clientèle discrète mais qui a vu dans cette auto un rapport qualité/prix/performance intéressant. Facile à utiliser en ville, énergique sur route, confortable, la Swift s’est vendue à 50 000 exemplaires sur le marché européen.
Un peu d’électrique sous le capot
Cette citadine aux attributs sportifs discrets joue profil bas, côté look. On remarquera tout de même la double sortie d’échappement, les roues en alu de 17 pouces et sa livrée jaune pour notre véhicule de test. Sous le capot, une petite déception pointe son nez. Le bloc 1,4 litre turbo de 140 chevaux a cédé sa place. Il équipait la Swift Sport depuis deux ans déjà mais laisse la main à une autre motorisation qui ne souffrira pas du malus. C’est un tour de passe-passe astucieux, car ce moteur n’est pas en règle face aux nouvelles normes Euro 6d en vigueur depuis le 1er janvier 2022. Sous le capot, on retrouve donc un bloc thermique de 129 chevaux. Moins de chevaux mais plus de couple avec une aide électrique fournie par un alterno-démarreur alimenté par une batterie lithium-ion et un convertisseur. Cette légère hybridation vient épauler le moteur thermique dans ses phases de démarrage et d’accélération, compensant également les trous à bas régime. Avec un poids à la hausse, cinquante kilos de plus sur la balance et des chevaux en moins, les performances sont en baisse. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 9,1 secondes, autrement dit il faut une seconde de plus par rapport à l’ancienne version. Côté consommation, l’auto est plus sobre si l’on adopte une conduite « cool » pour s’établir autour des 5,6 litres aux 100 kilomètres et comptez deux litres de plus en conduite sportive. À l’intérieur, l’ambiance est sportive sans être ostentatoire. La citadine a gardé ses compteurs à aiguille. Les sièges baquets sont confortables et les places arrière n’ont pas été sacrifiées. Les grands gabarits apprécieront la garde au toit. Le coffre de 263 litres permet de partir avec des bagages en week-end. Le système multimédia a pris quelques rides même s’il dispose de l’Apple Car Play. L’auto est richement dotée, avec la détection des angles morts, la reconnaissance des panneaux, la caméra de recul, le régulateur de vitesse adaptatif.
Des accélérations franches
Bien maintenus dans les sièges baquets, les premiers tours de roues en ville sont agréables grâce à une suspension qui reste souple. Lorsque l’on appuie sur l’accélérateur, les chevaux sont disponibles. Les montées en régime sont agréables avec un rupteur qui intervient dès 6 000 tr/mn. Grâce à l’hybridation légère et au turbo, les accélérations sont étonnantes et franches. Le châssis est bien équilibré et rassurant. Seul petit bémol, une boîte de vitesses qui aurait mérité un meilleur guidage. Efficace sur les routes déformées, cette Swift Sport n’est pas au niveau d’une Clio RS, ou d’une Ford Fiesta ST. Mais elle a quelques atouts indéniables : sa polyvalence, sa sobriété, et son tarif attractif. Et ça, ce n’est que du bonus.
Note globale : 4,5/5
À conduire : 5/5
À financer : 4/5
Valeur CO2 : 3/5
Technologie : 3/5
Les Plus : équipement, consommation, comportement, tarif
Les Moins : accélérations linéaires, système multimédia
