Une BMW M5 compétition, pour la route ?

La dernière génération de M5 met la barre très haute, avec son V8 bi turbo et ses réglages de train, d’une précision quasi chirurgicale. Confortable, elle distille un plaisir de conduite sans équivalence, pour un tarif de 147 300 euros. Monaco Hebdo a pu rouler avec. On vous raconte.

Devenue une berline sportive de référence au fil des années, la M5, la version ultra sport de la berline plutôt familiale de BMW, renouvelle le genre avec cette nouvelle livrée badgée M pour Motorsport. Elle a été l’une des sportives qui a marqué les quarante dernières années à l’image de ses cousines germaniques. En 1985, la série se voit greffer un six cylindres en ligne issu du coupé légendaire M1 qui développait à l’époque 286 chevaux. Quelques éléments distinctifs comme les extensions de passage de roues, un abaissement et des roues plus conséquentes permettaient aux connaisseurs de la distinguer. Le plus dur avait été fait par BMW, créer une auto sportive à partir d’une berline conventionnelle. Un modèle de légende était né, et il allait se perpétuer au cours des années suivantes. Les générations se suivent et la M5 gagne en puissance, se forge une véritable image de voiture fiable, alliant plaisir de conduire, confort et performance à couper le souffle. Mais celle qui a vraiment marqué les esprits c’est la M5 du type E39 apparue en 1998, et qui affichait 400 chevaux délivrés par un moteur V8 de cinq litres. C’est une époque faste où les V8 envahissaient les berlines allemandes. Elle se permet même de faire jeu égal en performances avec une Porsche 911, c’est dire. BMW va même encore plus loin avec la génération suivante, en proposant un moteur V10 de 507 chevaux sous le capot de cette 5^ème génération. C’est la belle époque des grosses cylindrées qui montrent leurs muscles sans complexe, et sans se soucier des normes antipollution. Depuis 2012, le V10 est remplacé par un V8 bi turbo de 560 chevaux. C’est sur cette base, que la dernière génération de la M5 Compétition est née.

Une routière sous amphétamines

Les lignes fluides de cette grande routière lui donnent un aspect plutôt pacifique. La ligne de toit plonge délicatement vers le coffre comme pour montrer son élégance naturelle. Certes la calandre spécifique, marquée de l’emblème M5 Compétition donne le ton, tout comme le spoiler arrière, les rétroviseurs extérieurs, les ouïes de chaque côté des ailes. La jupe arrière, les doubles sorties d’échappement et les roues en vingt pouces ne permettent plus d’avoir de doute sur le caractère sportif de cette Allemande. Pour maîtriser une telle débauche de puissance, les ingénieurs ont pensé à tout. Cette cavalerie de 620 pur-sang est équipée d’une transmission M xDrive. La puissance est répartie sur les deux essieux. La boîte automatique à huit rapports permet d’obtenir des passages de vitesse très courts. Plusieurs modes sont disponibles pour satisfaire et répondre à toutes les envies de son conducteur. Le mode Track désactive l’ensemble des aides à la conduite. Ce dernier est plutôt prévu pour le circuit tout comme les freins carbone-céramique pour assurer plus d’endurance. Le 0 à 100 kilomètres/heure est abattu en 3,3 secondes.

A l’intérieur, les dernières technologies sont bien visibles sur un écran tactile de douze pouces. Le conducteur a droit à un affichage numérique des instruments. Le système audio Bowers et Wilkins Surround Sound répartit le son dans seize haut-parleurs. Avis aux audiophiles. Les aides au conducteur sont nombreuses comme l’assistant personnel intelligent BMW qui permet de tout connaître de la voiture et d’activer certaines fonctions. Le Drive Assist Pro a la lourde tâche d’éviter les collisions, en pratiquant un arrêt d’urgence par exemple, ou en changeant de voie. C’est en quelque sorte un palace roulant, avec des chevaux sous le capot pour de longs trajets sur autoroutes. Mais pour ceux qui en veulent encore plus, il existe une version plus radicale : la M5 CS, allégée de 70 kg, et avec 10 chevaux de plus. Elle abat le 0 à 100 km/h en trois secondes et elle peut atteindre les 305 kilomètres/heure. Le tarif a lui aussi progressé, pour atteindre 199 900 euros. Un tarif qui préfigure lors de son lancement prochain, un malus tout aussi impressionnant dans l’Hexagone.

Note globale : 4/5

A conduire : 5/5
A financer : 3/5
Valeur CO² : 3/5
Technologie : 5/5

Les plus : Les performances, l’agrément, l’assistance, le look
Les moins : Le malus pour la France, le tarif