Plus sauvage, plus légère, et plus sportive, ce sont les nouveaux qualificatifs de l’A110 R, qui préfère la piste à la route. Un nouveau défi pour cette marque française, qui mise toujours sur l’agilité de cette sportive, et dont le tarif s’envole à 105 000 euros. Le test de Monaco Hebdo, c’est par ici.
Une lettre supplémentaire a fait son apparition sur la malle arrière de la berlinette française. Un « R » qui en dit long sur cette version ultra sportive. Un « R » pour rugir de plaisir, un « R » pour montrer à la concurrence que la sportive tricolore peut aussi montrer ses ambitions, celles de la radicalité. Après les versions S, plus fermes et GT, plus confortables, qui culminent toutes à 300 chevaux, Alpine aurait pu se reposer sur ses lauriers, en sachant que les ventes sont au rendez-vous. Alors pourquoi aller chercher de nouveaux défis ? Très certainement parce que c’est dans l’ADN de la marque. Mettre au point une auto réglée pour le circuit c’est un peu le Graal des constructeurs de voitures 1sportives. C’est une nouvelle vision, une nouvelle approche de l’A110 que proposent les ingénieurs de Dieppe, le berceau de la marque. Pour ne pas rester dans le registre de la facilité, même si construire une auto sportive en suivant des critères précis n’est pas chose facile, on peut dire qu’Alpine est sortie de sa zone de confort. Une expression à la mode pour signifier, entre autres, que c’est une façon de proposer un produit différent des précédents.
Cure d’amaigrissement
Le cahier des charges était clair : garder la même puissance que l’Alpine S ou GT, mais en accentuant le caractère sportif de l’auto. Une équation difficile à résoudre. La seule solution adoptée pour y parvenir consiste à alléger l’auto. Alors, les ingénieurs ont enlevé le superflu, qui était déjà réduit. Les pièces d’aluminium qui composaient l’auto ont été remplacées par des éléments de carbone, plus légers. C’est le cas du capot avant et des sièges baquets. C’est le cas également des roues, qui permettent ainsi de gagner un peu plus de douze kilos sur la balance. Derrière le pilote, la vitre de séparation a été remplacée par du carbone. Le capot moteur est en plexiglas. Une solution qui ne permet plus au conducteur d’avoir une vision directe à l’arrière. Une caméra fait office de rétro. Grâce à ces modifications, cette A 1 110 perd du poids, pour se stabiliser à 1 082 kg. C’est 34 kg de moins que l’A110S. Mais la cure sportive ne s’arrête pas là. L’auto est affublée d’un gros aileron, lui aussi en carbone, tout comme le diffuseur. A l’intérieur, les ceintures ont été remplacées par des harnais six points, sans compter les poignées de porte intérieure qui ont laissé la place à de simples sangles. Encore quelques grammes à supprimer ? C’est possible, car le siège passager est dépourvu de rail pour le régler. L’A110 R reprend le châssis de la S, avec des réglages de train plus fermes. Les suspensions sont réglables, grâce à une bague de vingt clics, ce qui permet d’abaisser le véhicule de 10 millimètres. Ce système permet d’atteindre les 285 km/h. A cela, il faut ajouter les pneus Cup 2 semi-slicks Michelin de série, et on obtient une voiture taillée pour le circuit. Pour agrémenter le plaisir de conduire, le moteur 1, 8 litre turbo reprend la puissance des GT et S qui développe 300 chevaux.
Le chrono est là
Au final, on a entre les mains une auto qui abat le 0 à 100 km/h en 3,9 secondes. Une accélération aussi impressionnante que celle d’une Porsche Cayman de 420 chevaux, mais plus lourde : 1 450 kg. Si l’auto est calibrée pour la piste, est-elle trop radicale pour la route ? C’est la bonne surprise de ce côté. Le confort, que l’on croyait sacrifié sur l’autel de la sportivité, est bien réel. Par ailleurs, elle est très précise dans les virages. Son train avant est incisif, et l’arrière suit le mouvement, sans compromission. Sur circuit, après avoir enclenché le mode « sport », les sensations sont décuplées. Les virages plats, en dévers ou en appui, s’enchaînent avec agilité. L’A110 R n’a pas abandonné sa vélocité et son agilité. Le système de freinage a été repensé, et permet ainsi de gagner 20 % d’efficacité supplémentaire. Grâce à son poids plume, son châssis et ses trains roulants, cette nouvelle version de la berlinette A110 est sculptée pour la performance, sans oublier son ADN originel. Elle devient le symbole de la radicalité. Une nouvelle corde à son arc, assurément.
Note globale : 3/5
A conduire : 4/5
A financer : 2/5
Valeur CO2 : 2,5/5
Technologie : 3/5
Les plus : Côté sportif, confort, direction précise
Les moins : Suppression de la valve d’échappement, visibilité arrière, tarif
