Déjà 11 ans que le site existe, et qu’ils enchaînent détournements, édito, coups de gueule et autres facéties liées à l’ASM. « Ils », ce sont les AS Mousquetaires. Retour sur les origines et évolutions du site.
ASMousquetaires, c’est quoi ? Tout simplement une bande de potes fans et supporters de l’ASM qui ont eu envie de lancer leur propre site sur leur club fétiche. Mais attention, pas question ici de coller purement et simplement à l’actualité du club et ses résultats. Ces éléments fournissent la matière, le fond, mais leur utilisation en est toute autre. Retour en 2002, au mois d’avril, le 11 pour être exact, afin de remonter aux origines de ce groupe qui a eu son heure de gloire, et revient aujourd’hui sur le devant de la toile.
La volonté de s’amuser
« Au départ, c’est moi qui l’ai monté pour m’amuser. Sur internet, à Monaco, il n’y avait pas grand chose. Le site officiel n’avait pas été mis à jour depuis le départ de Barthez à Manchester, et ça m’a marqué… », explique Jartagnan, père fondateur et leader du groupe. Jartagnan est étudiant à l’époque, et le site ne prend vraiment forme qu’au moment où les mousquetaires rencontrent une personne qui leur propose de leur monter un site digne de ce nom. A l’origine, le credo de ces mousquetaires de câpres et d’épée était surtout basé sur les détournements d’affiches de films célèbres utilisées au gré de l’actualité du club. Mais en cette époque estudiantine, le temps libre et le manque d’obligations familiales permettent aux quatre compères d’alimenter en masse leur espace web. Comme l’explique Jartagnan, « on sortait des articles à la pelle, la période positive aidait pas mal aussi. » Si la fin de saison 2001-2002 est compliquée avec une quinzième place, l’année suivante, l’ASM termine sur la 2ème marche du podium. La production des ces fines lames de l’écriture au ton décalé va leur apporter une certaine renommée et un capital sympathie très rapidement. Y compris du côté du Louis II.
Histoire de vestiaire
A cette époque, Marco Simone est encore un joueur de football, et porte la liquette asémiste. Jean-Louis Campora est président du club et sait se faire entendre auprès des instances françaises du football. Et comme ces deux-là ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde, leurs différends donnent quelques idées à Jartagnan et ses compagnons. « On a fait un trucage Le Boulet (un film avec Benoît Poelvoorde et Gérard Lanvin, N.D.L.R.) à l’époque où Simone et Campora s’étaient un peu pris le bec, et on a appris que le trucage avait fini dans le vestiaire de la Turbie au bout de 3 jours… » Cependant, les résultats positifs de l’ASM n’ayant pas été éternels, le côté décalé des Mousquetaires a épousé la cause contestataire. Cette volonté de montrer leur mécontentement quant aux prestations du « cheptel » (voir encadré) va atteindre son paroxysme avec une pétition qui demandait le licenciement de Ricardo, alors entraîneur de l’ASM. Jartagnan se rappelle d’ailleurs l’un de leurs seuls contacts avec le club, lié à cet épisode : « On avait eu un entretien avec le club, durant lequel ça avait été un peu musclé, mais c’était resté cordial. Depuis que j’ai repris le site en janvier, on n’a pas eu de contact. »
Continuité
Au fil des ans, l’équipe a fluctué, mais l’esprit n’a jamais trop changé. Après une période marquée par une baisse d’activité, allant jusqu’à une pause, le site est de nouveau reparti, alors que l’équipe était tout juste arrivée en L2. « En 2010, on était tous au boulot, j’arrivais pas à trouver des gens pour continuer derrière nous, donc on a décidé d’arrêter. Un an plus tard, un des anciens est venu nous voir pour nous dire qu’il voulait remonter le truc, moi j’étais un peu en retrait. Mais la L2 et la période difficile ont fait que ça n’a pas marché comme il voulait, ça a vivoté pendant un an. » En revenant aux affaires en janvier dernier, Jartagnan a sauvé le site d’une fermeture. Les réseaux sociaux, où les mousquetaires sont d’ailleurs très actifs, leur permettent également une plus grande exposition. Mais aujourd’hui, plus question de rester dans la contestation. L’objectif est vraiment de « prendre du plaisir, surtout avec les joueurs qui arrivent », souligne Jartagnan. Cependant, les récents événements liés aux instances du foot français n’ont pas laissé la nouvelle équipe de marbre. Plusieurs articles ont été publiés sur le site, avec toujours ce ton décalé qui a fait leur force. Leur top 10 des idées de sanctions de la Ligue vaut le coup d’œil…
L’origine du « cheptel » ?
Pour Jartagnan, appeler l’effectif monégasque « le cheptel » est très logique : « Cette appellation vient d’un de nos premiers articles. A l’époque, on avait des Domoraud, Nyarko, Farnerud, des chèvres quoi. Un des mousquetaires avait fait un article complètement décalé sur un mélange entre un troupeau de bœufs, avec le jeu de la soule, qui se jouait au Moyen-Âge. Il parle du cheptel monégasque, et depuis c’est resté, et c’est rentré dans les mœurs. On avait passé 20 minutes à regarder Alex Nyarko qui ne sortait pas du rond central, et on aurait dit une chèvre dans son enclos, je crois que c’est parti de là. »
