vendredi 19 avril 2024
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Laurent Puons : « On va retrouver le Sportel des grandes années »

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Le Sportel va faire son retour au Grimaldi Forum, du 24 au 26 octobre 2022. Et cette année, ce rendez-vous phare du sport-business retrouve son format habituel, avec une centaine d’exposants et un millier de visiteurs attendus. Invités, moments forts… Le vice-président délégué de Monaco Mediax, Laurent Puons, dévoile le programme de cette nouvelle édition.

Après une annulation en 2020 et un événement « plus européen et français » en 2021, le Sportel va retrouver son format habituel cette année avec pas moins d’une centaine d’exposants et un millier de visiteurs attendus au Grimaldi Forum, du lundi 24 au mercredi 26 octobre 2022. « Nous sommes proches d’un retour à la normale. Nous sommes à 90 % de l’objectif de 2019, qui avait été une année magnifique, se félicite le directeur général du Sportel Laurent Puons. Cette année, on va vraiment retrouver le Sportel des grandes années avec le retour des grosses entreprises américaines, asiatiques et européennes. Et cela démontre une fois de plus que le Sportel Monaco est the place to be ». Preuve d’un grand engouement, le salon va réinvestir les espaces Ravel et Diaghilev du Grimaldi Forum qu’il avait délaissé ces dernières années en raison de la pandémie de Covid-19.

« Aujourd’hui, de nouvelles technologies inondent ce secteur, il y a de nouvelles problématiques comme le NFT, le Web3D, l’intelligence artificielle, la réalité augmentée… Tous ces nouveaux secteurs, toutes ces nouvelles technologies permettent à Sportel de récupérer de nouveaux industriels »

Laurent Puons. Vice-président délégué de Monaco Mediax et organisateur du Sportel

Plus de 40 nouveaux exposants

Le Sportel Monaco continue donc d’attirer et de séduire les plus grands acteurs internationaux du sport-business. Et ce, en dépit d’une concurrence de plus en plus pressante : « Mais le Sportel reste l’événement leader et préféré de notre communauté, se vante Laurent Puons. Pour autant, il ne faut pas se reposer sur nos lauriers. Il ne faut rien lâcher, se remettre en question régulièrement et surtout, il faut arriver chaque année à attirer de nouveaux exposants et de nouveaux participants ». Ce sera encore le cas cette année avec plus de 40 entreprises, qui découvriront la manifestation pour la première fois. « Cela apporte un nombre incalculable de nouvelles opportunités business pour notre communauté. Apporter du sang neuf sur un événement comme le Sportel est primordial », insiste Laurent Puons avant d’en dire plus sur ces nouveaux arrivants. « Nous avons réussi à nous adapter à l’évolution de cette industrie. Aujourd’hui, de nouvelles technologies inondent ce secteur, il y a de nouvelles problématiques comme le NFT, le Web3D, l’intelligence artificielle, la réalité augmentée… Tous ces nouveaux secteurs, toutes ces nouvelles technologies permettent à Sportel de récupérer de nouveaux industriels. Si par malheur, nous étions restés sur un positionnement identique, sans évolution, nous ne serions pas là aujourd’hui. Dans notre business, nous ne pouvons pas nous permettre de rater un train ». Cette présence en nombre des leaders de l’industrie du sport-business est aussi une bonne nouvelle pour les finances de l’organisateur de l’événement, l’entreprise Monaco Mediax, qui a pu compter sur le précieux soutien du gouvernement princier durant la crise sanitaire : « Sportel est aujourd’hui l’événement qui permet de développer toutes les autres manifestations de l’entreprise. L’année 2020 sans Sportel a été catastrophique. Sans le soutien du gouvernement, ça aurait été très compliqué pour nous. Depuis 2016, nous avons réussi à augmenter de façon significative les bénéfices de Sportel, ce qui nous a permis d’une part de continuer le développement du festival [de télévision — NDLR] et d’autre part, de faire des Sportel Awards une manifestation indépendante. Sportel doit être une machine à cash. C’est le poumon financier de Monaco Mediax ». Et pour cause, selon Laurent Puons, cet événement rapporterait à cette entreprise monégasque plus d’un million d’euros en bénéfices.

« Exceptions faites du foot, du rugby… pour certains sports, les prix ont nettement chuté. Il y a toujours des transactions, mais ce que l’on payait 10 000 euros en 2018 aujourd’hui, on va le payer 3 000 ou 4 000 euros »

Laurent Puons. Vice-président délégué de Monaco Mediax et organisateur du Sportel

Un marché en constante évolution

Monaco Mediax n’est pas la seule à avoir souffert de la pandémie de Covid-19. L’industrie mondiale du sport en a aussi fait les frais. Si certaines entreprises ont été contraintes de mettre la clé sous la porte, d’autres ont été rachetées. « En revanche, ce qui a de bien dans ce secteur, c’est que de nouvelles technologies viennent se greffer sur le business-model. Donc de plus en plus d’entreprises vont être impliquées, tempère Laurent Puons. Parmi nos exposants, nous avons par exemple de plus en plus de plateformes dédiées aux sports extrêmes, aux sports de combat, à l’équitation, au basket… Ce sont autant de clients potentiels pour Sportel. Tant que nous aurons la chance d’avoir un secteur d’activité qui n’est pas arrivé au bout de son écosystème alors Sportel pourra se développer. Nous avons encore de très belles années devant nous ». Il n’empêche, la crise a laissé des traces, et tout particulièrement sur le marché des droits sportifs : « Exceptions faites du foot, du rugby… pour certains sports les prix ont nettement chuté. Il y a toujours des transactions, mais ce que l’on payait 10 000 euros en 2018, aujourd’hui on va le payer 3 000 ou 4 000 euros ». Ce Sportel 2022 sera l’occasion pour les principales voix du secteur de relancer la machine et de découvrir les dernières tendances en matière de médias sportifs ainsi que les principales innovations technologiques qui révolutionnent l’industrie de la diffusion sportive. Il sera notamment question d’intelligence artificielle, de réalité augmentée, de Web3D, de NFT, d’OTT [Over-the-top ou service par contournement en français — NDLR], mais aussi de metaverse, de gestion des données et de streaming « devenu le nouveau moyen de consommation. Aujourd’hui, le consommateur veut consommer du sport où il veut, quand il veut, et comme il veut sur n’importe quel support », souligne Laurent Puons. Les médias sociaux, désormais incontournables, seront également au cœur des discussions lors des différentes conférences « de très haut niveau » animées par des leaders d’opinion : « En 2017 ou 2016, je disais que le marché de Sportel commençait à être influencé par l’arrivée des réseaux sociaux. Cela se confirme. Mais c’est une bonne chose car le jour où notre secteur d’activité n’évoluera plus, ça deviendra compliqué pour nous. Nous avons l’avantage d’être sur une industrie qui est sans cesse en évolution. Cela permet au Sportel d’évoluer, et nous avons encore une marge de progression très importante ». Des réseaux sociaux, l’organisateur en tient d’ailleurs de plus en plus compte dans sa programmation : « Quand nous prenons quelqu’un dans notre jury ou en invité, nous regardons aussi son nombre de followers [d’abonnés — NDLR] sur Instagram. Parce que nous savons qu’elle va « instagramer » un post [une publication — NDLR], elle va faire des stories [des récits — NDLR] qui vont être vues par 10, 20, 30 000, 50 000, un million de personnes. Aujourd’hui, quand on travaille dans l’événementiel que ce soit sur Sportel, Sportel Awards, ou le festival de télévision, on est obligé de tenir compte des réseaux sociaux. Nous devons évoluer avec notre temps ».

« Depuis 2016, nous avons réussi à augmenter de façon significative les bénéfices de Sportel, ce qui nous a permis d’une part de continuer le développement du festival [de télévision – NDLR] et d’autre part, de faire des Sportel Awards une manifestation indépendante. Sportel doit être une machine à cash. C’est le poumon financier de Monaco Mediax »

Laurent Puons. Vice-président délégué de Monaco Mediax et organisateur du Sportel

Pluie de stars

Les Sportel Awards feront également leur grand retour, du 22 au 24 octobre. Cette compétition internationale (1) réunira les meilleures séquences sportives de l’année écoulée et attribuera plusieurs prix : prix du ralenti, prix de la promotion d’un programme, prix de la publicité, prix de l’innovation, prix du reportage, prix du documentaire et prix spécial du jury. Georges Saint-Pierre, légende du MMA et de l’UFC, sera le président du jury. Il sera entouré de sportifs de différentes disciplines et de professionnels parmi lesquels Arthur Bauchet, triple champion paralympique de ski alpin, Sarah Ourahmoune vice-championne olympique de boxe, Philippe Sella, ancien international français de rugby à XV, du footballeur Eliaquim Mangala ou encore du grand reporter, Stéphane Le Goff. « Depuis 2019, nous organisons les Sportel Awards comme une manifestation à part entière. Nous devions nous démarquer de tout ce qui était fait ailleurs en termes de remises de prix. Il fallait trouver un concept de manifestation qui, d’une part continue à avoir un pouvoir d’attractivité envers le public, et d’autre part intéresse les médias, explique Laurent Puons. Aujourd’hui, il y a un grand nombre de sports dont les pratiquants sont de haut niveau, s’entraînent, font des sacrifices comme le champion du monde de boxe, de MMA ou les footballeurs… mais ils n’ont pas la notoriété, ni la reconnaissance. Nous avons donc voulu rendre hommage à ces sportifs moins connus, moins médiatiques, en les mettant dans la lumière. Car la presse est présente en grand nombre. Et elle est demandeuse d’interviewer ces sportifs. Mais il faut aussi avoir en parallèle, dans le jury ou en invités, des sportifs connus et reconnus comme Georges Saint-Pierre cette année. Il faut vraiment un “mix” [mélange — NDLR] des deux. Nous nous laissons jusqu’en 2024 pour tester cette formule. Mais je pense que mettre en lumière ces sports moins médiatisés et ces sportifs moins populaires peut marcher ». Cet événement sera aussi l’occasion pour le public d’aller à la rencontre de leurs sportifs préférés puisque des séances de dédicaces et des rencontres rythmeront les trois jours de manifestation. « Nous permettons même à des sportifs de donner des cours, ajoute le vice-président délégué de Monaco Mediax. Nous l’avons fait les années passées avec le rugby, avec la natation… Cette année, Georges Saint-Pierre va aller à la Blackout Academy. Tant que le Sportel marché nous permettra de financer cette manifestation [les Sportel Awards — NDLR], je pense qu’il faut continuer, ne serait-ce qu’en termes de communication pour la principauté. Oui, nous avons à Monaco une équipe de foot et une équipe de basket, mais il y a aussi aujourd’hui une manifestation qui s’intéresse à des sports moins populaires et à l’handisport ». Les sports de combat seront encore très bien représentés cette année puisqu’outre Georges Saint-Pierre, de nombreux combattants ont répondu présents. On citera pêle-mêle Ciryl Gane, Souleymane Cissokho, David Papot ou encore Hassan N’Dam.

« Le format des événements internationaux n’est pas du tout le même. Sportel Monaco reste le marché leader. Nous lançons ces manifestations à l’étranger pour permettre à ces continents, et à ces pays, de rencontrer la communauté européenne »

Laurent Puons. Vice-président délégué de Monaco Mediax et organisateur du Sportel

Le Sportel s’exporte

Ce Sportel 2022 se présente donc sous les meilleurs auspices pour Monaco Mediax, qui se cherche par ailleurs de nouvelles sources de revenus. Cette entreprise monégasque spécialisée dans l’évènementiel est en discussions avancées avec plusieurs pays pour exporter son Sportel, hors des frontières nationales. Et après Miami, c’est vers l’Asie que ce rendez-vous du sport-business va prendre racine. « Nous allons lancer en février 2023 un Sportel à Bali, qui sera suivi au mois de mai par un Sportel à Miami », annonce Laurent Puons. Et de justifier : « Pourquoi Bali ? Parce que la Chine est en train d’exploser. La bulle a éclaté car il y a encore des confinements, des mesures assez strictes… Nous ne pouvions donc pas retourner en Chine, ni à Singapour, ni à Hong Kong. Ils ne nous suivraient pas. En revanche, Bali est une destination où tout le monde a envie d’aller pour le plaisir. Si en plus, nous avons la chance d’avoir une boîte comme Transvision qui nous contacte pour organiser un Sportel là-bas et qu’ils nous paient pour ça, nous pouvons difficilement refuser. Je suis convaincu que ça va marcher. Mais l’objectif n’est pas de faire un one shot, je veux le pérenniser », insiste l’organisateur qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Des pourparlers ont en effet été entamés avec d’autres pays. Notamment en Amérique du Sud. « Nous avons trouvé des investisseurs, nous devons encore leur soumettre le contrat. S’il est accepté, je me rendrai sur place pour rencontrer les investisseurs. Nous attendons la signature ». S’il venait à se concrétiser, ce Sportel Amérique du Sud remplacerait alors le Sportel Miami. Il aurait lieu en avril ou mai 2024, à Carthagène en Colombie avant de devenir itinérant les années suivantes. « Nous avons par ailleurs été contactés pour organiser un Sportel Summit à Abidjan (Côte d’Ivoire). Rien n’est fait, il s’agit pour le moment d’une prise de contact. Mais l’idée serait d’organiser cet événement pendant la CAN [Coupe d’Afrique des Nations de football — NDLR] au mois de janvier 2024. Le format serait toutefois différent, ce ne serait pas un marché, mais plutôt des conférences de haut niveau avec peut-être des meeting-point à tarifs réduits », rapporte Laurent Puons. Mais pas question pour autant de faire de l’ombre à l’événement automnal monégasque : « Le format des événements internationaux n’est pas du tout le même. Sportel Monaco reste le marché leader. Nous lançons ces manifestations à l’étranger pour permettre à ces continents, et à ces pays, de rencontrer la communauté européenne. Car la participation asiatique sur Sportel Monaco n’est pas de 70 %, la participation de l’Amérique latine s’élève à 3 ou 4 %. Le potentiel en Asie ne se limite pas aux quelques entreprises que nous avons sur Sportel Monaco. Notre objectif est donc d’amener la communauté européenne en Asie et en Amérique », explique le dirigeant monégasque. Avant de conclure : « Le format de la manifestation est un Sportel rendez-vous. Nous allons proposer des stands clés en main pour limiter leurs dépenses. Il ne sera pas possible de créer un stand à 100 000 euros comme à Monaco. Exporter notre contenu de manifestations dans ces différents pays a du sens, car il y a un réel besoin ».

1) Retrouvez la sélection officielle de cette édition sur le site des Sportel Awards