vendredi 29 mars 2024
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Adriano : « L’ASM, c’est un peu comme une famille pour moi »

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Il vit actuellement sa sixième saison au club, ce qui fait de lui le plus ancien joueur de l’effectif asémiste. De son vrai nom Pereira Da Silva Adriano, tout le monde le connaît sous le nom d’Adriano. Plus souvent sur le banc que sur les prés cette année, le défenseur se confie.

Monaco Hebdo : Quel regard portez-vous sur la première partie de saison du club ?
Adriano : Nous avons fait une bonne première partie de saison, même si nous aurions pu mieux faire. Il y a eu certains matchs à domicile où on aurait pu espérer de meilleurs résultats, à savoir gagner ces matchs alors qu’on a concédé le nul. On est quand même contents, on est 2ème et sur le podium, on est sur la bonne voie pour remonter en L1. L’objectif est bien entendu de monter et de remporter le championnat. On doit donc continuer comme ça, et prendre chaque match comme le dernier, de manière à tout donner jusqu’au bout de la saison, et finir dans les trois premiers.

M.H. : Qu’est-ce qui vous a manqué pour faire mieux ?
A. : Parfois, nous avons manqué de concentration. On a bien débuté le championnat, on a eu 4 très bons résultats pour débuter, et on a perdu un peu en concentration par la suite. Je crois qu’on l’a un peu payé, avec une série de matchs où les résultats n’étaient plus là, avec des nuls et des défaites (entre la 9ème et la 13ème journée, l’ASM n’a gagné qu’un match et a été éliminé en coupe de la Ligue, N.D.L.R.).

M.H. : Vous aviez aussi des soucis en début de match. Est-ce désormais réglé ?
A. : Je pense oui. Lors de nos derniers matchs, on a trouvé la solution. Tout cela était compliqué parce qu’on rentrait bien dans nos matchs, mais on concédait des occasions et on prenait des buts, ce qui n’était pas normal. Pour les derniers matchs, on a compris qu’on devait vraiment être à 100 % en entrant sur le terrain, pas moins, parce que sinon ce n’est pas suffisant. On a réussi à changer ça, et on a obtenu de bons résultats pour garder notre 2ème place.

M.H. : Pensez-vous que la seconde partie de championnat sera plus difficile ou plus simple que la première ?
A. : Ce sera plus difficile. En début de saison, les équipes n’étaient pas encore tout à fait en place, aussi bien physiquement que tactiquement. Aujourd’hui c’est différent, les équipes adverses sont formées, se connaissent bien. Les joueurs sont rodés et nous attendent. Nous allons vraiment devoir jouer tous nos matchs comme le dernier pour remplir nos objectifs.

M.H. : Quel a été l’apport de Claudio Ranieri depuis son arrivée ?
A. : Tout d’abord, beaucoup d’expérience. Son vécu, avec les clubs dans lesquels il est passé et les grands joueurs qu’il a entraînés, mais aussi sur le plan tactique. En tant qu’italien, il connaît très bien le sujet. Chez les joueurs aussi, il transmet son expérience, notamment aux jeunes qui sont titulaires et qui n’ont que 18-20 ans.

M.H. : Que vous a-t-il apporté personnellement ?
A. : A moi comme aux autres, il nous a donné plus de tranquillité. Ce n’était pas facile avec tout ce qui s’est passé l’an dernier, mais cette année, il nous a montré comment il veut qu’on joue. Cela donne de la confiance à n’importe quel joueur, comme à moi, surtout lorsque je rentre, pour faire de mon mieux.

M.H. : Quelles sont vos relations avec le coach ?
A. : Ce sont des relations typiques entre un joueur et son entraîneur. Nous parlons pas mal sur le terrain, mais en dehors on n’est pas plus proche que ça. On discute pas mal en italien, vu que j’ai joué en Italie (Palerme, Atalanta Bergame, N.D.L.R.) et que je parle bien la langue. Mais nous avons une bonne relation.

M.H. : En tant qu’ancien (il est arrivé au club en 2007), quel est votre rôle dans le vestiaire ?
A. : En dehors du terrain, j’essaye d’aider les jeunes. Je m’entends bien avec tout le monde. J’essaye aussi de les calmer quand certains s’énervent, car cela fait aussi partie de mon rôle.

M.H. : Vous jouez peu cette année (5 titularisations, 9 matchs en tout en championnat), comment vivez-vous cette situation ?
A. : C’est difficile, mais quand j’ai choisi de prolonger mon contrat et de rester ici, personne ne m’a assuré que je serai titulaire. Bien sûr, je fais mon maximum à l’entraînement, je cherche à être le plus performant possible quand le coach fait appel à moi. Ce n’est pas facile, mais il faut rester concentré sur l’objectif principal qui est la remontée en L1. C’est la seule chose que j’ai en tête. Après, on verra ce qu’il se passera.

M.H. : Vous aurez 31 ans en avril, avez-vous réfléchi à votre avenir ? Sera-t-il à l’ASM ou envisagez-vous un retour au Brésil comme nombre de vos compatriotes ?
A. : Je pense qu’il est normal de vouloir rentrer au pays quand on arrive à un âge avancé. En ce qui me concerne, j’ai un contrat avec l’ASM jusqu’en 2014, je veux rester jusqu’au bout. Après, si on arrive à un accord sur une prolongation, et que la solution est bonne pour moi comme pour le club, il faudra y réfléchir. Mais mon objectif, c’est aussi de rentrer un jour au Brésil. Je ne sais pas quand cela se fera, mais j’ai envie d’arrêter ma carrière là-bas. Mais par rapport à mon âge, je me trouve quand même en forme (il sourit). J’espère continuer comme ça encore quelques années.

M.H. : Dans l’hypothèse où vous retourneriez au Brésil, quel club vous attire ?
A. : Mon rêve, c’est de rentrer à Bahia, mon club de coeur. J’aimerais y arrêter ma carrière. La concurrence y est rude, il y a beaucoup de bons jeunes, donc je ne sais pas trop, mais on ne sait jamais. C’est mon rêve, on verra bien.

M.H. : Comment avez-vous vécu ces différentes saisons depuis votre arrivée, entre une 8ème place et la descente en L2 ?
A. : Ça fait du mal. Un club comme l’AS Monaco, avec tous ces bons joueurs qu’on a eu, on n’arrivait pas à se classer dans la première partie de tableau. On ne l’a fait qu’une fois, avec Guy Lacombe, où on termine 8ème (saison 2009-2010, N.D.L.R.). On a aussi atteint la finale de coupe de France la même année (défaite 1-0 a-p face au PSG, N.D.L.R.). Mais les autres saisons étaient difficiles, jusqu’à la relégation. Tout ça fait mal, parce qu’avec les joueurs qu’on a eu, descendre en L2, ce n’est pas facile. Le début de saison l’an dernier a été très très compliqué. Maintenant c’est autre chose. Nous avons un autre objectif, un autre président. On voit que ça se passe bien, et j’espère qu’on va monter cette année.

M.H. : Vous aviez déclaré signer dans un grand club à votre arrivée. L’arrivée de Dmitry Rybolovlev peut-elle faire de Monaco un grand club à nouveau ?
A. : L’équipe qu’il a monté pour la L2 cette année montre qu’il a une grande ambition pour le club. L’année prochaine, si on est en L1, de grands joueurs, de grands noms du foot devraient arriver, et cela va changer beaucoup de choses. Tout cela pour que l’ASM redevienne le grand club qu’il était quand je suis arrivé et dont on m’avait tant parlé.

M.H. : Que représente l’ASM pour vous ?
A. : C’est un peu ma deuxième maison. Je ne suis jamais resté aussi longtemps dans un club. Je n’en ai pas connu beaucoup, mais cela fait ma sixième saison que je passe ici. Je connais tout le monde au club, tous les gens qui y travaillent, et j’entretiens de bons rapports avec tout le monde. C’est un peu comme une famille pour moi. J’espère vivre encore de belles choses ici, pour pouvoir les raconter à mon fils.

M.H. : Quel est votre meilleur souvenir à l’ASM ?
A. : Il y a tout d’abord la finale de coupe de France. Même si je n’ai pas joué, l’ambiance au sein du club était incroyable, ça bougeait de partout. Il y a aussi l’année où j’ai marqué 4 buts, qui étaient beaux en plus (rires). Cela ne m’arrive pas souvent. Ce sont vraiment mes deux meilleurs souvenirs ici.

M.H. : Quel joueur avec qui vous avez évolué vous a le plus marqué ?
A. : A Monaco, il y a Pablo Pino, son talent m’a vraiment impressionné, et Jérémy Ménez qui est vraiment un super joueur. Après j’ai aussi pu jouer avec Kaka, en sélection olympique. Ce sont les trois meilleurs joueurs avec qui j’ai joué.

M.H. : Et l’entraîneur ?
A. : J’aime beaucoup Laurent Banide. C’est un entraîneur que je ne vais jamais oublier pour tout ce qu’il a fait pour moi, pour tout ce qu’il m’a donné. Il y a aussi Tite, l’entraîneur actuel des Corinthians (Club de Sao Paulo, au Brésil, N.D.L.R.), qui m’a lancé en pro en me faisant confiance.

M.H. : Un mot sur le ballon d’or, une nouvelle fois remporté par Léo Messi ?
A. : Je lui donne à lui, et je lui redonnerai encore. C’est un phénomène. Cristiano (Ronaldo) est un phénomène aussi, mais il y a Messi. Aujourd’hui, je ne crois pas qu’il y ait un joueur comparable à Messi.