jeudi 18 avril 2024
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Grand Prix de Monaco : qui pour succéder à Lewis Hamilton ?

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Leader du championnat avec trois succès en quatre courses, Lewis Hamilton s’avance en grand favori du prochain Grand Prix de Monaco.

Mais le circuit urbain tortueux de la principauté réserve toujours des surprises. Tour d’horizon des forces en présence.

Après l’annulation de l’édition 2020 en raison de l’épidémie de Covid-19, la Formule 1 (F1) fait son grand retour à Monaco pour le plus grand plaisir des fans. Ils seront d’ailleurs 7 500 à prendre place dans les tribunes, dimanche 23 mai, pour assister à une course qui s’annonce comme toujours très indécise et disputée en principauté. En 2019, Lewis Hamilton s’était imposé au volant de sa Mercedes devant Sebastian Vettel (Ferrari) et Valtteri Bottas (Mercedes). Le pilote monégasque Charles Leclerc avait dû abandonner au vingtième tour après un accrochage. Qui succèdera au Britannique cette année ? Monaco Hebdo analyse les forces en présence alors que quatre Grands Prix ont déjà été disputés depuis la reprise de la F1 en mars dernier.

Mercedes : Lewis Hamilton, le grand favori

Trois sur quatre. Le pilote Mercedes, septuple champion du monde, a démarré la saison sur les chapeaux de roues en remportant trois Grands Prix (Bahreïn, Portugal et Espagne) sur les quatre déjà disputés (il avait terminé deuxième lors du Grand Prix d’Émilie-Romagne). Fort de cette dynamique victorieuse et d’une monoplace ultra-performante, le Britannique semble intouchable et s’annonce une nouvelle fois comme le grand favori du Grand Prix de Monaco. Parti à la conquête d’un huitième sacre mondial, qui ferait de lui le pilote le plus titré de l’histoire de la F1, Lewis Hamilton voudra briller sur un circuit mythique qu’il connaît comme sa poche puisque le Britannique réside en principauté depuis 2012. Il visera, dimanche, un quatrième succès à Monaco après s’être déjà imposé en 2008, 2016 et 2019. Mais l’homme de tous les records (100 pole positions, 98 victoires et 169 podiums en carrière) sait mieux que quiconque que le tracé tortueux peut réserver bien des surprises jusqu’au tout dernier tour de piste. Il y a deux ans, le pilote Mercedes avait d’ailleurs dû batailler ferme pour résister à la pugnacité de Max Verstappen. « C’était probablement la course la plus difficile de ma carrière », avait commenté Lewis Hamilton à l’arrivée avant de dédier sa victoire à Niki Lauda, décédé quelques jours plus tôt.

« Max Verstappen est extrêmement talentueux. Pour le talent brut, il est probablement LE plus talentueux de l’histoire de la F1 », a déclaré à son égard le champion du monde 2009, Jenson Button

Red Bull : Max Verstappen, la menace

Il est sans conteste le rival numéro 1 de Lewis Hamilton cette saison. À tout juste 23 ans, Max Verstappen s’affirme de plus en plus sur le circuit au point d’être aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs pilotes du monde. « Il est extrêmement talentueux. Pour le talent brut, il est probablement LE plus talentueux de l’histoire de la F1 », a notamment déclaré à son égard le champion du monde 2009, Jenson Button. Troisième du dernier championnat du monde, le pilote Red Bull entend bien cette année mettre des bâtons dans les roues de Lewis Hamilton. Pour cela, le Néerlandais peut compter sur une Red Bull particulièrement performante depuis le début de saison. Suffisant pour rivaliser avec les Flèches d’Argent ? Après quatre Grands Prix, Max Verstappen est toujours monté sur le podium et a même remporté une course à Imola mi-avril. Le talentueux pilote Red Bull avait aussi marqué les esprits en signant la première pole position de la saison devant les deux Mercedes lors du Grand Prix de Bahreïn. Il devrait, selon toute vraisemblance, être aux avant-postes dimanche à Monaco. Comme en 2019 où il avait talonné jusqu’au bout la Mercedes du Britannique terminant deuxième, avant finalement d’être rétrogradé à la quatrième place après une pénalité de 5 secondes infligée à la suite d’un accrochage avec Bottas dans les stands. Le duel avec Lewis Hamilton promet donc d’être passionnant. Sur un circuit peu propice aux dépassements, la position sur la grille de départ s’avérera sans doute déterminante.

Dans l’ombre de son coéquipier chez Mercedes, Valtteri Bottas pourrait bien être la surprise de cette édition 2021 du Grand Prix de Monaco

Mercedes : Valtteri Bottas, l’outsider

Dans l’ombre de son coéquipier chez Mercedes, Valtteri Bottas pourrait bien être la surprise de cette édition 2021 du Grand Prix de Monaco. Souvent placé mais jamais gagnant, le pilote finlandais réalise un début de saison prometteur s’invitant trois fois sur le podium depuis la reprise (trois fois troisième en quatre courses). Ces performances lui permettent d’occuper actuellement la troisième place du championnat derrière Hamilton et Verstappen, après avoir conclu l’exercice 2020 à une très honorable seconde place. Valtteri Bottas pourrait bien profiter du duel annoncé entre Hamilton et Verstappen pour tirer son épingle du jeu au volant de sa Mercedes W12. Las d’être cantonné à un rôle d’équipier modèle, le Finlandais a annoncé lors de l’intersaison vouloir être plus égoïste cette année : « Il est important de penser davantage à moi, et à ce qui est vraiment l’objectif de ma carrière, à savoir le championnat, et de moins penser aux autres ». Lors du dernier Grand Prix d’Espagne, le 9 mai dernier, le pilote a associé les actes aux paroles en refusant, dans un premier temps, de se laisser dépasser par Hamilton malgré les consignes données par son écurie. Une résistance inhabituelle de Bottas qui aurait pu coûter la victoire à son équipier. Finalement sans conséquence, cette « désobéissance » prouve que tout n’est pas rose chez le leader Mercedes. Et le Grand Prix de Monaco pourrait bien mettre une nouvelle fois à l’épreuve la loyauté de Bottas envers le septuple champion du monde. Car le discret pilote finlandais, en fin de contrat à l’issue de la saison, voudra se montrer sur le mythique circuit de Monaco et faire mieux que la troisième place obtenue en 2019 grâce à la pénalité infligée à Verstappen.

Ferrari : Charles Leclerc en rêve

Derrière le trio infernal Hamilton-Verstappen-Bottas, qui truste les premières places depuis le début de saison, Charles Leclerc fait figure d’outsider. Le pilote monégasque sort d’une saison catastrophique avec Ferrari — la pire de la Scuderia en Formule 1 depuis 1980 — qui l’a vu finir péniblement à la huitième place du classement des pilotes. La Scuderia terminant, elle, sixième chez les constructeurs. Des résultats indignes qui ont poussé les ingénieurs de Ferrari à mettre les bouchées doubles au cours de l’intersaison pour proposer une monoplace clairement plus performante que sa devancière, la désastreuse SF1000 de 2020. Si les progrès sont notables, récompensés par la belle quatrième place de Charles Leclerc au Grand Prix d’Espagne, les changements effectués lors de l’intersaison ne permettent pas encore à la SF21 de rivaliser avec les Mercedes et les Red Bull. Et Charles Leclerc, lucide sur les capacités de sa monoplace, en a parfaitement conscience. En conférence de presse, lundi 17 mai 2021, le Monégasque a d’ailleurs écarté l’idée d’un podium en principauté, sauf faits de course favorables explique-t-il (lire son interview dans ce numéro). Les fans qui rêvent de le voir succéder à Louis Chiron au palmarès — seul Monégasque à avoir remporté le Grand Prix national en 1931 — devront sans doute encore patienter. Le pilote Ferrari sera en tout cas revanchard. En 2019, Charles Leclerc avait en effet été contraint à l’abandon au vingtième tour à la suite d’un accrochage. Après avoir tenté un dépassement sur Nico Hülkenberg, sa roue arrière avait tapé le rail occasionnant de nombreux dégâts sur sa monoplace. Ses quatrièmes places à Imola et dernièrement à Barcelone laissent en tout cas de l’espoir. Et quel plus bel endroit que Monaco pour décrocher son premier podium de la saison.

© Photo Scuderia Ferrari Press Office

Si les progrès sont notables, récompensés par la belle quatrième place de Charles Leclerc au Grand Prix d’Espagne, les changements effectués lors de l’intersaison ne permettent pas encore à la SF21 de rivaliser avec les Mercedes et les Red Bull

Des surprises toujours possibles

On l’a dit, le circuit urbain de la principauté peut réserver bien des surprises. Les nombreux virages en épingle, une route peu propice aux dépassements font du Grand Prix de Monaco une course à part dans le calendrier de Formule 1. Et la moindre erreur peut être fatale. Parmi les pilotes à suivre dimanche, on peut d’abord citer les deux pilotes McLaren, Lando Norris et Daniel Ricciardo. Comme Ferrari, l’écurie britannique a accompli de gros progrès au cours de l’intersaison. À tel point qu’elle occupe aujourd’hui la troisième place des constructeurs derrière les indéboulonnables Mercedes et Red Bull, mais devant Ferrari. Lando Norris pointe, lui, à la quatrième place du championnat du monde des pilotes avec 41 points au compteur, à six longueurs seulement de Bottas (47 points). Le Britannique, auteur d’un podium à Imola cette saison, fait partie des pilotes les plus prometteurs de la discipline. Il pourrait être la sensation de ce Grand Prix de Monaco 2021. Son coéquipier Daniel Ricciardo, vainqueur en principauté en 2018, pourrait aussi jouer les trouble-fêtes. S’il a connu quelques déboires au volant de sa McLaren MCL35M depuis le début de la saison, le pilote australien a réalisé sa meilleure performance à Barcelone en terminant sixième du dernier Grand Prix d’Espagne. De quoi laisser augurer une belle bataille à Monaco. À cette occasion, McLaren dévoilera d’ailleurs exceptionnellement une nouvelle livrée qui mettra à l’honneur l’un de ses sponsors principaux. Autre pilote à suivre : Fernando Alonso. L’ex-pilote Ferrari, aujourd’hui chez Alpine, connaît bien le GP de Monaco pour l’avoir remporté à deux reprises en 2006 et 2007. Après trois ans d’absence des circuits, le double champion du monde est certes loin de partir avec la faveur des pronostics, mais il peut compter sur les progrès de l’écurie française. Il disposera par ailleurs à Monaco, comme son coéquipier Esteban Ocon, d’une nouvelle direction assistée. « Je pense que la voiture sera assez rapide à Monaco, prédit Alonso. La voiture sera plutôt bonne ». Si le spectacle sera limité en tribunes et dans les rues de la principauté, crise sanitaire oblige, il devrait toutefois bien être au rendez-vous sur la piste.