mardi 19 mars 2024
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Georges Saint-Pierre : « C’est important de ne jamais être satisfait »

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Considéré comme le plus grand combattant de l’histoire des arts martiaux mixtes (MMA), le Canadien Georges Saint-Pierre était le président de jury des Sportel Awards 2022, organisés à Monaco du 22 au 24 octobre 2022. Il a répondu aux questions de Monaco Hebdo.

Vous êtes unanimement considéré comme le plus grand combattant de l’histoire des arts martiaux mixtes (MMA), et vous êtes aussi vu comme un athlète humble : comment garder la tête froide après tant d’éloges ?

Je suis très chanceux d’avoir des gens dans mon entourage qui auraient su me remettre à ma place si j’avais pris la grosse tête. C’est important de rester authentique, et de garder du monde authentique autour de soi.

Vous avez officiellement raccroché les gants le 21 février 2019 : comment vous gérez votre quotidien, désormais ?

Je suis encore plus occupé maintenant que je ne l’ai été quand j’étais en compétition. J’ai plein de projets. Je vais lancer une marque de vodka, je fais la promotion de compagnies d’équipements de fitness, de compléments alimentaires, j’ai fait des films, plein de choses… Alors, je ne m’ennuie vraiment pas.

À l’origine, vous avez débuté les arts martiaux après avoir été victime de harcèlement scolaire ?

Oui. J’ai commencé à m’entraîner en self-défense, pour de l’auto-défense, car j’étais victime d’intimidations à l’école. Le dojo, l’académie, est donc vite devenu un endroit très important pour moi, car c’était là où je me sentais bien. Ça n’allait pas trop à la maison, ni à l’école, mais, à l’académie, j’étais très doué, je me sentais très bien, donc ça me valorisait beaucoup. C’est pour ça que j’ai développé cette passion, à l’époque. Je suis passé d’un moyen d’auto-défense à une véritable passion. Et j’ai gagné ma vie avec ça.

Georges Saint Pierre
© Iulian Giurca / Monaco Hebdo

Pourtant, vous n’aimiez pas combattre ?

Je n’ai jamais aimé combattre. J’ai utilisé le combat pour obtenir la liberté que j’ai gagnée aujourd’hui. Et quand je parle de liberté, je ne parle pas que de liberté financière. J’ai fait, certes, beaucoup d’argent, mais j’ai aussi gagné la liberté de devenir mon propre patron. Je peux faire ce que je veux, avec qui je veux, et quand je le veux. C’est sûr que, lorsque j’ai un combat, je dois me préparer et faire des sacrifices. Mais si je ne les fais pas, mes performances vont en souffrir, et c’est ce que j’aime dans ce mode de vie là.

« Je n’ai jamais aimé combattre. J’ai utilisé le combat pour obtenir la liberté que j’ai gagnée aujourd’hui. Et quand je parle de liberté, je ne parle pas que de liberté financière »

Quelles sont vos motivations, aujourd’hui, depuis que vous avez raccroché les gants ?

C’est très important, quand tu es un athlète qui a été habitué à assurer des performances, de ne jamais être satisfait. Je suis très heureux de ce que j’ai accompli, mais j’ai encore beaucoup de choses à faire. Je ne suis pas encore satisfait, je n’ai pas encore fini. Je travaille toujours pour accomplir mes buts. Et, mes buts, aujourd’hui, sont ceux d’un entrepreneur. Aujourd’hui, je ne suis plus un athlète. Je n’essaye plus de prouver que je suis l’homme le plus fort de la planète. Mais j’essaye d’avoir du succès dans les projets dans lesquels je suis impliqué.

Notamment dans des séries télévisées ou au cinéma, puisqu’on vous a notamment vu dans des adaptations Marvel ?

Oui, dans le film Captain America : Le Soldat de l’hiver (2014), j’ai joué le rôle de Batroc the Leaper, qui est un mercenaire français, d’origine algérienne, qui fait de la savate. J’ai aussi joué le rôle d’un vilain dans la série The Falcon and the Winter Soldier (2021).

The Falcon and the Winter Soldier
« Dans le film Captain America : Le Soldat de l’hiver (2014), j’ai joué le rôle de Batroc the Leaper, qui est un mercenaire français, d’origine algérienne, et qui fait de la savate. J’ai aussi joué le rôle d’un vilain dans la série The Falcon and the Winter Soldier (2021). » Georges Saint-Pierre.

En tant que président de jury de ces Sportel Awards 2022, quelle expérience retenez-vous de cet événement ?

J’ai été très honoré, et j’ai eu beaucoup de plaisir à être le président de jury des Sportel Awards. Ça m’a ouvert les yeux. J’ai appris beaucoup de choses que je ne connaissais pas sur ce monde-là. Ce sont vraiment de très beaux projets que nous avons présentés.

En tant qu’entrepreneur, vous avez pour ambition de développer certains “business” et partenariats à Monaco ?

Mon sport est très populaire en Amérique et en Asie, et dans différents endroits du monde. Mais la France vient aussi de légaliser ce sport il n’y a pas si longtemps [le 21 janvier 2020, suite à l’annonce de la ministre des sports, Roxana Maracineanu — NDLR]. Et, en tant que francophone, Canadien d’origine, ça m’ouvre beaucoup de portes pour certains projets. Donc, c’est sûr, j’ai beaucoup d’opportunités ici. Après ces Sportel Awards à Monaco, je vais, par exemple, à Paris où je rejoins un ami, Franck Gastambide [le réalisateur et scénariste de la série diffusée sur Canal+ Validé, et acteur vu notamment dans Les Kaïra (2012), Pattaya (2016), ou Taxi 5 (2018) — NDLR] pour un autre projet. J’ai plein de projets différents qui sont en train de se concrétiser. C’est une période très excitante pour moi.

Vous avez suivi les débuts professionnels du Monégasque Hugo Micallef en super léger, qui a déjà enregistré quatre victoires consécutives ?

Je n’ai pas suivi tout son parcours, mais j’ai entendu parler de lui. C’est un athlète très doué, je lui souhaite la meilleure des chances, c’est certain.