mercredi 24 avril 2024
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« Faire une carrière à la Maldini ici, pourquoi pas?? »

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Valère Germain
Valère Germain ici face à Lens (2-2) , est l'actuel meilleur buteur de l'ASM. © Photo Yannick Faraut ASM-FC.

Valère Germain est l’une des révélations du centre de formation monégasque cette année. Actuellement blessé, il n’a pu prendre part aux rencontres face à Sedan (2-2) et Angers (victoire 2-1). Il revient pour Monaco Hebdo sur ses débuts en pro, la saison de son club, le recrutement hivernal, mais aussi son avenir, qu’il inscrirait bien en Principauté.

Propos recueillis par Romain Chardan.

Monaco Hebdo?: Tout d’abord, où en êtes-vous avec votre blessure??
Valère Germain?: Ça revient doucement. Je ne me suis arrêté que deux jours, après j’ai repris le vélo, la course et la conduite de balle. C’est encore trop tôt pour les exercices de passes et le reste. Le docteur revient demain, on va faire une échographie pour voir où j’en suis exactement. En fonction des résultats, le doc’ et le coach décideront si je peux être dans le groupe.

M.H.?: Au niveau du groupe justement, que pensez-vous des recrues, un peu plus d’un mois après leur arrivée??
V.G.?: Il y a de très bons joueurs, offensivement comme défensivement surtout. Il y a eu pas mal de joueurs dans ce secteur, avec le gardien et quatre défenseurs. La concurrence est renforcée, ça étoffe le groupe, c’est un bon point pour l’équipe, même si ça fait du monde à l’entraînement et dans le vestiaire. Mais le coach gère ça très bien.

M.H.?: Vous êtes-vous senti en danger avec les arrivées dans le secteur offensif??
V.G.?: Je m’attendais à plus de monde en attaque. Au final, il n’y a que Touré qui est avant-centre, même si Barazite peut jouer devant. Je savais que j’avais fait une première partie de saison correcte, donc si je continue à bien bosser et à faire de bonnes prestations en match, je me suis dit que le coach devrait continuer à me faire confiance. Pour l’instant ça paye, j’espère continuer ainsi.

M.H.?: Où en est leur intégration??
V.G.?: Au départ, c’était un peu délicat, ils sont tous arrivés plus ou moins en même temps. Il y avait la barrière de la langue, ils parlaient anglais entre eux, c’était un peu dur pour nous. Mais maintenant, ça se passe très bien, on rigole bien dans le vestiaire, surtout avec Subasic qui est un peu fou (rires). A l’entraînement aussi, on fait des petits paris, des petits jeux, ça commence vraiment à bien prendre.

M.H.?: Au niveau du jeu, avez-vous senti plus de cohésion??
V.G.?: Lors du match contre Bastia (le 13 février, défaite 1-2), où plusieurs ont joué, on a vu en première mi-temps qu’on pouvait faire de bonnes choses. Après on a sombré en seconde période où on a manqué de cohésion. Maintenant, on commence à mieux se connaître dans le jeu, on sent plus facilement les appels que vont faire Nabil (Dirar) ou Ibra (Touré), ça facilite le jeu. Contre Sedan par exemple, on fait encore une mauvaise première mi-temps, mais revenir au score comme on l’a fait permet de renforcer l’esprit de l’équipe. Il faut rééditer les efforts et réussir à sortir un match plein. Ce soir (mardi), ce serait bien de le faire à Angers.

M.H.?: Marco Simone parlait début décembre d’un problème mental dans l’équipe, pensez-vous que vous avez surmonté ce problème??
V.G.?: Je pense qu’on l’a dépassé, oui. Il y a eu des matchs fin décembre et début janvier où on a su revenir alors qu’on était mené, comme dernièrement contre Laval (victoire 2-1 sur un but de Germain) ou contre Sedan (2-2). C’est grâce à des matchs comme ceux-là qu’on engrange de la confiance.

M.H.?: Vous qui avez été formé au club, comment vivez-vous la situation actuelle de l’équipe??
V.G.?: C’est très délicat, surtout que moi quand je suis arrivé en 2005, il y avait encore des joueurs comme Evra ou Adebayor, qui sont aujourd’hui dans des grands clubs. On se dit que Monaco n’est vraiment pas à sa place dans les bas-fonds de la Ligue 2, que ce n’est pas normal qu’on en soit arrivé là. Pour nous les jeunes du club, qui sommes vraiment dans l’esprit de l’ASM, se savoir aux portes du National, c’est un sentiment horrible.

M.H.?: Comment expliquez-vous cette saison ratée??
V.G.?: Je pense qu’on a commencé le championnat avec les démons de la descente encore trop présents dans les têtes. Ensuite, on s’est peut être vu trop beau, en croyant que parce qu’on venait de descendre et qu’on était Monaco on allait remonter tout de suite. Sauf que la Ligue 2 n’est pas un championnat facile, c’est très physique et on l’a payé cash. On est beaucoup de jeunes aussi, et on était peut être pas prêts pour ça, mais maintenant il faut qu’on se fasse violence pour remonter au classement.

M.H.?: Personnellement, comment voyez-vous votre première saison pleine chez les pros??
V.G.?: Plutôt bien. Je ne m’attendais pas à jouer autant, surtout quand j’ai vu les recrues de cet été arrivé. Helstad arrivait du Mans et sortait d’une saison à plus de 20 buts, Marama Vahirua venait de Ligue 1, je pensais vraiment que je serais surtout sur le banc et qu’il faudrait que je grappille un maximum de temps de jeu lors de mes entrées. Au final, je me retrouve avec 24 matchs joués et 7 buts. Jusqu’à ma blessure, je n’avais pas raté un seul match. J’espère atteindre la barre des 10 buts, mais la saison serait vraiment bien si j’arrivais à 12 et qu’on se maintenait. Il y a des matchs où je suis passé au travers, mais je pense que pour une première saison en pro, c’est pas mal (rires).

M.H.?: Si Monaco venait à descendre en National, seriez-vous prêt à rester??
V.G.?: Il faudrait voir. Je serais prêt à rester je pense. J’ai un contrat qui court jusqu’en 2013, il faudrait discuter avec le nouveau propriétaire. Je me sens très bien ici, tout est réuni pour que je m’épanouisse. Ça fait 7 ans que je suis là, Monaco est devenue ma maison, je n’ai pas du tout envie de partir. J’aimerais vraiment retrouver la Ligue 1 avec ce club. Je ne sais pas si c’est encore possible, mais pourquoi pas faire une carrière à la Maldini à l’ASM.

M.H.?: Avez-vous eu des contacts avec les dirigeants en ce qui concerne votre contrat??
V.G.?: Pas encore. On n’a pas eu d’entretiens individuels depuis qu’ils sont arrivés, mais ça viendra peut-être d’ici la fin de saison. Je sais que mon agent a pris contact avec eux pour parler d’une prolongation de mon contrat, mais pour l’instant il n’y a rien de plus.

M.H.?: Pensez-vous que les mauvais résultats du club vous aient coûté votre place dans le groupe de l’équipe de France Espoirs??
V.G.?: Je ne pense pas. Les joueurs appelés jouent régulièrement en Ligue 1 ou dans les championnats étrangers. Si j’avais mis 15 buts cette saison, j’aurais sûrement été appelé. J’ai l’Euro Espoirs 2013 en tête, et je vais continuer à travailler pour atteindre cet objectif.

M.H.?: Le football est une histoire de famille chez les Germain, avec votre père qui a eu une grosse carrière en Ligue 1. Comment vit-on en étant un « fils de » dans le football??
V.G.?: Dans les catégories jeunes, ça suscite un peu de jalousie, on dit qu’on est là parce qu’on est le fils d’un tel. Ça peut aider pour passer des essais, mais quoi qu’il arrive, ce sont les clubs qui décident ou pas de nous faire signer. Après mon père me donne beaucoup de conseils, il suit les matchs et connaît mes qualités, ce qui lui permet de me dire comment améliorer mon jeu.