jeudi 28 mars 2024
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Dopage : trois procédures en dix ans à Monaco

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En France, la commission d’enquête sénatoriale sur l’efficacité de la lutte contre le dopage vient d’auditionner plusieurs personnes. A Monaco, le comité monégasque antidopage mène la traque aux tricheurs depuis dix ans. Zoom sur l’organisme.

En 2012, le rugby était le sport le plus touché par le dopage en France, apprenait-on, mercredi 27 mars, de la voix de Françoise Lasne, directrice du département des analyses de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Celle-ci était auditionnée au Sénat par une commission d’enquête chargée d’évaluer l’efficacité du combat contre l’utilisation par les athlètes de substances illicites. L’affaire est suivie de près par l’homologue de l’AFLD en principauté, le Comité monégasque antidopage (CMA), créé en 2003 sur ordonnance souveraine et actuellement présidé par le conseiller de gouvernement pour l’intérieur Paul Masseron. L’organisme, qui a adopté et ratifié l’ensemble des conventions internationales existantes dans le domaine, diligente les contrôles inopinés et en compétition à Monaco. En dix ans, 538 sportifs ont été soumis à des tests sanguins ou urinaires par sept médecins préleveurs, agréés et assermentés par le CMA. En 2012, 59 contrôles ont été effectués. Un pic a été atteint en 2007 avec 157 athlètes contrôlés, organisation des Jeux des Petits Etats oblige. Tous les sportifs présents sur le sol monégasque, sans exception, qu’ils soient adultes ou adolescents, peuvent faire l’objet d’un contrôle.

« Groupe cible »
Sont en priorité visés ceux qui font partie du « groupe cible ». Une catégorie dans laquelle on retrouve les athlètes monégasques de haut niveau, dont ceux qui prendront part aux olympiades de Sotchi en 2014. Lorsque ceux-ci s’entraînent à l’étranger, le CMA fait appel à l’agence du pays où ils se trouvent. Appartiennent également au groupe cible, les sportifs professionnels licenciés d’une fédération nationale (comme c’est le cas pour les cyclistes) et ceux qui ont déjà été sanctionnés par le passé pour des faits de dopage. Le CMA dresse un programme annuel de contrôles auxquels viennent s’ajouter des tests effectués lors d’événements comme le meeting Herculis pour le compte d’une fédération nationale ou sur les sportifs résidant en principauté pour le compte d’une fédération internationale (automobile, athlétisme,…). Les échantillons prélevés à Monaco sont analysés par le célèbre laboratoire de Châtenay-Malabry, siège de l’Agence française de lutte contre le dopage. Lorsqu’ils reviennent en principauté, les résultats sont transmis en copie à l’Agence mondiale antidopage (AMA) ainsi qu’à la fédération internationale du sport concerné.

Suspensions
Le Comité monégasque antidopage peut prendre des sanctions à l’encontre des tricheurs. En fonction des règles antidopage enfreintes, elles peuvent aller de deux ans de suspension à la suspension à vie. Le CMA a ainsi enclenché trois procédures disciplinaires durant la première décennie de son existence. Une pour manquement de domiciliation en 2013, les deux autres pour infractions en 2006 et en 2013. Ces dernières ont respectivement entraîné des suspensions de six mois et d’un an. Le bobbeur Sébastien Gattuso avait été contrôlé positif au finastéride lors d’un stage d’entraînement de l’équipe de bobsleigh de la principauté peu avant les JO de Turin en février 2006. Il avait écopé de six mois de suspension pour avoir pris ce produit considéré comme un agent masquant dans la prise d’autres produits dopants. Quant à l’athlète interdit de compétition pendant un an, il s’agit d’un sportif, non résident à Monaco, contrôlé inopinément lors d’un meeting international organisé en principauté.