samedi 20 avril 2024
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Axel Disasi, itinéraire d’un roc enfin récompensé

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Originaire de Villiers-le-Bel en banlieue parisienne, Axel Disasi n’a pas eu une carrière linéaire. À l’image de sa première saison avec l’AS Monaco, le défenseur de 23 ans a connu des hauts et des bas, mais il est toujours parvenu à s’imposer partout où il est passé, à force de travail et d’abnégation.

Le parcours d’Axel Disasi fait partie de ces histoires, qui démontrent qu’à force de travail et de volonté, il est possible de réaliser ses rêves, même les plus fous. Celui du natif de Gonesse a toujours été de devenir joueur de football professionnel. En six ans, l’ancien Rémois est parvenu par sa force de caractère à se faire un nom en Ligue 1 (L1), passant d’aspirant au Paris FC à vice-capitaine de l’AS Monaco sous Niko Kovac.

Surclassé

Originaire de Villiers-le-Bel (Val d’Oise), Axel Disasi fait dès le plus jeune âge ses gammes de footballeur dans le club local avant de rejoindre Senlis à 15 ans. Là-bas, le défenseur central tape dans l’œil des recruteurs du Paris FC (PFC) qui lui proposent alors d’intégrer le centre de formation du club de la capitale. « Pour moi, c’était tout nouveau parce que je découvrais comment était structuré un club professionnel, se souvient Axel Disasi. La préparation a été difficile, mais je me suis accroché. Et quand le championnat a commencé, petit à petit, match après match, j’ai pris confiance ». Ses prestations avec les U17 du PFC ne passent pas inaperçues et rapidement, Disasi est surclassé avec les U19. Le défenseur dispute même quelques matches amicaux avec l’équipe réserve du club pro. « Pour moi qui venais de Senlis, que personne ne connaissait, avoir aussi vite cette trajectoire, ce n’était que du bonheur. Moi, je prenais tout », se rappelle Disasi. En fin de saison, malgré les sollicitations d’autres centres de formation, le joueur décide de rester au PFC pour intégrer le groupe professionnel, qui vient d’accéder à la Ligue 2 (L2). Disasi découvre alors l’exigence du haut niveau tout en poursuivant, dans le même temps, ses études : « C’était très difficile à suivre car à l’époque, quand un joueur de l’Academy s’entraînait avec le groupe pro en termes d’organisation et d’école, ce n’était pas ça, révèle-t-il. Mais je les remercie, car ils ont toujours fait en sorte que je suive mes cours ou que j’aille au foot ».

Axel Disasi, vice capitaine de l’AS Monaco © Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo.

« Durant la période où je n’ai pas joué du tout (à Reims), c’était dur. Il fallait se remettre en question et travailler. Je ne voyais pas le bout du tunnel. Mais au final, je m’en suis plutôt bien tiré (rires) »

Débuts en pro

Le 21 novembre 2015 le défenseur, dont les modèles se nomment Thiago Silva et Sergio Ramos, fait ses débuts avec le groupe pro à l’occasion d’un match de Coupe de France contre Oissel, avant d’enchaîner avec sa première apparition en championnat contre Lens. Axel Disasi marquera son premier but avec le club francilien quelques semaines plus tard lors d’un match à Charléty contre Tours. « Le premier but, c’est quelque chose. C’était mon troisième match, je n’avais que 17 ans. C’était bien, mais on avait perdu 3-1 », se remémore le roc monégasque qui, malgré son poste de défenseur, inscrira d’autres buts dans la suite de sa carrière. L’histoire d’amour avec le Paris FC se termine précipitamment à l’issue de la saison 2015-2016. Le club francilien est rétrogradé en National et Disasi rejoint le centre de formation de Reims pour évoluer… en CFA (4ème division).

Des hauts et des bas à Reims

Un retour en arrière que le joueur, alors âgé de 18 ans, va vivre difficilement. « C’est mon histoire, c’est mon parcours tout simplement, résume Disasi. Vu que j’avais joué des matches en L2 et que j’évoluais avec un groupe pro, la suite logique c’était d’y rester. Mais quand je suis arrivé, on m’a dit qu’on ne pouvait pas me proposer de contrat professionnel ». Le joueur accepte malgré tout de signer un contrat stagiaire avec le club champenois : « Ce n’est pas repartir à zéro, mais c’est quand même une petite marche en arrière car il n’y a pas eu de suite logique ». Auteur de bonnes prestations avec la réserve, qui lui valent d’être appelé pour un match de L2, Disasi ne se voit toujours pas proposer de contrat pro. « Je pensais l’avoir mérité car j’avais fait une bonne saison. Ça m’a vexé, ou plutôt touché. Je me suis posé des questions ». Mais pas question pour le natif de Gonesse de baisser les bras : « Je me suis dit : comme on ne me le donne pas, je vais aller le chercher ». Après une préparation estivale prometteuse, le défenseur est appelé par David Guion pour le match d’ouverture de la saison face à Nîmes au cours duquel il marque le but de la victoire. Disasi va, dès lors, enchaîner les matches en L2 et finit par signer son premier contrat professionnel en novembre 2017. Une juste récompense pour celui qui connaîtra le même mois sa première convocation en équipe de France U20.

Axel Disasi, vice capitaine de l’AS Monaco © Photo Iulian Giurca / Monaco Hebdo.

« Depuis tout petit, je suis les Bleus. J’ai fait le Tournoi de Toulon et j’en garde de très bons souvenirs. Mais ce n’est que mes performances en club qui pourront m’amener dans des sélections nationales »

L’ascension

« Je suis très content et je revois tout ce que j’ai dû faire pour aller chercher ce contrat qu’on ne voulait pas spécialement me donner au départ. C’était un aboutissement mais aussi une petite revanche », confie Disasi. À l’issue de la saison, Reims parvient à décrocher son billet pour l’élite : « C’était une superbe année avec un super groupe. J’en garde de très bons souvenirs ». Axel Disasi explose en Ligue 1 lors de la saison 2019-2020, au cours de laquelle il contribue à faire du Stade de Reims la meilleure défense du championnat (21 buts encaissés en 28 matches) devant le Paris Saint-Germain. Cela lui vaut d’être courtisé par de grands clubs européens au cours de l’été 2020. Le natif de Gonesse opte finalement pour Monaco avec un contrat de cinq ans à la clé. Joli clin d’œil du destin pour celui qui s’est vu plusieurs fois refuser un contrat pro. « Tout n’a pas toujours été facile. J’ai dû aller chercher ce que je devais avoir. Que ce soit mon contrat ou du temps de jeu, il a toujours fallu que je bataille et que je fasse mes preuves. On ne m’a jamais rien donné. Mais c’est le football, c’est toujours une remise en question », explique Disasi qui préfère retenir le positif. « J’ai passé quatre saisons à Reims. J’ai grandi là-bas, et pas seulement en termes de football. J’ai aussi beaucoup appris sur moi. Durant la période où je n’ai pas joué du tout [lors de la saison 2018-2019 — NDLR], c’était dur. Il fallait se remettre en question et travailler. Je ne voyais pas le bout du tunnel. Mais au final, je m’en suis plutôt bien tiré (rires) ».

Les Bleus dans un coin de la tête

Aujourd’hui pleinement épanoui avec le club de la principauté, le roc défensif nourrit de grandes ambitions après avoir aussi connu des hauts et des bas cette saison. Titulaire indiscutable et nommé vice-capitaine lors de la première partie de saison, le joueur de 23 ans a ensuite connu un début d’année 2021 plus compliqué. Redevenu titulaire après avoir muselé Mbappé lors du succès (0-2) au Parc des Princes fin février, il espère désormais découvrir l’Europe avec le club de la principauté [lire son interview par ailleurs — NDLR]. Et pourquoi pas un jour, connaître les joies d’une première sélection chez les Bleus même si le Franco-Congolais n’a toujours pas fait son choix de sélection nationale : « Depuis tout petit, je suis les Bleus. J’ai fait le tournoi de Toulon, et j’en garde de très bons souvenirs. J’ai fait de belles rencontres. Mais ce n’est que mes performances en club qui pourront m’amener dans des sélections nationales. Aujourd’hui, je suis pleinement concentré sur cette fin de saison ».

Pour retrouver notre interview complète d’Axel Disasi, cliquez ici