mercredi 24 avril 2024
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AS Monaco : l’état d’urgence

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Guy Lacombe
Guy Lacombe © Photo Xavier Grimaldi / DM Sport / ASM-FC.

Un début de saison correct suivi d’une litanie de mauvais résultats : depuis la fin de l’été, le club rouge et blanc ne fait plus que descendre. Il lui faut désormais réagir au plus vite pour sauver ce qui peut encore l’être. Chronique d’une incroyable dégringolade.

Par Martin de Kerimel.

Tout avait pourtant assez bien commencé. Le 25 septembre dernier, au moment de rejoindre Lorient pour la 7ème journée de championnat, les joueurs monégasques étaient toujours invaincus. Qualifiés pour les huitièmes de finale de la Coupe de la Ligue, encore dans les dix premiers du tableau de Ligue 1 grâce à cette même invincibilité, ils ignoraient probablement entamer ce jour-là une lente décrépitude. Les comptes sont vite faits?: depuis, ils n’ont su gagner qu’un seul match. C’était le 7 novembre, à Nancy, un soir où le score, 4 à 0, laissait augurer le retour des lendemains qui chantent.

Sur les douze rencontres de championnat qu’ils ont eu à disputer également, ils ne l’ont jamais emporté. Manque de chance ou de réussite?? Erreurs d’arbitrage?? Peut-être en partie, oui. Reste que le 20 décembre, au lendemain d’un (bon) match nul à Paris, le club n’était encore que dix-septième du classement général. Premier non-relégable classé un point devant Caen et Lens, dont l’affrontement, également programmé pour le week-end, a été remis à plus tard du fait des intempéries.

Catastrophique??

Le club s’envolera-t-il enfin en 2011?? Échaudés, nombreux sont ceux qui jugent sa situation catastrophique, craignant de devoir attendre longtemps des progrès trop souvent annoncés et rarement concrétisés. Récemment, les partisans asémistes auront au moins entendu le staff dirigeant prendre acte des résultats. C’est le président Etienne Franzi qui l’a annoncé?: les choses devraient bouger au terme des matchs aller, et donc peut-être cette semaine. Comment?? Mystère. D’après les termes du communiqué officiel, « l’AS Monaco arrêtera la solution la plus propre à redresser la situation de l’équipe professionnelle, après avoir examiné, sans aucune exclusive, toutes les options possibles ». Une petite phrase que d’aucuns ont interprété comme un ultimatum à l’égard de Guy Lacombe, entraîneur de plus en plus contesté, ou même contre Marc Keller, le directeur général du club. Au sortir d’une journée de réunion le 13 décembre, ce dernier affirmait tout de même?: « Envisager que Guy Lacombe ou moi-même partions tient à ce jour de la supputation. On est encore dans une démarche de travail, avant donc de faire un point au terme des matchs aller et d’envisager d’éventuelles solutions. Le club a conscience que l’on est dans un moment grave, mais il ne faut pas faire n’importe quoi pour autant ».

Au moins officiellement, la mobilisation générale est déclarée, la prise de conscience partagée par tous. Le président Franzi est même venu plusieurs fois à La Turbie ces dernières semaines pour parler aux joueurs. Marc Keller?: « Les menacer?? On ne peut pas raisonner ainsi. Dans le groupe, il y a des joueurs avec qui il est possible d’avoir des discussions d’employeur à employé, je pense à Ruffier, Hansson, Puygrenier, Niculae, Traoré ou Bonnard par exemple. Ils ne sont pas contents de la situation non plus. Ils veulent réagir. Avec d’autres plus jeunes, tels Haruna, Mendy ou N’Koulou, on ne parlera pas de la même façon. Mettre la pression sur un jeune joueur ne veut pas forcément enclencher des choses positives. D’une manière générale, si on en est là aujourd’hui, c’est bien sûr aussi parce que l’effectif n’a pas amené ce qu’on attendait. Je rappelle qu’obtenir de bons résultats avec autant de jeunes, ça demande du temps ». Assurément. La question de ce qui pourrait venir arranger la situation immédiate reste néanmoins posée. Tout comme celle de la pertinence du maintien en place de l’entraîneur.

Tensions

Une évidence?: la tension pèse aussi sur les épaules de Guy Lacombe, expulsé du banc lors du match contre Saint-Etienne après avoir invectivé un arbitre. Marc Keller ne dit pas que c’est normal, mais a une autre explication?: « Guy est un entraîneur passionné, qui travaille énormément et prépare ses matchs de manière méticuleuse. Il a parfois tendance à prendre les choses trop à cœur. En l’occurrence, sa réaction est cette fois venue d’une main sifflée dans la surface, alors que nous n’avions pas obtenu penalty pour la même faute quelques jours avant à Rennes ». Même bémol quant aux déclarations de l’ex-capitaine, Alejandro Alonso, dénonçant un manque de collectif. Si certains ne mangent plus ensemble, c’est officiellement parce qu’une demande a été faite en ce sens, afin que chacun puisse travailler convenablement à l’entraînement, en fonction de ses besoins propres, tant en jeu qu’en soins. Le public y croira-t-il?? Pas sûr. Indéniablement, une partie des supporters de l’AS Monaco s’est crispée au fil des matchs. Même si, un temps, les grands groupes constitués – Ultras compris – ont appelé au calme et au soutien, une pétition lancée pour la sauvegarde du club a recueilli plusieurs centaines de signatures nominatives?! Pourtant, les solutions que proposent les uns différent parfois de celles que préconisent les autres. Niveau effectif en tout cas, pas de révolution à attendre?: s’ils restent très flous sur l’état actuel des finances du club, les dirigeants ne cachent pas qu’il faudra probablement vendre avant de (peut-être) acheter. Un discours qui peut inquiéter ceux qui, parmi les habitués du stade Louis II, regrettent les départs enregistrés cet été comme ceux de Modesto, Perez ou Nenê, et craignent désormais de voir d’autres clubs plus fortunés vouloir attirer d’autres joueurs rouges et blancs. Ruffier parti sous d’autres cieux, ce serait toute une partie du public, tolérante avec celui qui est encore le porteur du brassard, qu’il faudrait reconquérir.

Maître de son destin

Il sera certes difficile à Monaco de finir sur une meilleure note que l’an passé (9ème place de Ligue 1 et finale de Coupe de France). Mais sportivement, le club reste malgré tout maître de son destin et on espère qu’il compte assez de bons éléments pour rebondir et s’en sortir. Le championnat est si serré qu’il serait encore possible qu’il remonte à un classement plus avantageux. Monaco a même encore tout à gagner avec la Coupe de France, à commencer par un premier tour tout à fait abordable contre la modeste équipe de Chambéry, début janvier. Certains y croient encore, avec un mélange de réalisme et de bienveillance, à l’image de Norbert Siri. « Je suis un éternel optimiste, s’amuse le président du Club des supporters. Trois victoires de suite et la première partie du tableau ne serait plus très loin. Je pense que c’est plus un problème mental, le fruit aussi de l’instabilité au club depuis 2005, de ces nombreux changements de présidents ou de coachs. Pour moi, il ne faudrait pas forcément tout changer au mercato. » Une analyse que partage Virginie Planchenault, fan depuis 1994 et responsable d’une section du Club des supporters basée à… Caen. « Je crois qu’avec un peu plus de réussite, on aurait pu glaner huit points de plus au cours des matchs déjà joués cette saison. Sans être exceptionnelle, je pense que cette équipe garde un vrai potentiel. En football, tout va toujours très vite?: il ne faut donc rien lâcher. Mais de toute façon, je continuerai à les encourager, même en Ligue 2. »

Il y a bien encore du monde pour défendre le club rouge et blanc?! Et pas uniquement dans l’organigramme ou les tribunes. Federico Zurleni n’a certes pas encore vu jouer l’équipe cette saison. Il espère le faire bientôt. Pour l’heure, il parcourt l’Europe, en tant que directeur marketing de Macron, la marque italienne qui équipe le club rouge et blanc. « Nous voulions investir le marché français avec l’aide d’un club de prestige et Monaco garde une vraie notoriété. Avoir signé avec eux devrait nous permettre de nous développer. Nous sommes désormais en contacts avancés avec d’autres formations, de Ligue 1 et de Ligue 2 ». La dernière fois qu’il a visité l’une des équipes qu’il habille, l’Italien est reparti du stade avec le sourire. C’était en Angleterre, après une inhabituelle victoire des joueurs de West Ham contre l’ogre Manchester United. Le genre de succès dont Monaco va très vite devoir s’inspirer…

Pour les Monégasques, l’AS Monaco reste un club à part. Facteur de rêve durant des années, avec comme point d’orgue, l’épopée européenne et la finale en Ligue des Champions en 2004, l’équipe en rouge et blanc a aujourd’hui du mal à faire rêver ses supporters du premier jour. Cible des attaques politiciennes, elle intéresse malgré tout toujours les forces vives monégasques. C’est pourquoi Monaco Hebdo a demandé aux acteurs culturels, sportifs et salariés de donner leur avis sur l’AS Monaco.

“C’est du masochisme”

Lors des dernières séances budgétaires, l’ASM en a pris pour son grade. Florilège.

Par Milena Radoman.

L’ASM est dans un état végétatif et la qualité de jeu se dégrade plus vite que la pelouse. Il faut dire qu’à 848?000 euros par an, le gazon a de quoi résister?! » Eric Guazzonne, conseiller national Unam, est en colère. Ce supporter de la première heure du club rouge et blanc, ne comprend plus la gestion de son équipe fétiche?: « On a vendu nos meilleurs joueurs et dépensé énormément en recrutement. On voit dans la presse que les dirigeants ne veulent pas mettre 4,5 millions d’euros pour un joueur et une semaine après, on en recrute un autre à 7 millions d’euros?! Pourquoi alors que la santé financière du club n’est pas bonne, met-on 12 millions d’euros en transferts?? Venir au stade aujourd’hui, c’est du masochisme… » Le 13 décembre dernier, pour l’élu, le bilan était sans appel?: « Ce qui se passe est nuisible pour la principauté ». Et ce n’était pas le seul conseiller national à piquer une grosse colère. Philippe Clérissi, également Unam, en remet une couche?: « Cette équipe surréaliste est une catastrophe. On ne vivra plus jamais la période de gloire de 2004. Les joueurs se succèdent à une cadence infernale. Il n’y a pas d’argent alors que l’argent est capital dans le monde du football. Il faut envisager une autre structure pour le club. »

Pour Rassemblement & Enjeux, Laurent Nouvion relance en public la solution qu’il avait évoqué dans nos colonnes (MH n° 724)?: une recapitalisation du club. « Quand vous tapez Monaco sur Google, vous obtenez 85 % de réponses pour l’ASM. Sur le plan de l’image, c’est un désastre. Il y a un problème, un gros problème structurel. C’est au gouvernement d’intervenir?: proposez une restructuration capitalistique?! »

Recapitalisation

Car si le conseil national a, par 9 voix contre 6, accepté que 3 % de la redevance versée par l’Etat à la Société des bains de mer parte à l’ASM, pour une nouvelle année, les élus attendent que l’Exécutif revienne l’an prochain avec « une solution financière pérenne qui permette d’équilibrer les comptes du club », sans avoir recours à la SBM. Et donc sans coupe pour les finances de l’Etat. « Evidemment, le gouvernement ne se réjouit pas de la situation actuelle. Il est prêt à accompagner l’évolution du club mais ce n’est pas lui qui entraine l’équipe de football », rétorque le ministre d’Etat. Un Michel Roger qui annonce pourtant que de nouveaux éléments seront donnés aux élus en commission plénière d’études. Et donc en privé. Alors que Monaco vient de rapporter un point du Parc des princes en décrochant un match nul (2-2) contre le PSG.

le violoncelliste Thierry Amadi
« Avec l’ex-chef Marek Janowski, nous n’aurions jamais répété un soir de match », indique le violoncelliste Thierry Amadi. © Photo OPMC.

Quand la culture joue collectif…

Loin du stade, les acteurs culturels de Monaco?? Au contraire?: cet univers-là compte aussi son lot de passionnés.

Par Martin de Kerimel.

Si c’était à refaire, il recommencerait sans hésitation. Quand l’orchestre philharmonique et l’AS Monaco ont souhaité proposer des billets couplés concert + stade la saison dernière, Thierry Amadi s’est aussitôt prêté au jeu. Violoncelle solo, il rigole encore d’avoir osé poser sur l’affiche promotionnelle en short et maillot au milieu de ses collègues en queue de pie. Pour lui, on peut aimer la musique classique et le foot. Un exemple?: Marek Janowski, l’ex-chef. « Avec lui, nous n’aurions jamais répété un soir de match. » Tant pis s’il reste difficile de persuader un habitué des stades de visiter un auditorium. Supporter occasionnel, Thierry n’est pas déçu des résultats de Monaco. Pour lui, le foot reste aussi l’occasion d’un bon moment entre potes, tout simplement.

Groupe et individualités

Ce qu’en pense Jean-Christophe Maillot?? Suiveur assez fidèle, le chorégraphe des Ballets de Monte-Carlo voit quelques similitudes entre son univers et celui du foot. S’il reconnaît volontiers ne pas être enthousiasmé par le spectacle proposé au stade Louis II cette saison, il pense avoir vécu des situations analogues. « Je dois moi aussi gérer un groupe d’individualités. J’ai également des relais sur le terrain, mes maîtres de ballet, et parfois quelques éléments perturbateurs. Il a pu m’arriver d’écarter des danseurs pour le bien du collectif. C’est souvent au dernier moment que je choisis la distribution d’un spectacle. Parfois, il se peut que je donne des responsabilités à ceux qui ne paraissent pas forcément la mériter, pour constater qu’ils parviennent collectivement à aller vers le haut et à se montrer digne de cette confiance. Mais moi, je ne laisse pas trois chances aux mauvais ». Transposer ce qui fonctionne dans le monde artistique aux pelouses?? Patrice Ayrault ne dit pas que ça serait toujours pertinent. Pourtant, lui aussi confirme que sa profession s’appuie sur des équipes faites d’individualités plus ou moins talentueuses Quand il le peut, le directeur technique de l’opéra aime aller au stade avec son fils. « Monaco ne m’avait pas paru si bas depuis les neuf ans que je suis ici. Ce qui surprend, c’est de les voir s’imposer face à de grandes équipes et ne pas y arriver face à des formations plus à leur portée. Dire ce qu’il faudrait faire, je laisse ça aux spécialistes. Disons qu’à mes yeux, l’équipe semble manquer de meneurs ».

Eux non plus ne rigolent pas

Railler les « footeux » et tirer sur l’ambulance, c’est loin d’être leur intention. Deux autres personnalités du sport livrent leur regard sur l’AS Monaco.
Par Martin de Kerimel.

Vivre dans l’ombre du football?? Tant pis si ça surprend?: ce n’est vraiment pas son impression. Il faut dire aussi que, du côté du palmarès, Frédéric Unternaehr a franchement du répondant. Toutes rassemblées dans sa chambre de la caserne du port, les récompenses et médailles que ce jeune apprenti-pompier a récoltées rappellent un passé de gymnaste pas tout à fait révolu. Parmi les faits de gloire de Fred?: cinq podiums aux jeux des petits Etats d’Europe 2007, dont deux titres au cheval d’arçon et à la barre fixe. Les résultats de l’AS Monaco Football club?? « Franchement, il n’y a pas de déception, de mon côté. Chaque individu peut avoir des soucis à un moment ou à un autre, et quand on sait également un peu comment ça se peut se passer, on sait bien que ce n’est pas tous les jours facile. Si j’avais un simple conseil à leur donner, c’est de toujours s’efforcer de jouer en équipe. » De sa discipline à lui en tout cas, le jeune homme garde toujours d’excellents souvenirs. « Aujourd’hui, tout le monde sait que Monaco existe aussi en gym, assure-t-il. Notez que la gym ne fait pas partie de l’ASM. C’est sûr que la médiatisation offerte au foot maintient un peu les autres sports à l’écart. C’est un peu frustrant parfois et on peut également être blessé par un manque de considération ou des idées reçues sur notre discipline, mais on est respecté au niveau des instances et du club lui-même. Voire idéalisé par les jeunes. »

D’autres succès

Du côté des sports collectifs, presque tous représentés à Monaco, il est patent que d’autres disciplines parviennent également à tirer leur épingle du jeu. Exemple?: le hand. Eric Perodeau, le président du club, réfute catégoriquement l’idée toute faite selon laquelle les difficultés du foot pourraient à terme être favorables à son propre sport. Il le dit même franchement?: « Personne n’a rien à y gagner ». Avec des moyens nettement plus faibles, ce dirigeant se réjouit toutefois de voir sa discipline gagner de belles lettres de noblesse. Il rappelle ainsi avec plaisir que l’AS Monaco handball a organisé à l’automne le Trophée des Champions, compétition de pré-saison entre les quatre meilleures équipes professionnelles françaises. Un succès organisationnel qui pourrait être suivi d’autres événements de ce type dans un futur proche. « Vraiment, loin de moi l’idée de vouloir dénigrer le foot. J’ai commencé par là, d’ailleurs, et on porte les mêmes couleurs du même club. Je dis cela sans être candide, bien sûr, sachant que ce sont malgré tout deux mondes bien différents. »

Le ballon, c’est leur hobby

Eux aussi, ils sont pros et aiment le foot. Seule vraie et grande différence?: taper dans le ballon n’est pas leur métier. Rencontre avec quelques passionnés salariés en principauté.

Par Martin de Kerimel.

Leur point commun?: une véritable passion pour ce jeu qu’est (aussi) le foot. Antonio Ribeiro, François Tallarida et Jean-Paul Mariotini sont tous trois dirigeants de l’unes des équipes amateurs engagées dans le challenge Rainier III. Lancée en 1976, cette vieille compétition inter-entreprises regroupe cette saison dix équipes issus de sociétés ou de services administratifs de la principauté. Double tenant du titre?: le Sun Casino, pour la plus grande fierté de Jean-Paul Mariotini. « Nous avons toujours eu de belles formations, y compris sous la bannière Loews Jeux. Sur les 33 éditions organisées avant cette année, nous en avons remporté 17, et pour ma part, j’en ai décroché 15 en tant que joueur. On fait toujours partie des favoris. » Fier, l’intéressé évoque aussi un palmarès européen, notamment conquis au… Championnat d’Europe des casinos, épreuve aujourd’hui disparue. L’AS Monaco?? Il la suit aussi, depuis environ 30 ans.

« Pas la cata »??

« Comme pour le Grand Prix, le fait que ce soit à Monaco est un plus. Je suis supporter et admirateur parfois, mais il y a un monde entre ce foot et le nôtre. Personnellement, je ne suis pas trop inquiet pour eux. Le problème, c’est l’attaque. Des tribunes, les voir mal classés ainsi, ça paraît incroyable, mais pour autant, je ne crois pas que ce soit la cata. » Antonio Ribeiro se montre sensiblement du même avis. « Dommage qu’ils aient connu des bas », estime celui dont l’entreprise, Ribeiro Frères, comptabilise une victoire et trois finales lors des dix dernières éditions du challenge Rainier III. « Le Sun Casino reste l’équipe à battre. Chez nous, ça crée en tout cas une émulation. J’ai même reçu une médaille du prince dernièrement, ça fait franchement chaud au cœur ».

C’est sans doute aussi pour cette dimension humaine que François Tallarida apprécie de suivre les matchs du championnat corporatif. « Le challenge permet à tous les joueurs amateurs de pratiquer, pour le plaisir, leur sport favori et ce quel que soit leur niveau footballistique ou leur âge ». Vrai passionné, il est lui aussi supporter de l’AS Monaco. L’important pour lui reste surtout de prendre du plaisir avec sa propre formation?: elle est actuellement classée en milieu de tableau, au 5ème rang du challenge, comptant très exactement le même nombre de points que deux autres formations, les équipes de la Sûreté publique et de la Société monégasque d’assainissement.