mercredi 24 avril 2024
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Toutes à l’école à Monaco ?

Publié le

Tina Kieffer
© Photo Alberto Colman

En décembre, l’ancienne Froufrouteuse Tina Kieffer, invitée par le Monaco Press Club, est venue à Monaco présenter son association Toutes à l’école.

La rose ou la bougie Marie-Claire, vous connaissez ? Ce n’est qu’une facette (et un levier dans la levée des fonds) de Toutes à l’école. Depuis 2005, l’association créée par la journaliste Tina Kieffer a fait son chemin. En un temps record. Un an après que l’ancienne directrice de la publication de Marie-Claire a rencontré dans un orphelinat Chandara, une petite fille — qu’elle a adoptée, et qui va changer sa vie —, elle ouvre l’école-pilote Happy Chandara, basée à 12 km de Phnom Penh au Cambodge. Aujourd’hui, l’établissement accueille 730 élèves de l’école primaire à la première année de collège. L’objectif de l’école est dans son slogan : « Demain je serai une mère et une femme instruite ». A Happy Chandara, les petites rêvent aujourd’hui de devenir médecin, professeur ou coiffeuse. Et ce grâce à l’ouverture d’un centre professionnel en 2013. « On ne veut pas être dans l’élitisme, il n’y a pas que des petites qui vont aller loin dans les études. » L’idée est d’accompagner les élèves jusqu’à l’entrée à l’université ou les orienter dans un parcours professionnel. Logique dans un pays décimé par les Khmers Rouges où « un tiers de la population a été massacré. Le Cambodge, où la moitié de la population a moins de 20 ans, a perdu 90 % de ses intellectuels durant le génocide ». Pourquoi uniquement des filles ? « Sur tous les enfants scolarisés dans le monde, à peine un tiers sont des filles. Et deux tiers des 900 millions d’adultes analphabètes dans le monde sont des femmes », explique Tina Kieffer. Au Cambodge, les petites filles, évincées du système scolaire dès la fin du primaire, sont souvent contraintes de travailler dès le plus jeune âge pour aider leurs famille. C’est pourquoi Happy Chandara accueille en priorité des petites issues des familles les plus pauvres (avec un revenu mensuel inférieur à 100 dollars). Et aide les familles, que ce soit avec des paniers alimentaires ou parfois en embauchant un parent.
Pour les former, l’établissement mise sur un personnel de 115 salariés, les professeurs français formant des enseignants khmers voués à terme à les remplacer. « On veut autonomiser le projet. Il s’agit de donner une canne à pêche, pas le poisson », résume l’ancienne chroniqueuse de Frou-Frou, l’émission de Christine Bravo sur France 2.

Effets de la crise
Aujourd’hui, Toutes à l’école peut compter sur des marraines et parrains de choix comme Claire Chazal ou Michel Drucker. Ou des partenaires aux reins solides comme L’Oréal ou Séphora. Ce qui n’empêche que pour cette association financée à 40 % par les parrainages des enfants et à 60 % par les entreprises, les temps sont durs. « On a senti la crise surtout cette année. heureusement nous avons 3 ans de visibilité (au budget actuel) mais je voudrais avoir 4 à 5 années d’avance », confie Tina Kieffer. L’ancienne directrice de Marie-Claire, qui a désormais changé de vie, souhaite développer son association. Que ce soit en Belgique ou au Luxembourg. Pourquoi pas une antenne à Monaco ? Rien n’est exclu. « Nous bénéficions déjà de soutiens importants comme la Fondation Cuomo et un particulier très discret », indique Tina Kieffer. Avis aux bonnes volontés…

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