mercredi 24 avril 2024
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Grève pendant le Grand Prix : pourquoi les taxis français ont renoncé

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En France, la fédération des taxis de province (FFTP) et le comité Côte d’Azur VTC (CCA VTC) avaient déposé conjointement un préavis de grève (1) pour la période du Grand Prix de Monaco, avant de se rétracter. Pour calmer les esprits, le gouvernement monégasque va leur délivrer plus de vignettes.

Vite montée, puis vite retombée, la colère d’une frange de taxis français n’a pas fait long feu. Après l’appel à la grève d’une partie des salariés de la SBM, puis celui d’une partie des effectifs de l’hôtel Fairmont [à ce sujet, lire notre article Restauration et hôtellerie : menace de grève pendant le Grand Prix, publié dans Monaco Hebdo n° 1240 — NDLR], des taxis français envisageaient, eux aussi, de perturber le déroulement de la course de Formule 1 (F1) pour mieux faire entendre leurs revendications. Fabrice Cavallera, président de la fédération des taxis de province (FFTP) et Christophe Sella, président du comité Côte d’Azur VTC (CCA VTC), avaient ainsi co-signé une lettre adressée au préfet des Alpes-Maritimes, et déposé un préavis de manifestations, mardi 10 mai 2022, sur sept axes, à l’occasion du Grand Prix de Monaco, à partir du jeudi 26 mai, jusqu’au 29 mai 2022.

Le gouvernement délivre 210 vignettes

Sans surprise, le gouvernement princier a peu apprécié l’initiative, et il a d’abord appelé au calme, avant de faire une offre. Le nombre de vignettes accordées aux professionnels du transport de personnes des Alpes-Maritimes a donc été revu à la hausse pour la saison estivale, jusqu’au 31 octobre 2022 : 210 vignettes seront accordées par les autorités monégasques, soit 180 pour les VTC et 30 pour les taxis, contre 120 à 130 ces deux dernières années [lire notre encadré — NDLR]. Dans la foulée, le préavis de manifestation a été levé par les contestataires du FFTP et du CCA VTC, satisfaits de cet accord. Mais ils préviennent d’ores et déjà que les négociations devront reprendre après le 31 octobre 2022, pour définir les nouveaux quotas de vignettes accordés aux chauffeurs du département français. Les taxis de Monaco, représentés par l’association des exploitants de taxis indépendants (AETIM), n’ont pas réagi suite à cet accord.

Le gouvernement ajuste sa politique de vignettes

Une vignette « haute saison » est mise en place du 1er mai au 31 octobre 2022 pour les professionnels du transport de personne des Alpes-Maritimes, a annoncé le gouvernement monégasque, qui précise également que son quota de vignettes est « supérieur de +50 % à celui de 2021, soit 210 vignettes » : jusqu’à 180 vignettes pour les VTC et jusqu’à 30 vignettes pour les taxis. Le gouvernement ajoute également que « l’introduction d’une limite de 100 courses par vignette, un temps envisagée, a été abandonnée. » Certaines dispositions, actuellement en vigueur, font aussi l’objet d’évolutions, comme l’assouplissement de la contrainte « avoir 3 ans d’existence ». La mention « y compris, éventuellement, sous diverses formes sociétales successives » a été ajoutée, pour les VTC uniquement. La contrainte « ayant acquis pendant au moins deux années, une vignette » a été supprimée pour les VTC, tout comme l’obligation d’« avoir, entre 2014 et 2019, acquis au moins une vignette » pour les taxis. Les autres principales modalités actuellement en vigueur, notamment les obligations de moralité, demeurent inchangées, a indiqué le gouvernement, tout en précisant qu’il réunira dès le mois de septembre 2022 l’ensemble des professionnels concernés, afin de déterminer la mesure qui sera appliquée pour la saison hivernale 2022-2023.

1) À ce sujet, lire notre article Les taxis français manifesteront-ils pendant le Grand Prix ? publié dans Monaco Hebdo n° 1241.