jeudi 25 avril 2024
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Rue Caroline : les commerçants en colère

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Chiffre d’affaires en chute libre, bruit, poussière, mauvais agencement… Les critiques fusent chez les commerçants.

Si les travaux de la rue Caroline sont presque achevés (la fin est prévue la première semaine de juillet), la colère des commerçants, elle, est encore bien vive. Depuis plus de 7 mois, gérants de boutiques, riverains et restaurateurs vivent aux côtés des marteaux-piqueurs et des camions de chantier. Au-delà « du bruit et de la poussière » que tous qualifient d’« insupportable », c’est surtout l’impact financier qui est le plus difficile à vivre pour eux. Et pour cause. Tous ont vu leur chiffre d’affaires baisser de façon vertigineuse. « Les touristes ou des acheteurs potentiels voyant la rue totalement en chantier évitaient évidemment d’y passer », constate l’un d’eux.

Indemnisation
Chez les restaurateurs aussi, l’impact financier a été très lourd. Pour faciliter le travail des ouvriers, certains ont préféré fermer leur établissement pendant plusieurs semaines et mettre leurs employés en congés. Tous ont dû également démonter puis remonter leurs terrasses. Une opération qui a forcément généré des frais conséquents. « Une fois les terrasses réhabilitées, elles n’étaient pas non plus exploitables en raison du bruit et de la poussière aux alentours. Nos clients, forcément, fuyaient ! ». Un gros manque à gagner que certains chiffrent à plusieurs dizaines de milliers d’euros. Pas étonnant donc que certains comptent saisir la commission d’indemnisation du préjudice économique. Celle-ci a été justement créée pour indemniser les professionnels situés à proximité immédiate d’un chantier de travaux publics. Interrogé par Monaco Hebdo sur ce point, le gouvernement répond que « depuis le début des travaux, les commerçants en difficulté sont invités à présenter un dossier complet afin que leur situation soit étudiée au cas par cas. » Avant d’ajouter : « Le département des affaires sociales par l’intermédiaire de l’inspection du travail a mis en place un dispositif exceptionnel en faveur des restaurateurs. A savoir, une prise en charge partielle des salaires, selon conditions. »

« Anti-commercial »
Ce qui a aussi soulevé le courroux des commerçants, c’est l’agencement de la rue, qu’il qualifie « d’anti-commercial. » En ligne de mire : les escaliers situés sur les parties latérales, gauche et droite, de la rue Caroline. « On a constaté que les gens restent surtout sur la partie centrale de la rue. Et ceux qui regardent les vitrines en descendant ou en montant doivent en même temps faire attention aux marches, qui, elles-mêmes ne sont pas très visibles. C’est très casse-gueule. Des gens trébuchent. De plus, ces escaliers, freinent ou empêchent les personnes âgées, les personnes en chaise roulante ou encore les parents avec leurs poussettes de déambuler près des vitrines. »

Mis devant le fait accompli
Autre grief exprimé par les commerçants : le fait d’avoir été mis devant le fait accompli. Selon eux, la réunion d’informations des commerçants a eu lieu le 5 novembre 2013 et les premiers coups de pioche ont été donnés deux semaines plus tard. « Cette rue, il fallait la refaire. Certes. Mais que l’on nous prévienne pas 15 jours avant ! ». Si l’aspect global de la rue est, aujourd’hui, plutôt séduisant, le diable est dans les détails. Exemple ? Sur la partie centrale de la rue Caroline, il y a des pavés, mais qui ne sont pas lisses. Ce qui freine considérablement les personnes en chaise roulante qui ont bien du mal à se déplacer en montée…

Deux millions d’euros ou plus ?

Deux millions d’euros ont été nécessaires pour la réfection de la rue Caroline. Un supplément de budget a été toutefois prévu pour la réfection de l’escalier situé entre la rue de Millo et la rue Caroline. L’escalator reliant ces deux artères sera d’ailleurs remplacé par un ascenseur pour les personnes à mobilité réduite. Travaux prévus : début octobre 2014. Début 2015, le gouvernement envisage aussi le renouvellement du revêtement des rues adjacentes : rue Langlé, rue Princesse Florestine et rue Louis Notari.