vendredi 19 avril 2024
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Prêts, partez, lisez…

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La Fondation Prince Pierre de Monaco a lancé son “Marathon de lecture”, en proposant aux lecteurs assidus des rendez-vous littéraires réguliers. Une initiative nécessaire dans une Principauté désertée par les librairies…

Par Romain Massa.

«On a vu disparaître les librairies une à une. Aujourd’hui, il n’y en a plus », déplore Ingrid De Bruyn, présidente de l’association des parents d’élèves de Monaco. En France pourtant, les libraires indépendants sont les premiers distributeurs de livres sur le marché. Talonnés de très près par les centres commerciaux qui accordent de plus en plus de places à la littérature. Sur le Rocher, la FNAC ou Carrefour occupent la totalité du marché du livre.

Les centres commerciaux en monopole
Dans ces enseignes, la politique est simple : beaucoup de best-sellers et peu d’ouvrages spécialisés, pour une rentabilité maximum. Pour sortir des sentiers battus, « on est obligé de passer par Internet », constate Ingrid de Bruyn. Le commerce en ligne représente désormais 12 % du marché du livre en France. Au point qu’Aurélie Filipetti, ministre de la Culture, s’est saisie du problème, réclamant à Amazon de payer des impôts à la France…
A la FNAC de Monaco où les meilleurs ventes sont Incognito de Dan Brown et Mrs Dalloway de Virginia Woolf, on organise la parade : « Nous n’accordons pas seulement une grande place à la littérature dans nos rayons, nos conseillers s’y connaissent vraiment pour aiguiller au mieux les clients et ça, aucun site ne le propose. » Un service de qualité pour compenser des prix parfois excessifs, l’intention est louable. Pourtant, le papier a du souci à se faire pour son avenir. Un souci nommé livres électroniques. S’ils connaissent un démarrage poussif, ces « e-books » deviendront assurément une part importante de la vente de produits culturels dans les années à venir.

Les romans électroniques, nouveaux maîtres du sable ?
Liseuses, tablettes ou smartphones, permettent d’acheter et lire des livres, directement sur le support. « Il faut vivre avec son temps » conclut la présidente de l’Association des parents d’élèves. Pour l’heure, les prix restent assez proches de celui du marché, et le choix assez restreint, mais de larges innovations sont dans les tuyaux. Notamment pour rendre la bande dessinée attractive sur ces appareils high-tech. Puisqu’en dépit du succès de l’année passée, Les 50 nuances de Grey, livre porno-érotique qui a su séduire plus d’un million de françaises, ce sont bien les âmes pures qui portent le marché du livre vers le haut. La littérature jeunesse a, en effet, très bien fonctionné l’an passé, portée par des romans pour adolescents comme « Hunger Games » ou des bandes dessinées et leurs personnages phares : Titeuf, Largo Winch ou encore Lucky Luke. Aujourd’hui, 1 Français sur 6 dispose d’une tablette alors, avec l’arrivée des beaux jours et la perspective de passer de longues heures au bord de l’eau, le traditionnel roman ne devrait pas mourir mais muter. Vers une révolution culturelle ? Une chose est sûre, sans le vouloir, Monaco y est déjà préparé.

Le “Marathon de lecture”, c’est quoi ?

La Fondation Prince Pierre de Monaco remet depuis 1951 son prix littéraire à un écrivain pour l’ensemble de son œuvre. Lancée depuis le 12 juin, cette édition 2013 met à l’honneur le travail de Yasmina Reza, Alain Mabanckou, Phillipe Labro, Hélène Cixous et Vassilis Alexakis. Parallèlement, un autre prix est décerné, celui de « la bourse de la découverte » permettant de mettre en lumière — depuis 2001 — les ouvrages d’écrivains méconnus. Les livres sélectionnés seront disponibles à la médiathèque de Monaco et des communes limitrophes. La médiathèque Louis Notari donne rendez-vous à ses lecteurs le mercredi 11 septembre à 17 heures pour un thé littéraire. Le lundi 30 septembre à 15 heures, une rencontre y est organisée avec les auteurs de la Bourse de la Découverte.