mardi 23 avril 2024
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La police monégasque
déménage et s’engage

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La direction de la sûreté publique a présenté mi-octobre 2020 ses locaux provisoires au prince Albert II, situés au stade Louis-II.

Dans le même temps, elle a signé la charte d’engagement du pacte national pour la transition énergétique.

Le 19 octobre 2020, ce n’est pas pour assister à un match de football que le prince Albert II s’est rendu au stade Louis-II, terrain de jeu habituel de l’AS Monaco dont il est un vrai passionné. Accompagné du ministre d’État Pierre Dartout et de deux conseillers-ministres, Marie-Pierre Gramaglia (Équipement, Environnement et Urbanisme) et Patrice Cellario (Intérieur), le souverain a visité les locaux provisoires de la sûreté publique. Il faut dire que ce déménagement, réalisé en une quinzaine de jours, est le point de départ d’un changement important dans l’histoire de la police monégasque. Dans trois ans, en 2023 donc, la sûreté publique retournera rue Suffren-Reymond, dans ses locaux historiques. Ils auront, d’ici là, bien changé : surélevé, le bâtiment comptera alors 7 étages, contre 5 actuellement, et passera d’une surface générale de 3 000 à 6 000 m2. Accueillant alors l’école de police, le tribunal de simple police et la division du renseignement intérieur, il pourra abriter plus de 300 fonctionnaires, contre 245 jusqu’à présent. Le rouge et le blanc, couleurs de la principauté, s’inviteront sur la façade, ainsi qu’une piste d’atterrissage pour les drones, sur les toits. Sans oublier 250 m2 de panneaux photovoltaïques, pour 60 % d’autonomie énergétique estimés. Enfin, un musée de la police sera installé dans le salon d’honneur. Les travaux ont commencé en septembre 2020.

Installés sur trois étages

La rue Suffren-Reymond n’en est pas pour autant abandonnée des services de sécurité monégasques. On y trouve en effet toujours la police judiciaire, le PC, la brigade des mineurs, le centre de supervision et la salle de garde. C’est logique : les cellules sont restées à la Condamine. De fait, tous les services ayant un lien avec les gardes à vue et les rétentions ont dû rester sur place. Pour le moment, une bonne partie des fonctionnaires de la sûreté publique est donc installée au stade Louis-II, sur trois étages. Au premier, se trouve ainsi le service des résidents. C’est là que les étrangers qui habitent à Monaco effectuent leurs démarches courantes. Au deuxième, se sont installés l’école de police, déjà là depuis l’été 2020, le secrétariat du tribunal de simple police, qui gère les contraventions, et la division de police urbaine, qui assure le maintien de l’ordre public, la régulation du trafic, et le contrôle de la population. Au troisième, enfin, l’administration générale et la direction ont posé — provisoirement — leurs valises et leurs dossiers. Notons aussi qu’un kiosque nouvelle génération a été installé au guichet d’accueil. Il doit permettre de simplifier les démarches des Monégasques.

© Photo Manuel Vitali / Direction de la Communication

« on voit bien que les défis sont à la hauteur de l’urgence climatique ayant pour conséquence des épisodes de plus en plus fréquents et violents » Marie-Pierre Gramaglia. Conseillère-ministre pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme

Un engagement pour la transition énergétique

Cette visite a aussi constitué l’occasion pour le prince Albert II d’officialiser les engagements « verts » de la sûreté publique. La police monégasque a en effet signé la charte d’engagement du pacte national pour la transition énergétique, que porte au nom du souverain la mission pour la transition énergétique (MTE). « Comme chacun le sait, le prince souverain a impulsé la création de ce pacte et en a été le premier signataire, lui donnant ainsi un formidable élan, rappelait ainsi, lors de la signature de la charte, Marie-Pierre Gramaglia, conseillère de gouvernement pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme. Aujourd’hui, nous comptons près de 1 500 membres individuels, et près de 130 entités monégasques, institutions, entreprises ou associations. Un collectif qui représente plus du quart des effectifs salariés de la principauté qui sont mobilisables sur les enjeux de transition énergétique. » De son côté, Richard Marangoni, directeur de la sûreté publique, a estimé que « les derniers drames survenus dans l’arrière-pays maralpin ne font que confirmer qu’il est temps que nous nous prenions tous en main pour protéger l’environnement à travers nos actions et nos décisions quotidiennes. Il en va de notre existence et de notre avenir. Aussi, le personnel de la sûreté publique s’emploie depuis plusieurs années à appliquer les recommandations préconisées pour apporter sa participation au développement durable. […] Mais, nous savons que nous pouvons et que nous devons faire encore plus. » La sûreté publique va ainsi pouvoir mettre en œuvre de nouvelles actions liées au développement durable (voir ci-après). Les enjeux sont à la hauteur de l’urgence : rappelons que la principauté de Monaco s’est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Soit, à l’échelle climatique, après-demain, au mieux. « En regardant notre monde, on voit bien que les défis sont à la hauteur de l’urgence climatique ayant pour conséquence des épisodes de plus en plus fréquents et violents comme les orages dévastateurs qui ont frappé si durement les trois vallées des Alpes-Maritimes : la Roya, La Vésubie et la Tinée, rappelait Marie-Pierre Gramaglia. En quelques heures, les rivières de montagnes irriguant ces vallées se sont transformées en flots tumultueux d’une extrême violence emportant des vies précieuses, ne laissant que tristesse et désolation. Face à ces terribles événements, plus que jamais, je suis convaincue que notre prise de conscience individuelle et collective ne peut souffrir d’aucun relâchement. Notre engagement doit être total. »

La mission pour la transition énergétique en bref

Créée par le prince Albert II, la mission pour la transition énergétique (MTE) doit assurer le management des projets de limitation des émissions de gaz à effet de serre et de développement des énergies renouvelables. Elle a ainsi lancé en janvier 2018 le pacte national pour la transition énergétique, mis en valeur par dix ambassadeurs sélectionnés fin septembre. La MTE s’appuie pour cela sur une équipe de neuf collaborateurs. Elle comptabilise une cinquantaine d’événements en 2020. Elle a, notamment, mis en ligne à la rentrée un nouvel outil, le « coach carbone du pacte », disponible sur Internet (www.pacte-coachcarbone.mc). Très attendu des signataires du pacte, il facilite l’ensemble des démarches qui lui sont rattachées. Pour faciliter les choix, les actions du pacte seront accompagnées sur cet outil d’une fiche éco-geste dédiée et d’une estimation fine des quantités d’émissions carbone ainsi évitées. « Le pacte national n’est pas un outil figé, commentait, lors du lancement de l’outil, Marie-Pierre Gramaglia. Il s’ajuste et évolue au fil du temps et des besoins. Nous l’adaptons et l’optimisons pour qu’il soit au plus proche de la réalité, des attentes des adhérents et des derniers développements numériques. »

Les réalisations de la sûreté publique

Sans être formellement contraignante, la charte du pacte national pour la transition énergétique, signée le 19 octobre 2020 par la sûreté publique se veut engageante. « L’adhésion au pacte n’est pas un acte symbolique », a notamment rappelé Marie-Pierre Gramaglia, conseillère de gouvernement pour l’équipement, l’environnement et l’urbanisme. La police de Monaco a ainsi mené d’ores et déjà plusieurs chantiers pour réduire son impact environnemental :

  • Concernant la mobilité : acquisition au cours de ces dernières années de trois véhicules hybrides, de quatre véhicules à propulsion électrique totale, et de treize vélos à assistance électrique ; remplacement progressif des véhicules thermiques diesel par des véhicules essence ; mise en place d’horaires de travail décalés ; mise en œuvre ponctuelle du télétravail pour quelques postes.
  • Concernant les déchets : mise en place d’une procédure de dématérialisation de la documentation d’archives ; remplacement des bouteilles et gobelets en plastique par un système de fontaines à eau et de bouteilles ou de contenants réutilisables ; mise en place du tri sélectif en collaboration avec la société de nettoyage et les différents fournisseurs de consommables (cartouches d’encre, piles…) ; installation au sein de chaque division d’une poubelle pour le recyclage du papier, mutualisation d’un certain nombre d’imprimantes.
  • Concernant l’énergie : mise en place progressive d’éclairages à led ; mise en place de détecteurs de mouvement dans les parties communes, les toilettes, les vestiaires et les parkings pour optimiser le temps d’éclairage ; consignes aux personnels d’éteindre les appareils électriques et éclairages de leurs bureaux et couloirs communs en fin de journée ; mise en place d’une pompe à chaleur réversible pour le chauffage et la climatisation ; changement de 90 % des armoires électriques vétustes du bâtiment ; changement du tableau général basse tension (TGBT), ce qui permet de connaître la consommation du bâtiment en temps réel ; projet de mise en œuvre de panneaux solaires dans le cadre de la surélévation des locaux rue Suffren-Reymond.