Eboulements, bouchons, voies fermées… Pour les “pendulaires”, pendant plus d’une semaine, accéder à Monaco par la route a pris des airs de parcours du combattant. Et pour cause. En trois jours, la Côte d’Azur a connu les intempéries les plus violentes de ces vingt dernières années.
Par Margaux Biancheri.
« Les premiers jours, il m’a fallu deux heures quarante pour me rendre à mon travail et quasiment autant pour rentrer à la maison. Soit presque 6 heures dans la voiture ! », souffle Sébastien, désabusé. Et ce salarié monégasque qui vit à Cagnes-sur-mer est loin d’être le seul à avoir subi cette galère. Les pluies diluviennes du 16 au 20 janvier ont provoqué un effondrement sur la colline de Nice-Est. Après avoir été fermés à la circulation pendant deux jours, le tunnel A500 et l’autoroute A8, entre la sortie Nice-Est et la sortie Monaco, ont péniblement réouvert, malgré les travaux. Les automobilistes sont donc nombreux à perdre patience et à attendre la remise en état de toutes les voies de l’A8 (ce qui ne devrait pas intervenir avant 3 ou 4 semaines), même s’ils constatent une nette amélioration du trafic. Sur l’autoroute A8, des travaux de sécurisation et de confortement ont été assez rapidement mis en place, avec des équipes travaillant de nuit (entre 21h et 5h) afin de limiter le plus possible la gêne occasionnée, explique-t-on du côté d’Escota. En attendant une plus grande fluidité du trafic, nombreux sont ceux à s’être tournés vers le train afin de faciliter leurs trajets. Le réseau ferroviaire semble connaître moins de perturbations sauf entre Nice et Drap en raison d’éboulements ainsi que sur la ligne Nice/Breil-sur-Roya.
Circulation alternée durant 2 mois
Il faut dire que dans la région PACA, crues des cours d’eau, éboulements, coulées de boue ont laissé des traces. Vingt-deux communes des Alpes Maritimes, dont Nice et Menton, sont reconnues en état de catastrophe naturelle (voir encadré). A l’Est du département, 500 m avant l’embranchement en direction de l’Italie, la basse corniche, d’abord fermée, a adopté une circulation alternée après un éboulement. Une solution qui ralentit forcément le trafic automobile et entraîne des embouteillages réguliers, malgré les déviations sur la moyenne corniche. Or, selon une source proche de la mairie de Roquebrune-Cap-Martin, les travaux destinés à conforter la falaise et rétablir la chaussée devraient durer encore près de 2 mois.
Une aide de 5 millions d’euros
Au final, la facture sera très salée. La remise en état des routes est estimée aujourd’hui à 6 millions d’euros par la Métropole de Nice (une estimation qui ne couvre pas les dégâts sur les routes départementales et les voies privées). De son côté, le conseil général des Alpes-Maritimes a débloqué une enveloppe de 5 millions d’euros pour aider les collectivités à faire face aux réparations. Le 21 février, le conseil régional pourrait bien compléter cette aide. C’est du moins ce qu’a annoncé le président Vauzelle.