La 20ème édition de la No Finish Line aura lieu du 16 au 24  novembre.

Créé en 1999 pour promouvoir la première journée monégasque des droits de l’enfant, cet événement caritatif est devenu au fil des années un rendez-vous incontournable en principauté. A l’occasion de cette édition anniversaire, Monaco Hebdo a rencontré son créateur, Philippe Verdier. Interview.

Qu’est-ce que la No Finish Line ?

Le principe de la No Finish Line est simple. Un circuit d’environ 1,4 km est ouvert pendant neuf jours et huit nuits non-stop. Les personnes peuvent venir tous les jours si elles veulent ou une seule fois. L’inscription est valable pour toute la semaine. On peut courir ou marcher. Certains essaient de faire des performances, d’autres viennent une seule fois, seuls, entre amis ou en famille. Les animaux de compagnie sont acceptés. On a aussi des mamans et des papas avec des poussettes. Toutes ces personnes courent pour une seule cause et essaient de faire le plus de kilomètres possibles puisque nous, organisateurs, nous nous engageons à reverser un euro par kilomètre parcouru.

À quoi sert l’argent récolté ?

L’année dernière, près de 16 000 personnes sont venues et ont parcouru plus de 430 000 kilomètres. C’est donc à nous de trouver le financement. Les 430 000 euros récoltés permettent de financer des projets en faveur d’enfants défavorisés, souffrants, malades… Que ce soit ici en principauté, en région PACA ou dans le monde, surtout en Afrique et au Népal depuis trois ans.

Depuis combien de temps la No Finish Line existe-t-elle ?

Cette année, c’est la vingtième édition. La No Finish Line a été créée en 1999. 750 personnes y avaient participé et environ 9 000 kilomètres avaient été parcourus. Ces résultats sont ceux que l’on avait faits en 2018 pendant une heure avec la venue d’un collège. Pendant une heure, 8 500 km ont été parcourus alors que la première année, on a fait ça en une semaine.

Cela montre toute l’évolution de la No Finish Line durant ces années ?

Oui, nous avons chaque année de plus en plus de participants. Cela nous étonne car le bassin est relativement réduit (80-90 personnes). On arrive à capter quasiment 20 % de ce bassin de population. Jamais nous n’aurions pensé qu’on allait autant mobiliser les gens ou plutôt, que les gens allaient autant se mobiliser pour cette cause.

D’où vous est venue l’idée de créer cet événement ?

Quand j’étais à la Jeune Chambre économique (JCE) de Monaco, la Jeune Chambre internationale (JCI) voulait initier une journée universelle des droits de l’enfant chaque 20 novembre. Pourquoi ? Parce que les 20 novembre 1959 et 20 novembre 1989, il y a eu la Déclaration et la Convention des Droits de l’enfant, signées et ratifiées par la majorité des pays. Il n’existe pas de Journée internationale de l’enfant, beaucoup de pays européens le font le 20 novembre. En Afrique c’est en octobre, aux États-Unis c’est le 10 juin… Il n’y a pas cette instauration d’une journée, ce qui peut paraître incroyable d’ailleurs. La Jeune Chambre internationale voulait donc que les dirigeants présentent une motion à l’ONU pour instaurer cette journée. Toutes les jeunes chambres, dans chaque pays, devaient faire de la publicité et inciter les dirigeants à pousser cette motion. J’avais proposé pour ma part trois projets, dont une No Finish Line pendant un an. L’idée était de créer un circuit dans Monaco, où pendant un an une personne avec un porte-drapeau faisait la promotion pour l’instauration de ces journées universelles des droits de l’enfant.

Et que s’est-il passé ?

Avec ce schéma-là, il y avait beaucoup de contraintes donc on a réduit à un mois. Notre projet a toujours été retoqué par le gouvernement. On a alors demandé un peu dans l’urgence une audience au prince héréditaire. Nous lui avons présenté le projet, le format, neuf jours-huit nuits non-stop et il a tout de suite adhéré à ce projet. Il nous a aidé et s’est impliqué de manière importante. Le projet est né de cette manière.

Malgré tout, il n’y a toujours pas aujourd’hui de journée universelle des droits de l’enfant ?

Malheureusement, seule une trentaine de pays a adhéré à soutenir cette motion, il en fallait à peu près une centaine pour que cette motion soit acceptée. Elle est donc partie aux oubliettes et malheureusement, il n’y a toujours pas de journée universelle des droits de l’enfant dans le monde.

L’Odysséa, les Virades de l’espoir, la No Finish Line… La course solidaire a le vent en poupe : pourquoi cette alliance sport et engagement ?

L’Odysséa ou d’autres sont axés sur un événement très court, où les gens se donnent à fond et font une course sur 10 km, 20 km… La No Finish Line n’est plus un événement sportif. Il y a des sportifs car on sélectionne une cinquantaine de personnes qui viennent du monde entier pour faire les huit jours non-stop, dont certains vont dépasser les 1 000 kilomètres. Il y a un 24 heures officiel puisque des formats sont officiels au niveau des fédérations sportives (des 6 heures, des 12 heures, des 24 heures, des 6 jours). Ces 50 personnes sont sélectionnées dans le monde entier, elles viennent et on fait un 24 heures le dernier week-end. Mais à part ça, les gens viennent plus pour se détendre, pour se rencontrer, pour mieux se connaître au niveau d’une entreprise… La No Finish Line est plus un événement solidaire qu’un événement sportif.

Ces 50 sportifs du monde entier viennent à titre gracieux ?

Non pas du tout. Ils paient même beaucoup plus cher, 160 euros. Mais ils sont logés et nourris sur place. On ne les invite pas, on ouvre ces inscriptions le 2 mai et grosso modo le 10 mai on a déjà nos 50 sportifs. On a une liste d’attente. Certains viennent d’Australie, d’autres d’Europe, du Canada, des États-Unis… Aujourd’hui, faire la No Finish Line à Monaco est devenu une référence, d’autant plus que maintenant cinq autres existent en Europe. Une communauté No Finish Line se crée aujourd’hui, et certains ne font plus que ça.

Combien de participants attendez-vous cette année ?

Nous sommes aujourd’hui (l’interview a été réalisée le 6 novembre 2019, N.D.L.R.) à 10 000 pré-inscriptions. Nous sommes à peu près dans les mêmes eaux qu’en 2018. En 2018, nous avons eu plus de 1 300 collégiens de Charles III. Nous ne les aurons pas cette année. On arrivera je pense aux 16 000 participants, sauf si la météo est désastreuse. En règle générale, on a inscrit les années précédentes entre 3 500 et 4 000 personnes sur le circuit. Si la météo est catastrophique, il n’y en aura peut-être pas 4 000 mais 2 000.

Et quel est l’objectif cette année en termes de kilométrage ?

Nous avons eu des années exceptionnelles en météo. L’année dernière, la météo n’était pas géniale mais nous n’avons pas perdu trop de kilomètres. S’il y a des journées intenses de pluie, on peut perdre 30 000 kilomètres. Aujourd’hui, on fait à peu près 50 000 kilomètres par jour. Si on en perd 30 000, c’est une moitié de journée qui est quasiment irrattrapable. On est malheureusement soumis à la météo.

Qui peut participer à la No Finish Line ?

Tout le monde peut participer. Sauf les personnes en roulettes. Les fauteuils roulants sont bien sûr acceptés. Mais tout ce qui est trottinettes, patins, rollers, petits vélos pour les enfants… sont interdits car le circuit est aujourd’hui saturé.

Combien coûte l’inscription ?

L’inscription permet de payer tous les frais logistiques, qui représentent plus de 180 000 euros (location de chapiteaux, aménagement intérieur, système de kilométrage et de puces…). L’inscription est de 12 euros pour les adultes et de 6 euros pour les moins de 10 ans, avec une caution de 10 euros pour la puce qui permet de calculer le nombre de kilomètres parcourus. Lorsque les personnes rendent la puce, elles ont trois choix : soit elles redemandent la caution, soit elles choisissent parmi une vingtaine de produits dérivés, soit elles la laissent en don. Aujourd’hui, le don des cautions représente notre plus gros sponsor puisqu’environ une personne sur deux laisse la caution en don.

Comment êtes-vous financés ?

Les inscriptions représentent environ 30 % de nos recettes. Elles servent à payer essentiellement la logistique et l’organisation de la No Finish Line. Les 70 % restants proviennent un peu du sponsoring et de l’engagement des équipes. Énormément d’équipes s’engagent. Environ 12 000 personnes sont inscrites sous une équipe et 4 000 sont en individuel. Et 11-12 % des équipes inscrites paient leurs kilomètres. Certaines font 200 ou 300 kilomètres mais d’autres font 10 000 à 20 000 kilomètres. Ces équipes donnent un euro du kilomètre donc on a 35 à 37 % des kilomètres qui sont auto-financés, pour lesquels on n’a pas besoin de chercher le financement car elles nous paient leurs kilomètres. On n’a donc plus “que 65 %” de financement à trouver avec des donations.

Et pour cette 20ème édition, un donateur fera preuve d’une générosité inédite ?

Oui une personne, qui nous a déjà aidée il y a 5 ou 6 ans, donnera un euro par kilomètre que vont faire tous les jeunes de moins de 20 ans à Monaco. Donc j’encourage tous les jeunes de moins de 20 ans à venir à la No Finish Line, même pour faire un tour ou dix tours. En 2018, cela a tout de même représenté plus de 60 000 kilomètres. Nous sommes donc à peu près certains de pouvoir remporter notre pari, à savoir de donner un euro par kilomètre.

Quel est le poids des sponsors ?

On a des sponsors qui sont présents depuis l’origine comme la mairie de Monaco, l’électricien Corsi et Gramaglia. En général, nos sponsors sont hyper-fidèles. On n’en perd quasiment pas. Et chaque année, nous avons quelques sponsors supplémentaires qui nous permettent de pouvoir toujours donner plus car les participants font de plus en plus de kilomètres.

Des records ont été établis sur la No Finish Line (voir encadré) : certains d’entre eux vont-ils tomber cette année ?

Tout dépend de la météo et de la concurrence. Le leader qui veut gagner va se caler sur ses poursuivants, il ne va donc pas forcément se défoncer pour aller chercher les 1 000 kilomètres. Leur but, c’est de gagner. S’ils peuvent le faire sur 950 kilomètres, et pas 1 000, ils le feront. C’est le sport.

Il y a donc un esprit compétition sur la No Finish Line ?

Les gens viennent pour la compétition. Gagner la No Finish Line Monaco est un peu le Graal aujourd’hui par rapport aux autres No Finish Line. C’est la plus difficile. À Monaco, il y a pratiquement les meilleurs mondiaux sur le format. Il y a ceux qui ont fait les meilleures performances sur les six jours au cours de la dernière décennie. Il y a les 50 sportifs des huit jours, les 150 des 24 heures, il y en a environ 200 qui viennent pour se défoncer et faire leur meilleur score… Mais après, chacun à son niveau, va essayer de faire son meilleur score et se fixe des challenges.

Il y a derrière la No Finish Line une association, Children & Future : de quoi s’agit-il ?

La No Finish Line a été créée quand j’étais à la Jeune chambre. Pendant deux ans, on a réussi à organiser la No Finish Line de bric et de broc. Et dès la fin de la première édition, je me suis rendu compte que pour pérenniser ce projet, il fallait créer une structure. On a donc créé Children & Future en 2001 pour développer la No Finish Line et aussi d’autres actions pour lever des fonds. On organise notamment la No Finish Line Dance. Cet événement est un concours de danse qui réunit près de 700 personnes, 200 ou 300 danseurs. Ce concours nous permet de récupérer entre 10 000 et 15 000 euros chaque année. L’association Children & Future est amenée à gérer la No Finish Line et à suivre tous les projets initiés grâce à la No Finish Line.

Vous financez des projets grâce à la No Finish Line : comment sont-ils sélectionnés ?

Nous aimons bien être en direct donc ne pas donner à une association qui va en garder peut-être 20 ou 30 % pour ses frais de fonctionnement et 70 % pour des projets particuliers. On essaie donc de maîtriser la totalité d’un projet, de A jusqu’à Z. Et nous aimons tout ce qui est construction ou achat de matériel pour que les structures qui ne peuvent pas se permettre de construire une école, un orphelinat, un internat… puissent le faire grâce à nous. Mais ensuite, on est sûr et certain parce qu’on a un suivi et parce qu’on a réalisé une étude au préalable, que cette structure peut s’auto-financer ou avoir d’autres financements, surtout étatiques, pour permettre le fonctionnement d’une école…

Quels projets avez-vous financé ?

En France, pour la fondation de Nice qui a des foyers pour enfants isolés, en rupture familiale… on a construit des terrains multisports à La Trinité pour un coût de 70 000 euros. On a aussi cofinancé avec la No Finish Line Nice une salle un peu multimédia pour un foyer de jeunes filles. On aime donc bien tout ce qui est éducatif avec un apport en construction et en matériel important. On a aussi aidé Lenval pour l’autisme avec des salles spécialisées, Carros pour SOS villages d’enfants où on a payé et équipé des salles pour recevoir les enfants et leur famille… Avec 430 000 euros, on suit aujourd’hui une vingtaine de projets qui vont de 1 500-2 000 euros à plus de 100 000 euros pour le centre cardio-thoracique pour faire opérer des enfants atteints de malformations cardiaques.

Vous devez être très sollicités ?

On est très sollicité, on nous propose des projets complètement farfelus. On reçoit par Internet beaucoup de demandes, notamment de pays africains. On ne choisit que des projets sur lesquels on a un suivi, on connaît les gens. On va payer en direct les entreprises. On a par exemple un projet à Madagascar, on a payé l’entreprise de maçonnerie en direct, on a payé le charpentier en direct… Des personnes que l’on connaît suivent pour nous le chantier. On a un reporting tous les 15 jours… Tout est hyper-normé et on sait ce que l’on a payé, à qui on a payé et que c’est utilisé à 100 % pour le projet.

Les Monégasques sont également beaucoup sollicités d’un point de vue caritatif : cela a-t-il un impact ?

Nous sommes un peu jalousés je pense. Mais nous avons la chance aujourd’hui que les entreprises, parce que l’engagement est bénéfique pour tout le monde, ont abandonné tous leurs événements pour se focaliser uniquement sur la No Finish Line. Je ne ressens pas particulièrement d’essoufflement dans les investissements parce que beaucoup d’entreprises vont payer les inscriptions de leurs salariés. Pour les individuels, l’inscription est de 12 euros, le prix d’une place de cinéma, et ils repartent avec un tee-shirt, ils ont le ravitaillement sur les 8 jours s’ils veulent, ils peuvent venir tous les jours boire manger marcher et courir. L’investissement est très faible sur la No Finish Line donc il n’y a pas d’essoufflement. On ne propose pas une table ou une place au gala à 500 ou 1 000 euros. La No Finish Line est très accessible et pas onéreuse.

Oslo, Paris, Nice, Athènes, Bratislava… Votre concept a réussi à s’exporter à l’étranger : qu’est-ce que cela vous inspire ?

C’est une satisfaction et une fierté. Je n’en reviens pas. Quand on court à Bratislava et que l’on est entouré du prince Albert II et de Peter Sagan (coureur cycliste slovaque, N.D.L.R.) qui participent au dernier tour, cela paraît irréel. Et dès la première année quel que soit l’endroit, on retrouve les mêmes ingrédients. Ils ont tous eu la piqûre No Finish Line et je pense que ça va durer longtemps. Mon rêve est d’en avoir une par semaine, donc 52 dans le monde.

D’autres villes sont intéressées ?

Oui d’autres villes sont intéressées. On est très sollicité. J’ai un listing avec beaucoup de villes dans le monde entier. Il faudrait aujourd’hui qu’une ville un peu mythique telle que New York, Tokyo, Los Angeles, San Francisco, Mexico ou encore Londres, ville du charity Business… organise une No Finish Line et alors le concept pourrait complètement exploser et se développer. J’aimerais qu’il y ait une nouvelle ville chaque année. Depuis 5 ans, il y a une nouvelle No Finish Line chaque année.

Une No Finish Line en Afrique, c’est possible ?

Pour le moment, il n’y a pas eu de suite, je suis un peu déçu. Le Maroc aurait été une bonne étape. Il y a eu des possibilités en Côte d’Ivoire, Sénégal, Cameroun… Ça aurait été un beau développement. J’ai aussi rencontré une personne en Afrique du Sud. Mais il n’y a pas eu de suite. Mais peut-être qu’un jour la petite graine va germer et donner quelque chose. Créer une No Finish Line est une grosse entreprise, il faut avoir du courage, il faut trouver un ou deux sponsors ou des mécènes pour lancer la machine. Et il y a toujours cette promesse d’une devise par kilomètre. C’est l’obligation qui est la plus difficile.

La No Finish Line fête cette année ses 20 ans : faut-il s’attendre à des surprises ?

Il y a un événement officiel qui s’appelle le challenge des 20 ans. Le 20 novembre à 20 heures débute une course qui dure 20 heures, donc jusqu’au jeudi 21 à 16 heures. Cette course va récompenser l’équipe qui a fait le plus de kilomètres, avec ses 20 premiers coureurs. Une remise des prix aura lieu le 21 au soir, ce sera assez festif et il y aura quelques surprises. On a aussi prévu un running dating, où tous les célibataires ou non peuvent faire un ou plusieurs tours, ou plus si affinité avec une personne de leur choix. Cela permet de faire connaissance durant quelques tours… et cela se terminera avec une soirée qui sera très festive.

Des célébrités sont attendues ?

Cette année, la Roca Team va venir le 20. Ils vont faire un gros truc avec même une émission autour d’eux. Et ils vont inviter tous leurs fans car ils veulent que tous leurs fans viennent s’inscrire sur la No Finish Line. L’AS Monaco va aussi faire une équipe, ils vont mobiliser pas mal de joueurs pro. Pour les célébrités, on a toujours des bonnes surprises. L’année dernière, Charles Leclerc est venu faire quelques tours… J’espère qu’il reviendra cette année.

La No Finish Line a-t-elle un parrain ?

On a du mal à trouver un parrain comme on avait eu avec Deschamps qui s’était beaucoup investi. On aimerait trouver une figure représentative et qui chaque mois publie quelque chose sur la No Finish Line. Un parrain qui s’engage, ce n’est pas uniquement un jour au départ et ensuite on ne les voit plus pendant un an. C’est ma conception du parrainage.

La No Finish Line en chiffres

126 045 participants depuis sa création

3 506 416 kilomètres parcourus depuis la première édition

3 666 941 euros versés au profit des enfants depuis 1999

432 675 euros récoltés en 2018

Une vingtaine de projets financés chaque année

436 963 kilomètres en 2017 record de la distance parcourue en une édition

1 041 kilomètres parcourus en huit jours. Record détenu par Didier Sessegolo chez les hommes

924 kilomètres parcourus en huit jours. Record détenu par Sarah Barnett chez les femmes

248 kilomètres parcourus en 24 heures. Record chez les hommes

222 kilomètres parcourus en 24 heures. Record chez les femmes