samedi 20 avril 2024
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Les télécoms de demain vus par Huawei

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En marge du Monaco Chinese Festival, François Quentin, président de Huawei France, a décrypté les tendances qui vont animer l’univers des télécommunications dans les dix prochaines années.

« Les gens vont vouloir tout, partout, tout le temps. » Cette prédiction sur l’évolution de l’usage des télécoms, François Quentin, président de Huawei France, l’a faite lors d’un déjeuner-conférence au Café de Paris, le 17 février. Devant les adhérents de la Chambre de développement économique de Monaco, il est venu évoquer le futur des technologies de l’information et de la communication (TIC), marché à 3 000 milliards d’euros qui représente 6 % du PIB mondial. Or, Huawei, fournisseur de réseaux chinois, s’est imposé comme un acteur incontournable du secteur et réalise 70 % de son chiffre d’affaires hors de Chine. Depuis l’an dernier, il demeure un partenaire important de Monaco Telecom. L’opérateur monégasque a notamment fait appel à lui pour déployer la 4G en principauté, lancée en octobre 2013, et pour optimiser sa couverture réseau en intérieur (tunnels, bâtiments,…). Faire simple pour les usagers dans un univers complexe à maîtriser, c’est le défi qui attend le monde des télécoms. La qualité de service perçue par les usagers va devenir « discriminatoire » selon le président de Huawei France, pour qui les infrastructures réseaux doivent devenir « plus résilientes ». Pour François Quentin, « certaines tendances vont apparaître extrêmement lourdes sur le long terme. »

50 milliards d’objets connectés
Le patron de Huawei France cite notamment le smart, « à savoir tout ce qui implique la réaction avec valeur ajoutée, l’intelligence » (Siri sur iPhone par exemple), le NFC, technologie destinée à effectuer des achats ou démarrer un véhicule avec son téléphone portable, ou encore les lunettes et lentilles connectées, type Google Glass, qui se servent de la réalité augmentée. François Quentin table sur 50 milliards d’objets connectés dans un temps très proche. Une estimation qui rejoint celle de deux de ses principaux concurrents Ericsson et Alcatel Lucent, qui ont établi la même prévision pour 2020. En 2020 également, Huawei entend se montrer pionnier sur la 5G (débits de 10 gigabits/s) en dépensant 600 millions de dollars d’ici 2018, mais il faut encore en « définir les normes. »

Europe, marché difficile
L’Europe demeure « une zone clé » pour Huawei, qui compte une quinzaine de centres de recherche et 8 000 employés sur le vieux continent. Cependant, tout n’est pas rose pour le géant chinois. La commission européenne a entre autres ouvert une enquête en 2013, soupçonnant l’entreprise de dumping social. « Les parts de marché de Huawei en Europe sont très inférieures à celles de ses concurrents (Alcatel-Lucent, Siemens, Ericsson) en Asie. Nous n’avons pas envahi l’Europe, nos parts de marché sont raisonnables. A eux trois, nos concurrents comptent 40 000 employés en Chine et nous quelques milliers en France », rétorque François Quentin. « C’est un faux débat qui se videra de lui-même quand les faits seront compris », ajoute encore le président de Huawei France.