vendredi 19 avril 2024
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Les jardiniers en colère

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La nouvelle réforme de réduction du temps de travail n’est pas au goût du personnel de l’aménagement urbain de la principauté. 90 d’entre eux ont manifesté pour montrer leur mécontentement.

Par Margaux Biancheri.

Le personnel de l’aménagement urbain de la principauté est en colère. Et déterminé à le faire savoir. C’est pourquoi, le 18 mars, 90 ouvriers du service jardins, égouts et voirie ont débrayé de pendant 4 heures et manifesté à Fontvieille. «Le gouvernement veut modifier les dispositions que nous avons obtenues grâce à un arrêté ministériel l’année dernière», soutient Eric Mayet, le secrétaire général du syndicat. Dans les rues, mégaphone à la main, les jardiniers scandent «Touchez pas à nos acquis!» Dans le cadre de la réforme du statut des fonctionnaires, le gouvernement souhaite en effet uniformiser le temps de travail dans la fonction publique à 37h30. Or, le service est à 39h hebdomadaires actuellement. «Cette réforme signifie pour nous une suppression de nos primes, soit une perte de 200 euros et par conséquent de notre pouvoir d’achat», poursuit le syndicaliste.

Contrats précaires
Autre source de colère pour les manifestants : la multiplication des emplois précaires. Pour rentrer dans le service de l’aménagement urbain, il faut passer par le poste de suppléant, l’équivalent d’un CDD dans le civil, qui au bout de trois ans de service permet normalement l’accès à une titularisation. Aujourd’hui, cela fait cinq à six ans que certains travaillent dans l’expectative d’avoir un contrat stable. «On nous met le couteau sous la gorge en nous disant: «Si vous ne signez pas ces accords, il n’ y aura pas d’embauche.» Mais si on signe, les personnes qui sont aujourd’hui dans l’attente rentreraient alors sans prime, travailleront moins et cotiseront moins. Comme nous». Les suppléants représentent 10 à 20 % selon les services, soit 14 personnes et sont pourtant, selon les syndicats, indispensables pour maintenir un service public de qualité.

Le gouvernement interloqué
S’ils ne sont pas entendus, les ouvriers sont bien décidés à mener une autre grève. «Nous sommes les moins payés de la fonction publique, nous ne demandons pas d’augmentation ! De plus, nous ne sommes pas fonctionnaires, mais agents de l’Etat. La preuve: nous cotisons à la CCSS», se justifie Eric Mayet, soutenu par ses équipes. «Nous ne sommes pas fermés à la discussion, mais nous ne changerons pas de position», conclura-t-il. Le gouvernement, quant à lui, se dit étonné. «Il n’a jamais été question de remettre en cause les avantages acquis pour les personnels en place», annonce-t-il dans un communiqué, en confirmant également sa disponibilité pour maintenir le dialogue autour des départs à la retraite. Autre source d’étonnement pour le gouvernement: le syndicat de l’aménagement urbain souhaiterait porter à 65 ans l’âge de départ à la retraite alors que la limite légale est aujourd’hui fixée à 60 ans…