vendredi 29 mars 2024
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Olivier Wenden : « L’urgence aujourd’hui, c’est clairement la protection des mers et des océans »

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A la tête de la fondation prince Albert II depuis 2006, Bernard Fautrier a quitté ses fonctions début octobre  2019 pour devenir conseiller spécial chargé des questions d’environnement auprès du gouvernement.

Olivier Wenden, jusqu’ici directeur exécutif de la fondation, lui succède au poste de vice-président.

Monaco Hebdo l’a rencontré pour évoquer son programme, ses ambitions et les missions de la fondation. Interview.

Depuis le 1er octobre 2019, vous êtes le nouveau vice-président de la fondation prince Albert II : qu’est-ce que cette nomination représente pour vous ?

C’est un très grand honneur de servir le prince Albert II, qui a depuis maintenant 13 ans un engagement pour la cause environnementale. Un engagement sincère, un engagement de terrain, un engagement politique fort. J’ai rejoint la fondation il y a cinq ans, aux côtés de Bernard Fautrier. Pour moi, cette nomination est à la fois une continuité dans l’action de Bernard Fautrier, qui avait été appelé par le prince pour créer cette fondation, et l’opportunité de poursuivre cet engagement si fort, si marqué d’Albert II.

Quelle place occupe aujourd’hui la principauté dans la protection de l’environnement ?

De par mes voyages, j’ai pu constater que la principauté, c’est toujours à l’étranger le souvenir de Grace de Monaco, du prince Rainier, du glamour, du jeu, du tourisme, mais pas que. Aujourd’hui, les gens relèvent aussi l’engagement du prince pour l’environnement. En une décennie, on a réussi à ancrer dans l’esprit des gens que cette principauté de 2 kilomètres carrés est aussi un acteur majeur sur un thème majeur comme l’environnement. Cela est très appréciable et motive nos équipes pour œuvrer aux côtés du souverain dans cette démarche très sincère, très pragmatique, très concrète sur des sujets pourtant très complexes.

Quel rôle joue le prince Albert II ?

Le prince Albert II est très engagé sur ces questions. Sa fondation est un outil au service de sa conviction. Le prince préside le conseil d’administration de sa fondation, qui se réunit deux fois par an. Il préside le comité scientifique et technique de sa fondation, qui se réunit aussi deux fois par an. Le souverain se rend sur le terrain, il visite des projets que nous soutenons, il participe à des conférences… Quel que soit le déplacement, la question environnementale est présente donc l’action de la fondation du prince de Monaco fait partie de tous les déplacements. Et en tant qu’équipe, nous nous attelons à participer autant que possible aux activités des autres partenaires monégasques (gouvernement, Monaco Economic Board (MEB), tourisme, les ambassades…) pour leur apporter cet éclairage, si particulier et pourtant si présent dans la principauté, qu’est l’environnement.

Comment la fondation prince Albert II a-t-elle été créée ?

La fondation prince Albert II de Monaco est la seule organisation non gouvernementale (ONG) présidée par un chef d’État en exercice. C’est sa spécificité. La fondation a été créée en juin 2006, c’est-à-dire moins d’un an après l’accession au trône de Monaco du prince Albert II. Le prince s’était rendu au pôle Nord à deux reprises avant la création de sa fondation. En effectuant une mission à plus ou moins 100 ans d’intervalle avec le prince Albert Ier, en s’arrêtant aux mêmes endroits, il a pu constater les dommages, l’impact du changement climatique sur les régions polaires. En rentrant à Monaco, il a décidé de mettre son nom et son temps au service de cette cause si importante. En 2009, il s’est rendu au pôle Sud. Là encore, il a vu des choses tragiques, et cela l’a renforcé dans sa conviction d’agir.

Quelles sont les missions de la fondation ?

Aujourd’hui, la fondation agit dans ses statuts dans trois zones prioritaires : la mer Méditerranée pour des raisons géographiques et historiques, mais aussi les régions polaires pour cette tradition familiale, et parce que les régions polaires sont des laboratoires de ce qui se passe à plus grande échelle, dans un espace-temps réduit. Aujourd’hui, la montée des eaux, la perte de biodiversité, la fonte des glaces… s’accélèrent et touchent d’autres régions du monde. Environ 90 % des glaciers européens vont disparaître d’ici 2100, les Pyrénées n’auront plus de glaciers par exemple, et seulement 10 % resteront dans les Alpes. Enfin, les pays en voie de développement sont la troisième zone prioritaire car ce se sont malheureusement les pays les plus touchés par les effets du changement climatique et la montée des eaux. Des Etats-nations disparaissent, des petits États insulaires du Pacifique disparaîtront d’ici 50 à 100 ans. Des solutions sont déjà envisagées pour reloger les populations mais on va perdre des États…

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«  En une décennie, nous sommes passés de bailleurs de fonds, on sélectionnait des projets, on les finançait et on exigeait des rapports pour le suivi et désormais nous lançons nos propres projets  »

Comment agit la fondation ?

Ces pays sont en manque, pas nécessairement d’argent, mais humain, de savoir-faire, d’innovations et c’est ce que la fondation essaie d’apporter au travers de partenariats, des organisations avec lesquelles nous travaillons sur le terrain. La fondation apporte un soutien quotidien, concret, de terrain. Et à l’étage supérieur, on fait du lobbying. Le prince de Monaco est président de sa fondation, et il est chef d’État. Donc ce qu’il constate sur le terrain, il peut le faire remonter au niveau politique, que ce soit en rencontre bilatérale avec d’autres chefs d’État ou de gouvernement, mais aussi au niveau multilatéral dans des enceintes comme l’ONU. On a connu des succès incroyables, comme la sauvegarde du thon rouge.

Comment avez-vous sauvé le thon rouge de Méditerranée ?

Le prince de Monaco a réussi à sauver le thon rouge de Méditerranée en prenant une action politique, un discours demandant l’inscription du thon rouge sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Cela signifiait l’interdiction de pêcher, l’interdiction de commerce… L’objectif était de convaincre et d’attirer les médias et les décideurs politiques sur cette question. Et en cinq ans, le thon rouge de Méditerranée a été sauvé. Les stocks sont repartis à la hausse et aujourd’hui, la fondation accompagne une démarche de pêche durable. Il faut réguler et respecter le cycle de vie de ces écosystèmes pour apporter des ressources pérennes. On ne cherche pas à pénaliser le développement humain, ni économique, on cherche juste à faire entendre raison aux entreprises.

Vous avez aussi lancé une alliance pour sauver le phoque moine de Méditerranée ?

Oui, nous avons lancé au printemps dernier la « Monk seal alliance », une alliance méditerranéenne pour sauver le phoque moine de Méditerranée. Nous avons réussi à stabiliser ces populations d’espèces absolument magnifiques et attachantes en Grèce, sur l’île de Gyaros. Avec le World Wildlife Fund [le Fonds mondial pour la nature — N.D.L.R.] (WWF), et les autorités grecques, nous avons pu créer un sanctuaire, une aire marine protégée. La population de phoques moines s’est stabilisée. Aujourd’hui, l’idée c’est peut-être de la réintroduire en Méditerranée, là où cette espèce a toujours été.

Quels sont les projets de votre fondation ?

Dans son domaine d’action, la fondation couvre le spectre environnemental au sens large : le changement climatique et de facto les énergies renouvelables. La fondation est aussi active pour protéger la biodiversité sur terre et en mer. Dans sa lettre de missions, elle a également le soutien aux projets de promotion de ressources durables en eau. La question de l’océan est aujourd’hui en train d’émerger. Avant, peu de gens voyaient la connexion avec le climat. Depuis cinq ans, on a commencé à établir le lien entre océan et climat par la participation à la plateforme océan-climat ou encore à la Global Ocean Commission. Cette commission internationale a d’ailleurs été dissoute car elle n’avait qu’un seul objectif : inscrire un objectif de développement durable spécialement dédié aux océans. Cet objectif a été atteint en 2015, avec l’objectif de développement durable (ODD) 14 dédié aux océans.

Fin septembre 2019 a eu lieu la troisième édition du Monte-Carlo Gala for the Global Ocean : quel est l’objectif de ce gala qui réunit chaque année des stars internationales ?

Le Monte-Carlo Gala for the Global Ocean est devenu en trois ans le temps fort de la fondation puisqu’il s’agit de notre levée de fonds principale, dédiée à la préservation des océans. C’est devenu un évènement majeur dans le calendrier monégasque, européen voire international. Les célébrités nous rejoignent de plus en plus facilement : 800 invités étaient présents cette année. On sent qu’il y a un enjeu pour cette cause. Il y a donc une prise de conscience forte sur ce thème.

Quelle somme ce gala a-t-il permis de lever cette année ?

Cette année, nous avons levé environ 16 millions d’euros. Nous avons la chance de pouvoir toujours confirmer qu’un euro donné à la fondation est un euro attribué aux projets. C’est parce que nous bénéficions de la générosité du gouvernement monégasque qui nous met à disposition les locaux, la moitié du personnel… qu’aujourd’hui, nous pouvons encore nous permettre d’allouer 100 % de nos donations aux projets.

Quels sont les autres moments forts de votre fondation ?

La dernière semaine du mois de mars, il y a la Monaco Ocean Week. Nous sommes sur une plateforme conçue par le gouvernement, la fondation, l’Institut océanographique, le Yacht Club, le Centre scientifique de Monaco pour promouvoir l’action des acteurs monégasques sur ces questions mers-océans. On invite des partenaires étrangers, des organisations internationales… Quarante-cinq évènements sont organisés en une semaine. On essaie de regrouper le secteur industriel, le secteur privé, les scientifiques, les entreprises d’innovation pour mettre en œuvre les solutions. Monaco devient durant une semaine la capitale des océans. La Monaco Blue Initiative, elle, est un groupe de réflexion qui réunit des chercheurs, des scientifiques, des décideurs politiques… Chaque année, pendant deux jours, sous la présidence du prince, ils échangent sur des thématiques données. Enfin, en juin, il y a la remise des prix, un temps fort institutionnel de la fondation où le prince attribue trois bourses à des laboratoires, à des scientifiques dans les trois domaines d’action de la fondation, à savoir le changement climatique, la biodiversité et l’eau.

À quelle hauteur la fondation est-elle subventionnée par l’État ?

C’est fluctuant. C’est une recette qui a été fixée d’un commun accord par une convention entre l’État et la fondation depuis l’origine. Elle varie entre 300 000 et 450 000 euros par an. Ensuite, il s’agit de fonds propres, d’où l’importance des levées de fonds. Depuis sa création, la fondation a financé 470 projets, pour une enveloppe budgétaire de 55 millions d’euros. On reste très humble dans notre approche, nous sommes une petite association internationale. Notre plus-value reste le fait de pouvoir faire du projet de terrain, mais aussi de la sensibilisation au plus haut niveau.

Quels sont vos dossiers prioritaires en tant que nouveau vice-président de la fondation ?

Je travaille pour le prince de Monaco. C’est le prince de Monaco qui façonne sa fondation, moi je suis là pour exécuter ses décisions. Mais l’axe fort de la fondation reste l’océan. Aujourd’hui, très peu de leaders politiques et d’organisations se penchent sérieusement sur ces questions. Le plastique, les aires marines protégées et les espèces en danger sont les trois axes majeurs de l’action de la fondation aujourd’hui.

Votre fondation a lancé Beyond Plastic Med (BeMed), un projet pour combattre la pollution plastique en Méditerranée : de quoi s’agit-il ?

En une décennie, nous sommes passés de bailleurs de fonds, on sélectionnait des projets, on les finançait et on exigeait des rapports pour le suivi et désormais nous lançons nos propres projets. Nous en avons trois. Un de ces projets est BeMed, Beyond plastic Med. Aujourd’hui, le Graal serait de trouver une solution pour nettoyer les océans mais cela n’existe pas. Notre approche consiste donc à voir comment lutter contre les pollutions plastiques à leurs sources. On a fédéré les acteurs en Méditerranée, on finance des micro-projets (15 000 euros par projet) qui doivent être réalisés en un an et demi. On travaille la base pour faire remonter au niveau politique les bonnes pratiques. On peut éliminer très facilement le plastique dans  les hôtels, sur les plages dans certaines localités… Des acteurs s’y engagent, et on peut le faire sans attendre qu’il y ait une loi interdisant le plastique au niveau national.

Vous avez d’ailleurs lancé avec Chanel un Club entreprise sur ces questions ?

Oui, et cela dépasse largement le cadre financier. Ce ne sont pas des mécènes. Ce sont des entreprises qui se sentent impliquées, qui sentent qu’il y a un vrai changement au niveau de l’attitude des consommateurs. Et elles veulent se fédérer autour du prince Albert pour échanger, réfléchir et mettre en œuvre des nouveaux process, production et distribution, autour de la problématique plastique. Quelque chose se passe au niveau du secteur privé.

Les aires marines protégées sont le deuxième pilier de votre action ?

On pense que c’est véritablement un outil fondamental de développement économique et de respect de la biodiversité des écosystèmes. On a lancé cette idée qui a été soutenue par le gouvernement monégasque, le gouvernement français, le gouvernement tunisien depuis 2015. Nous avons donc des États membres. Ça a été élargi à l’Espagne, au Maroc, on discute avec l’Albanie et le Monténégro. Pour ce projet, on est sur du macro avec des États membres et un fonds fiduciaire qui pèse une bonne dizaine de millions d’euros aujourd’hui. Les financements sont multilatéraux.

Vos priorités sont donc les mers et les océans ?

L’urgence aujourd’hui est clairement la protection des mers et des océans. C’est un sujet où nous sommes légitimes, forts et mon idée, si le souverain est d’accord, est de renforcer ce positionnement, le structurer, le pérenniser et développer en parallèle des sujets plus terrestres comme la cohabitation entre l’homme et la faune sauvage et la pollinisation.

Vous travaillez aussi avec le gouvernement sur la question de la haute mer ?

La haute mer est aujourd’hui une zone de non-droit. Et elle couvre une bonne partie des océans. On y fait ce que l’on veut en termes de commerce, d’extraction… Mais il y a tout de même une volonté des États, sous l’égide de l’ONU, pour commencer à réfléchir à une régulation.

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«  Le rapport du GIEC pose des bases scientifiques claires indiscutables, mais il faut ensuite le traduire au niveau politique et c’est tout le travail que nous sommes en train d’élaborer jusqu’à la COP25  »

Quels investissements ont été engagés par la fondation ?

Pour Beyond Plastic Med (BeMed), qui repose sur des micro-projets, on est sur un financement très classique. On sélectionne les projets, et chacun dispose de 15 000 euros. Et à l’inverse, pour le fonds fiduciaire pour les aires marines protégées, on a un mécanisme financier beaucoup plus large. On a un capital investi par les États membres qui est placé, qui génère des intérêts. Et les intérêts servent chaque année à financer les projets d’aires marines. On n’est donc pas sectaire en termes d’investissements, on joue sur toutes ces échelles que ce soit du micro-projet, du projet très concret terrain à de l’investissement beaucoup plus important en termes de volumes et sur du long terme.

Quel regard portez-vous sur le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), dont les conclusions sont particulièrement alarmantes (lire l’interview de Jean-Pierre Gattuso, directeur de recherche CNRS au laboratoire d’océanographie de Villefranche-sur-Mer qui a collaboré à ce rapport dans Monaco Hebdo n° 1122) ?

Les conclusions du dernier rapport du GIEC, et ce n’est pas une grande surprise, sont inquiétantes. Si l’on regarde les choses de manière pragmatique, ce rapport a été voulu et demandé par le prince de Monaco début 2016. Il a été porté par sa fondation, par son gouvernement. 

La bonne nouvelle est que nous avons réussi à l’époque à convaincre d’autres pays. Il y a donc une prise de conscience des États et des scientifiques. L’océan mondial est un vrai sujet et a toute son importance aujourd’hui. Ce rapport du GIEC est donc à la fois la consécration de l’engagement du prince pour cette question et le signal d’alarme entendu. On a une base de travail documentée, avérée, un très bon résumé à l’attention des décideurs politiques. Le rapport pose des bases scientifiques claires indiscutables mais il faut ensuite le traduire au niveau politique et c’est tout le travail que nous sommes en train d’élaborer jusqu’à la COP25 au Chili (1) qui sera la première COP bleue. L’idée est de reprendre les conclusions du GIEC pour les traduire et les transcrire dans un document plus politique et plus engageant. Tous les jours, pierre après pierre, on bâtit cette nouvelle politique internationale.

Certains grands pays remettent en cause l’accord de Paris. Faut-il être optimiste ou pessimiste quant au futur de notre planète ?

En tant qu’ONG, nous constatons que nous pouvons aller bien plus vite, bien plus loin sans attendre l’engagement national ou fédéral. Aux États-Unis, indépendamment des prises de position de l’État fédéral, vous avez l’engagement de ville, l’engagement d’États, l’engagement d’entreprises multinationales qui entendent et affirment vouloir s’engager pour respecter l’accord de Paris. N’attendons pas que quelqu’un règle ces problèmes environnementaux. Nous pouvons tous agir à nos propres niveaux, dans notre appartement, notre maison, avec nos enfants. Chacun peut apporter une pierre à l’édifice. Monaco et la fondation y participent à leur échelle.

Les jeunes semblent de plus en plus investis dans les questions environnementales ?

C’est une très bonne chose que les jeunes se mobilisent. Aujourd’hui, le problème c’est la génération des parents. Ce sont eux qu’il faut convaincre. La génération du baby-boom a été la source du problème et c’est elle qui peut apporter une solution. On ne peut pas continuer de transmettre ce fardeau environnemental de génération en génération. Il faut agir. C’est donc très bien que les jeunes au sens large, enfants, adolescents, jeunes adultes, soient sensibilisés. Et en tant que consommateurs, ils ont leur mot à dire. C’est là que nous avons le plus de chance de voir les choses évoluer dans les prochaines années. Il y a un changement d’attitude, un changement d’approche dans la consommation quotidienne. Aujourd’hui, on veut de la qualité mais on cherche des produits plus éthiques, plus écoresponsables. Il y a une prise de conscience supplémentaire qui fait que l’industrie commence à se poser de vraies questions. La jeunesse est donc non seulement un signal d’alarme, mais aussi un consommateur de poids.

1) Secoué par une violente crise sociale, le Chili a renoncé, mercredi 30  octobre 2019, à organiser la COP25.