mardi 16 avril 2024
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Cimetière de Monaco : pas de risque de saturation, selon la mairie

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Avec une population en constante augmentation et un territoire restreint, la question du manque de places dans le cimetière de la principauté se pose. Mais pour le maire de la ville, Georges Marsan, ce sujet ne suscite aucune inquiétude : les Monégasques et les résidents monégasques sont tranquilles pour au moins 15 ans. Explications.

Alors que la principauté devrait compter près de 40 000 habitants, dont environ 10 000 Monégasques, d’ici 2030, la possible saturation du cimetière dans une ville qui manque d’espace, n’inquiète pas outre mesure la municipalité. Il faut dire qu’avec 600 décès en 2018, la mairie peut voir venir. « L’an dernier, nous avons enregistré 600 décès en principauté. Et sur ces 600 décès, 60 % sont des étrangers. De ce fait, ils ne sont pas Monégasques ou résidents monégasques. Ce pourcentage de personnes touchées par un deuil repartent dans leur pays. Pour Monaco, nous sommes donc sur une capacité de 300-350 décès monégasques ou résidents, lesquels peuvent prétendre à la concession », explique Pascal Blanc, directeur de la Somotha.

7 875 concessions

Aujourd’hui, selon les chiffres fournis par la mairie, le cimetière monégasque contient 2 571 caveaux et 5 304 cases. Avec un total de 7 875 concessions, le président de la Somotha assure qu’« il n’y a pas de restriction en matière d’inhumation dans le cimetière de Monaco. Fonction de la demande, la mairie est capable de s’adapter tout de suite et peut aujourd’hui mettre à disposition un caveau immédiatement ».

« Tranquilles pour 15 ans »

Pour faire face à une éventuelle saturation, outre l’ajout de 80 concessions dans le carré israélite, la mairie s’est dotée en 2015 de caveaux supplémentaires. « Aujourd’hui, sur les caveaux, nous sommes “tranquilles” pour 15 ans », annonce Georges Marsan, maire de Monaco, qui confirme que la municipalité est en capacité de répondre aux demandes des familles : « Avant, il n’y avait pas de liste d’attente, mais on donnait tout de même la priorité aux Monégasques. Aujourd’hui, un Monégasque ou un résident monégasque qui souhaite un caveau a la possibilité d’avoir un caveau, plutôt qu’un tiroir ». Par ailleurs, pour répondre à l’augmentation constante des crémations depuis 1991 (6 familles sur 10 se tournent aujourd’hui vers la crémation, selon la Somotha), la mairie a également anticipé et créé de nouvelles places dans le columbarium. En 2004, 200 cases ont ainsi été créées et 65 % d’entre elles sont aujourd’hui occupées. En 2017, un nouveau columbarium d’une capacité de 546 cases a également vu le jour. « Pour ce columbarium, on a actuellement 0 % de taux d’occupation », indique le maire de Monaco qui se veut rassurant : « On est donc aussi confortable pour 15 ans ». Le président de la Somotha abonde dans le sens de la municipalité et confirme : « Aujourd’hui, la mairie de Monaco propose aux Monégasques et aux résidents une capacité à inhumer pour une durée de 15 à 20 ans, notamment pour la crémation. Et pour les concessions, on est aussi en capacité de renouvellement annuellement de concessions, que ce soit de caveaux, de tiroirs et de cases columbarium. La capacité est donc multipliée par deux ou trois ».

Des concessions non renouvelées

Autre facteur à prendre en considération : le non renouvellement des concessions, qui sont toutes délivrées pour 30 ans à Monaco. En effet, en principauté, « beaucoup de familles renoncent au renouvellement et il y a beaucoup de familles, dont on perd la trace », confie Evelyne Folco, responsable du domaine communal de Monaco. La mairie récupère donc chaque année des concessions laissées à l’abandon ou non renouvelées : « On attend X années sans que personne ne se manifeste, et ensuite on fait des procédures de reprise de caveaux. Il y en a beaucoup à reprendre dans le cimetière, car les familles sont parties sans laisser d’adresse », explique Evelyne Folco. « Il y a donc aussi un renouvellement par ce biais-là, en plus des constructions nouvelles. On arrivera donc toujours à pallier », prévient la responsable du domaine communal. La reprise de concessions non renouvelées ou abandonnées permet donc d’éloigner un peu plus le spectre de la saturation : « Comme certaines personnes ne renouvellent pas, on a toujours cette capacité à pouvoir avoir à disposition les concessions nécessaires pour répondre aux attentes des familles », assure le directeur de la Somotha, Pascal Blanc, avant de conclure : « La commune permet une vraie souplesse en termes d’obsèques et d’inhumation ». Les Monégasques et les résidents de la principauté peuvent donc mourir « tranquilles »…