jeudi 28 mars 2024
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“Touchez pas à nos retraites?!”

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Manif USM CAR
© Photo USM

Une centaine de salariés et retraités ont manifesté pour défendre le système de répartition monégasque. Et réclamer une revalorisation des pensions.

Touchez pas à nos retraites?! » Le 24 septembre, devant la caisse autonome des retraites, 120 à 150 manifestants, retraités et salariés, avaient sorti les banderoles et les slogans chocs. Avec la volonté claire de défendre le système monégasque de retraite par répartition. « Le régime est loin d’être en danger et aucune mesure urgente ne s’impose », martèle Monique Ferrete, secrétaire générale de l’Union des syndicats (USM), en réaction aux déclarations récentes de Stéphane Valeri. Dans une interview parue dans le dernier numéro de Monaco Hebdo (MH 713), le conseiller aux affaires sociales avait en effet indiqué qu’une telle réforme serait sans doute nécessaire dès 2011. « Il y a eu, c’est vrai, deux exercices en déséquilibre mais ce déséquilibre a été comblé en utilisant une partie des produits du fonds de réserve qui a été créé à cet effet », rectifie Ferrete. Visant ostensiblement le patronat monégasque, la secrétaire générale ajoute?: « Il faut présenter l’addition à ceux qui s’en sont mis plein les poches. Ceux qui ont supprimé plus d’un millier d’emplois, sous prétexte de la crise, en engendrant 4 millions de cotisations en moins dans les caisses. Ceux qui pratiquent une politique de salaire hors la loi depuis 1998 avec pour conséquence un manque de cotisation dans les caisses de près de 50 millions d’euros. » Pour le syndicaliste Jean-Paul Hamet, qui siège au comité de contrôle de la CAR, il n’est pas question de faire l’autruche?: « On est responsable de la pérennité des caisses de retraites. Il faut être vigilant à une bonne gestion et à la santé économique du pays. Mais l’heure n’est pas à réformer le système. D’autant qu’on n’a pas décidé qui doit payer. Il y a d’autres moyens pour pallier au déficit des caisses?: il doit être compensé par les revenus du fonds de réserve, puis par le fonds de réserve évalué à un milliard d’euros, puis si besoin, par une cotisation patronale supplémentaire non génératrice de points de retraite. »

Débat improvisé avec Valeri

Dans ce contexte, pour les organisations syndicales, il était logique de soutenir leur délégation siégeant au comité de contrôle de la CAR, venue réclamer la revalorisation du point de retraite de 2 % au-delà de l’inflation constatée (les pensions n’ayant pas été augmentées en octobre 2009). Une délégation qui a déposé plusieurs cartons contenant 7?200 pétitions sur la table du président du comité de contrôle, Stéphane Valeri. Un Stéphane Valeri qui a du affronter, lors de son arrivée devant la CAR, le feu des sifflets des manifestants. Au lieu de filer directement à l’intérieur des caisses sociales, l’ancien président du conseil national est d’ailleurs resté discuter à bâtons rompus avec Betty Tambuscio, présidente de l’USM. « C’est courageux », reconnaît Roger Bennati, président d’honneur de l’Union des retraités.
En attendant, une mesure a déjà été prise. Lors de sa réunion, le comité de contrôle a voté une revalorisation de 1,57 % en suivant l’inflation mais non un bonus de 2 % supplémentaire, comme le souhaitait la délégation des salariés. Et refusé par la même occasion la demande du patronat de baisser le pouvoir d’achat des retraités de 0,27 %. Reste désormais à savoir quelles mesures de protection du système seront prises. « Et en cas de réforme, il faudra s’expliquer publiquement et ne pas nous prendre pour des imbéciles… », prévient déjà Roger Bennati.