jeudi 25 avril 2024
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Une semaine pour découvrir les secrets du muscle

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L’Institut de myologie et l’AFM-Téléthon lancent la première semaine du muscle, du 1er au 7 juin 2023, avec en point d’orgue les Assises du muscle qui réuniront, pour la première fois, un collège de spécialistes et de médecins. L’occasion pour ces experts de sensibiliser le grand public à l’importance du muscle pour notre santé.

Ils nous permettent de respirer, de communiquer, de manger ou encore de bouger… Toutes nos fonctions vitales dépendent du bon fonctionnement des 600 muscles qui composent notre organisme. Mais parfois, la mécanique du muscle s’enraye sous l’effet de la maladie et c’est alors tout un équilibre qui se met à vaciller. C’est donc pour rappeler toute son importance sur notre santé que l’Institut de myologie lance, avec le soutien de l’AFM-Téléthon, la première semaine du muscle. Du 1er au 7 juin 2023, de nombreuses animations de sensibilisation portées par des acteurs de la santé, du monde scolaire, des entreprises, des associations et des fédérations sportives… seront proposées partout en France pour faire découvrir à chacun les secrets de cet organe, injustement cantonné à un simple rôle effecteur.

Quatre tables rondes seront présentées au public pour souligner le rôle essentiel du muscle dans la vie. Il sera notamment question du muscle enjeu de santé publique, du muscle et la maladie, du muscle tout au long de la vie, et du muscle entraîné et en conditions extrêmes

Le muscle enjeu de santé publique

Parmi les moments forts de cette semaine, des Assises réuniront pour la première fois un parterre de spécialistes et de médecins jeudi 1er juin 2023, au conseil économique, social et environnemental, à Paris. Au programme, quatre tables rondes seront présentées au public pour souligner le rôle essentiel du muscle dans la vie. Il sera notamment question du muscle comme enjeu de santé publique, du muscle et la maladie, du muscle tout au long de la vie, et du muscle entraîné et en conditions extrêmes. C’est dans le cadre de cette dernière thématique que le docteur Stéphane Bermon interviendra en sa qualité de médecin du sport, physiologiste de l’exercice. « L’idée [derrière ces Assises] est de sensibiliser l’opinion publique, mais aussi les décideurs, les gouvernements, les collectivités territoriales, les associations scientifiques etc. sur le fait que le muscle, au sens large, est un organe qui a droit de cité de la même manière que les cancers ou les maladies cardiovasculaires et infectieuses. Le muscle est un enjeu de santé publique ». Et pour cause, cet organe, qui représente plus de 40 % de notre masse corporelle ce qui fait de lui le tissu le plus important de l’organisme, joue un rôle essentiel à la fois dans les fonctions motrices, respiratoires et cardiaques. Véritable « indicateur de l’état de santé pour tous » selon les termes de la présidente de l’AFM-Téléthon Laurence Tiennot-Herment, le muscle doit donc faire l’objet d’une attention particulière. « Le muscle doit être préservé et entraîné, car il contribue à lutter contre différentes maladies comme les maladies cardiovasculaires, à en prévenir d’autres comme l’ostéoporose, mais aussi éviter les troubles musculosquelettiques, entretenir la mémoire, lutter contre les effets du vieillissement… Et c’est un réservoir essentiel d’énergie. Le muscle est bien un enjeu de santé publique et doit être reconnu en tant que tel », insiste la représentante de cette association, qui lutte contre les maladies neuromusculaires.

« Le muscle doit être préservé et entraîné, car il contribue à lutter contre différentes maladies comme les maladies cardiovasculaires, à en prévenir d’autres comme l’ostéoporose, mais aussi éviter les troubles musculosquelettiques, entretenir la mémoire, lutter contre les effets du vieillissement… Et c’est un réservoir essentiel d’énergie »

Laurence Tiennot-Herment. Présidente de l’AFM-Téléthon.

« Le muscle n’est pas juste un effecteur »

Le docteur Stéphane Bermon, médecin du sport, physiologiste de l’exercice à l’IM2S et directeur du département médical et scientifique de World Athletics, ne dit pas autre chose. Prenant en exemple la problématique du vieillissement qui s’accompagne habituellement d’une sarcopénie, ce spécialiste explique que « cette perte de masse musculaire [liée à l’âge – NDLR] a des conséquences fonctionnelles importantes chez les sujets âgés car elle conditionne en grande partie la perte d’autonomie et donc les problèmes liés à la dépendance, aux chutes, au placement en établissement… Ce qui n’est pas sans conséquence sur le plan social et économique. S’intéresser au vieillissement musculaire représente donc un vrai enjeu ». Pour prévenir ces désagréments, ce médecin du sport encourage donc vivement la pratique d’une activité physique et sportive régulière. Et ce, à tout âge. « Outre le fait qu’on connaisse ses aspects bénéfiques sur la prévention des maladies cardiovasculaires, sur la prévention de certains cancers, on découvre aussi que le muscle n’est pas juste un effecteur. Le muscle est un organe qui a son mot à dire et qui joue un rôle dans les effets protecteurs de l’activité physique, souligne le docteur Bermon. Nous avons souvent réduit le muscle au rang d’un effecteur mais les travaux scientifiques les plus récents montrent, par exemple, que le muscle produit aussi des sortes de petits médiateurs [des cytokines — NDLR] qui vont intervenir dans le vieillissement cérébral, dans l’immunité, dans l’inflammation, dans la prévention des infections… Le muscle constitue à lui seul un organe, qui a des répercussions très importantes dans la vie de tout individu, qu’il soit d’âge moyen, d’âge mûr ou vieillissant ».

Muscle fitness
Le docteur Stéphane Bermon, médecin du sport, physiologiste de l’exercice à l’IM2S et directeur du département médical et scientifique de World Athletics, encourage vivement la pratique d’une activité physique et sportive régulière. Et ce, à tout âge. © Photo Robert Kneschke / Shutterstock

« Donner au muscle ses lettres de noblesse »

Lors de ces Assises, il sera aussi question du rôle des muscles chez certaines catégories de population comme les sportifs de haut niveau, les militaires, les pompiers… qui ont une masse musculaire hyper développée et spécialisée. « Ces individus poussent l’adaptation musculaire, qu’elle soit cardiaque ou musculaire squelettique, à son paroxysme pour pouvoir développer des aptitudes très particulières dans le domaine professionnel ou dans celui des records sportifs. Et ils sont souvent amenés à travailler dans des conditions extrêmes de chaleur, de froid, de privation de sommeil, de déshydratation, de pollution, de stress physique et psychologique. Ces données sont donc intéressantes aussi bien pour l’armée que pour les entraîneurs et médecins du sport ». Du myopathe à l’athlète de haut niveau, en passant par le sujet vieillissant et le sujet lambda qui pratique une activité physique régulière, cette première édition des Assises du muscle promet donc de balayer « très large », autour de thématiques diverses et variées. L’occasion de donner enfin « ses lettres de noblesse à ce tissu, qui a souvent été oublié et renvoyé à un second rôle. Alors qu’en fait, il a tout à fait un premier rôle », affirme le docteur Bermon. Le programme complet de la Semaine du muscle et des Assises est à retrouver sur Lemuscle.fr, ainsi que sur les sites Internet de l’AFM-Téléthon et de l’Institut de myologie.

Le saviez-vous : les pouvoirs extraordinaires du muscle en chiffres (1)

24 siècles
Le muscle a été découvert il y a 24 siècles. Soit au IIIème siècle avant Jésus-Christ. Depuis, nos connaissances sur cet organe et ses fonctions n’ont cessé d’évoluer grâce à la myologie, autrement dit « l’étude des muscles ».
600
C’est le nombre de muscles différents que possède le corps humain. Au total, cela représente près de 40 % de notre poids de corps.
40
Comme le nombre de muscles mobilisés pour une simple poignée de main.
43
C’est le nombre de muscles faciaux qui nous permettent de faire quelque 10 000 expressions différentes.
1 kg
Notre organisme renouvelle, naturellement, chaque jour 1 kg de muscle.
2,5 milliards
Véritable moteur de l’organisme, le cœur se contracte en moyenne 2,5 milliards de fois au cours d’une vie. Le diaphragme, muscle principal de la respiration, se contracte lui en moyenne 24 000 fois par jour.
30 %
Notre masse musculaire peut diminuer de 30 % au cours du vieillissement. D’où l’importance de l’entretenir tout au long de la vie en pratiquant une activité physique et sportive régulière.
2,5 millimètres
L’étrier, muscle de l’oreille qui protège nos tympans, est le plus petit muscle de l’organisme. Il mesure 2,5 millimètres.
Entre 0,70 et 1,3 mètre
À l’inverse, le sartorius situé le long de la cuisse, de la hanche au genou, est considéré comme le muscle le plus long du corps humain mesurant entre 0,70 et 1,30 mètre.
58 kg par cm2
Le masséter, muscle de la mâchoire, représente le muscle le plus fort de l’organisme compte tenu de sa taille. Selon certaines études scientifiques, il serait capable d’exercer une pression allant jusqu’à 58 kg par centimètre carré. N.G.
1) Chiffres communiqués par l’Institut de myologie et l’AFM-Téléthon.