vendredi 29 mars 2024
AccueilActualitésSantéDes suivis de sérologie à Monaco pour connaître sa résistance au Covid-19

Des suivis de sérologie à Monaco pour connaître sa résistance au Covid-19

Publié le

La principauté propose des tests sérologiques gratuits à sa population depuis le 29 juin 2021. Après une infection au Covid-19, ou après avoir été vacciné, ils permettent de savoir où en est l’organisme d’une personne face à une éventuelle nouvelle exposition au virus.

Après avoir reçu une ou deux doses de vaccin, comment savoir s’il est toujours actif ? Après avoir été contaminé par le Covid-19, comment savoir si l’on peut se faire vacciner ? Comment savoir, enfin, si la présence d’anticorps est encore suffisamment forte pour éviter de l’attraper à nouveau ? Le suivi sérologique permet en partie d’y répondre. Et, depuis le 29 juin 2021, les résidents de Monaco peuvent en réaliser un gratuitement, sur rendez-vous (1), auprès du Centre scientifique de Monaco (CSM). À l’aide d’une prise de sang, il sera ainsi possible de déterminer le niveau de protection du patient au Covid-19. Cela en mesurant la présence d’anticorps neutralisants dits « anti S », les seuls capables de bloquer l’introduction du virus dans les cellules, qui attaquent la protéine de surface Spike (S). Ce sont donc ces anticorps-là qu’il est nécessaire de doser pour évaluer le niveau de protection d’une personne. Or, le dosage des anticorps neutralisants est jugé comme complexe, et donc généralement réalisé dans des laboratoires de recherche spécialisés.

« La production d’anticorps est assez variable selon l’âge du patient, la sévérité du virus, la présence ou non de variant » 

Mesure des anticorps neutralisants

En réalisant la prise de sang, il sera toutefois possible à Monaco de connaître à la fois son niveau de protection en mesurant les anticorps neutralisants anti-S, mais aussi de savoir si l’on a été infecté par le virus, en mesurant les anticorps de liaison anti-N et anti-S. « Les personnes possédant des anticorps neutralisants sont protégées et ont une probabilité très faible de contracter une forme grave de Covid-19, et un risque faible de porter le virus, donc de contaminer leurs proches », a ainsi expliqué le professeur Patrick Rampal, également président du CSM, en conférence de presse. Le but étant, selon lui, de répondre à l’incertitude des vagues successives de contamination au virus, et d’anticiper au maximum un éventuel rebond de l’épidémie. Si Didier Gamerdinger, conseiller-ministre des affaires sociales et de la santé, prévient qu’il faudra tout de même faire preuve de patience pour obtenir un rendez-vous sérologique, il assure toutefois qu’un suivi régulier pourra être assuré tous les six mois par le patient. La production d’anticorps est en effet assez variable selon l’âge du patient, la sévérité du virus, la présence ou non de variant, si bien que le gouvernement princier recommande ce suivi plusieurs fois dans l’année. En cas d’un faible niveau d’anticorps neutralisants dans l’organisme, les personnes seront invitées par le CSM à se faire vacciner ou à consulter leur médecin traitant. La réalisation régulière du dosage pourrait permettre ainsi au médecin de déterminer le moment du rappel de la vaccination, selon le gouvernement princier.

Premiers résultats concluants pour les tests buccaux

Les équipes de la Direction de l’action sanitaire (Dasa) et du Centre scientifique de Monaco (CSM) continuent d’expérimenter la technique des tests buccaux depuis le 18 février 2021, l’un étant réalisé par prélèvement dans la face interne de la joue. Rapide et pas incommodant, donc parfait pour les enfants, ce type de tests permettrait, en cas d’essais concluants, de détecter plus facilement les antigènes du Covid-19 qu’avec un test PCR qui nécessite encore généralement des prises de rendez-vous. Actuellement [Monaco Hebdo bouclait ce numéro le 6 juillet 2021], il manque encore 200 tests sur les 1 500 nécessaires pour se prononcer sur le résultat final de l’expérimentation. Ces tests n’étant réalisés qu’à partir de patients symptomatiques, ou bien cas contacts confirmés, il faut encore du temps pour mener l’expérience à bout. Mais, selon le docteur Thomas Althaus, médecin épidémiologiste à la direction de l’action sanitaire et au CSM, cette première phase test se veut « concluante » et pourrait aboutir courant septembre 2021 à une annonce officielle. À suivre.

1) Les rendez-vous sont à prendre par téléphone, auprès du Centre scientifique de Monaco (CSM) au 92 05 55 00.