samedi 20 avril 2024
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Contaminations au Covid-19 par aérosols : pourquoi il faut aérer ou ventiler

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Depuis des mois, des scientifiques alertent sur l’importance de la transmission du Covid-19 par aérosols. Alors qu’ils commencent à être entendus, reste encore à affiner les stratégies et les outils nécessaires. Explications.

« L’éducation nationale ne devrait-elle pas proposer que les vacances de février à venir soient mises à profit pour améliorer substantiellement la qualité de l’air intérieur des salles de classe et des cantines ? Une telle initiative de la part du gouvernement serait saluée par la majorité de la population, et permettrait de s’attaquer à la racine du problème, c’est-à-dire aux contaminations là où elles se produisent en plus grand nombre. » Dans un Tweet publié le 27 janvier 2022, le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève, a une nouvelle fois rappelé que le plus gros des contaminations au Covid-19 sont aéroportées. Le risque d’une transmission aérienne du Covid a été reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en juillet 2020. Dix-huit mois plus tard, c’est donc par l’air que le virus continue de se répandre. Du coup, depuis décembre 2021, on voit arriver en France, au compte-goutte, des capteurs de dioxyde de carbone (CO2) et des purificateurs d’air dans les établissements scolaires. Pourtant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et son directeur Europe, Hans Kluge, ont une nouvelle fois indiqué en décembre 2021 que l’aération est un élément indispensable de la lutte contre le Covid-19, et ce, au même titre que les masques et des tests « réguliers ». Autant d’outils qui devraient « être la norme », afin de « protéger les écoles ». En France, un collectif de médecin et d’enseignants a signé et publié une tribune dans Le Monde, le 7 décembre 2021. Estimant que le gouvernement français n’a, selon eux, « toujours pas pris la complète mesure de la prévention dans les écoles d’une transmission virale par aérosols »  (1). Pour eux, « l’aération doit être privilégiée, mais la fréquence d’ouverture des fenêtres ne suffit pas : il faut équiper toutes les salles de classe de détecteurs de CO2 et de purificateurs d’air, lorsque l’aération est impossible autrement ». Aujourd’hui, 20 % des écoles, 38 % des collèges, et 54 % des lycées français sont équipés de capteurs de CO2. À Monaco, aucun chiffre ne circule. Interrogé sur RTL le 7 décembre 2021, le ministre de l’éducation français, Jean-Michel Blanquer, a indiqué qu’il allait débloquer 20 millions d’euros pour « rembourser les collectivités locales qui le demandent […], mais seulement les collectivités nécessiteuses, puisqu’un capteur de CO2 coûte 50 euros ». Mais cette enveloppe serait insuffisante, car le prix d’un capteur est plutôt situé entre 80 et 200 euros estime-t-on du côté des collectivités. Du coup, la note globale serait beaucoup plus salée. Elle a été chiffrée par le collectif de scientifiques nousaerons.fr  (2), qui estime nécessaire d’engager un budget de 60 millions d’euros pour les capteurs de CO2, de 300 millions d’euros pour les purificateurs d’air, et de 600 millions d’euros pour la ventilation mécanique. À Monaco, le déploiement de capteurs de CO2 pour tous les lieux clos recevant du public ne sera pas directement financé par des fonds publics. « Il est de la responsabilité de chaque établissement de s’assurer de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer une bonne aération ou ventilation de ses locaux », répond le département des affaires sociales et de la santé.

En France, un collectif de médecin et d’enseignants estime que « l’aération doit être privilégiée, mais la fréquence d’ouverture des fenêtres ne suffit pas : il faut équiper toutes les salles de classe de détecteurs de CO2 et de purificateurs d’air, lorsque l’aération est impossible autrement »

#CovidIsAirborne

Plus globalement, on sait donc désormais que la diffusion du virus par aérosols pèse lourd dans la pandémie. Sur Twitter, le hashtag #CovidIsAirborne [« le Covid est aéroporté »— NDLR] reste d’ailleurs une tendance forte, et ce, depuis des mois. « Les aérosols sont des micro-gouttelettes, potentiellement chargées en virus. Ils se diffusent et restent en suspension dans l’air d’une pièce pendant plusieurs heures, si l’on ne renouvelle pas l’air. C’est un mode important de contamination du Covid-19. Renouveler l’air d’un local par un moyen mécanique (ventilation) ou naturellement (aération) est l’un des moyens de diminuer ce type de contamination », explique le collectif de scientifiques nousaerons.fr. Dans un tel contexte, le CO2 s’impose comme un marqueur efficace de l’état de confinement d’une pièce, et donc, du risque de contamination au Covid-19 par aérosols. Le niveau de CO2 peut être mesuré et vérifié en utilisant un détecteur. Ce qui permet ainsi de savoir à quel moment il faut aérer. Les prix d’un capteur de CO2 vont de 70 euros à plus de 230 euros pour le best-seller, le modèle Aranet4 Home. Interrogé par Monaco Hebdo, le gouvernement monégasque estime, pour sa part, que la mesure de la concentration de CO2 est un « bon indicateur », et que, par conséquent, « l’installation de capteurs de CO2 peut donc être intéressante dans certains lieux recevant du public, notamment lorsqu’il n’existe pas d’ouverture sur l’extérieur, ceci afin de s’assurer que le système de ventilation est efficace et suffisant ». Mais la possibilité de mettre en place à Monaco une mesure continue du CO2 dans tout lieu clos recevant du public, public ou privé, afin de suivre en temps réel la qualité de l’air, ne semble pas à l’ordre du jour. Pas pour le moment, en tout cas. En effet, le gouvernement monégasque estime que ce dispositif présente aussi des « limites » : « Il permet d’agir sur le risque global ; demeurera la problématique locale. En effet, si la ventilation pousse les particules d’une personne contaminée vers d’autres personnes situées à proximité immédiate, cela ne sera pas géré par le capteur de CO2. » Un point de vue qui se rapproche de celui défendu par Emmanuel Vanoli, ingénieur en aéronautique, et spécialiste de la mécanique des fluides chez Dassault Systèmes, et publié dans Monaco Hebdo n° 1221 : « Pour stopper la contamination dans un bâtiment ouvert au public, on préconise de reprendre la maîtrise des flux d’air, afin de contrôler la dispersion des aérosols. Par exemple, si on est dans une pièce assez grande, comme un “open space” dans une entreprise, on peut avoir un capteur de CO2 qui dit que tout va bien. Mais si on a une ventilation qui pousse les particules d’une personne contaminée vers d’autres personnes situées à un mètre, cela ne sera pas vu par le capteur de CO2. » C’est donc la problématique « locale », le cas isolé donc, qui est pointé du doigt par le département des affaires sociales et de la santé.

Le collectif de scientifiques nousaerons.fr, rappelle que 410 ppm est le taux moyen en extérieur, hors épisode de pollution, et que 600 ppm est « une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre le Covid-19 dans les lieux de restauration où le port du masque n’est pas possible ».

« Les aérosols sont des micro-gouttelettes, potentiellement chargées en virus. Ils se diffusent et restent en suspension dans l’air d’une pièce pendant plusieurs heures, si l’on ne renouvelle pas l’air »

600 ppm est « une recommandation de nombreux scientifiques »

En attendant, les capteurs de CO2 permettent de vérifier, avec une unité de mesure qui est le « partie par million » (ppm)  (3), que des seuils de pollution dans l’air ne sont pas franchis. « Dans un bar ou un restaurant, qui sont des lieux où on enlève son masque, il faut des normes de niveau de CO2 basses, et être très proche du niveau de CO2 extérieur. Il faut donc être en dessous de 600 ppm. Dans un théâtre ou un cinéma, on peut être à 1 200 ppm, mais il faut alors garder son masque », avance Antoine Flahault. « Avec 600 ppm, on a un seuil bas, qui montre que l’on a un bon renouvellement d’air, et que l’air vicié ne va pas stagner. Cela va permettre de savoir que l’on ne va pas contaminer toute une pièce, si une personne est porteuse du virus. Il y a toujours une différence entre un risque global et un risque local. Le capteur de CO2 permet de travailler sur le risque global. Sur le risque local, c’est plus compliqué, parce que cela relève vraiment de l’analyse très fine. À part la simulation ou des expériences menées par des bâtiments, il sera très difficile d’anticiper tous les risques locaux », estime, pour sa part, Emmanuel Vanoli. « Il n’existe pas de données précises sur les concentrations nécessaires pour créer une contamination », reprend le département des affaires sociales et de la santé. Avant d’ajouter : « En revanche, il est aujourd’hui admis qu’une aération-ventilation optimale est de nature à diminuer considérablement la concentration en particules virales dans un espace clos. Pour savoir quand il convient de renouveler l’air d’une pièce, la concentration en CO2 est un bon indicateur. Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande un seuil de 800 ppm, au-delà duquel aération ou ventilation est nécessaire. » Sur son site Internet, le collectif de scientifiques nousaerons.fr, rappelle que 410 ppm est le taux moyen en extérieur, hors épisode de pollution, et que 600 ppm est « une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre le Covid-19 dans les lieux de restauration où le port du masque n’est pas possible » [voir notre encadré, par ailleurs — NDLR]. Ce même collectif estime que 800 ppm est une « recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre le Covid-19 dans les lieux où le port du masque est possible et requis ».

Dans un tel contexte, le CO2 s’impose comme un marqueur efficace de l’état de confinement d’une pièce, et donc, du risque de contamination au Covid-19 par aérosols

« Fiches réflexes »

Alors que des experts estiment que la contamination au Covid-19 par aérosols est encore trop souvent sous-estimée par les pouvoirs publics, le département des affaires sociales et de la santé assure, de son côté, ne pas avoir perdu de temps : « Dès le début de la crise sanitaire, en 2020, ce point très sensible a été immédiatement pris en compte. En effet, des recommandations sanitaires ont été réglementées dès les premières décisions ministérielles relatives aux mesures exceptionnelles imposant aux responsables des établissements publics et privés le parfait entretien des systèmes de ventilation et l’aération régulière des locaux. » Le gouvernement monégasque rappelle aussi que des protocoles sanitaires spécifiques à chaque événement ont été demandés aux établissements recevant du public de la principauté. La même logique a été appliquée aux chantiers, alors que l’application de ces mesures a été l’une des conditions du label sanitaire Monaco Safe [à ce sujet, lire notre article « Monaco Safe », un label sanitaire pour rassurer les visiteurs, publié dans Monaco Hebdo n° 1160 — NDLR]. Le gouvernement évoque « des mesures de sauvegarde » prises « dès le début de la pandémie » de Covid-19, avec une « information du public et des responsables d’établissements a été largement diffusée par la direction de l’action sanitaire (DASA) par le biais de fiches réflexes établies par secteur d’activité indiquant les recommandations. Celles-ci ont été mises en ligne sur le site officiel du gouvernement princier ». L’État monégasque a également communiqué en direction des professionnels du secteur chauffage-ventilation-climatisation, là encore par l’intermédiaire de « fiches réflexes », tout en « imposant un dégraissage-désinfection des centrales de traitement d’air et appareils de climatisation » de la principauté. En ce qui concerne les bâtiments publics, le département des affaires sociales et de la santé assure que ses « recommandations sanitaires » ont été mises en œuvre « sans délai », et « particulièrement dans tous les établissements scolaires » : « Ainsi, tous les réseaux d’air ont été intégralement lavés, de sorte que les conduites ne contiennent pas de poussières ou de saletés, lesquelles sont de nature à retenir les germes et à les diffuser dans l’espace. » Enfin, le gouvernement monégasque souligne aussi que les cahiers des charges des appels d’offres publics concernant les contrats d’entretien des systèmes de chauffage-ventilation-climatisation stipulent l’existence de cette recommandation sanitaire.

La possibilité de mettre en place à Monaco une mesure continue du CO2 dans tout lieu clos recevant du public, public ou privé, afin de suivre en temps réel la qualité de l’air, ne semble pas à l’ordre du jour, pour le moment

« Purificateurs d’air »

Depuis le début de la pandémie, en mars 2020, les cinq vagues de Covid-19 ont à chaque fois nécessité la mise en place de scénarios ad hoc. La principauté s’est adaptée, aussi, et parfois en temps réel : « Des protocoles de maîtrise du risque sanitaire par secteur d’activités ont été établis par la DASA dès le début de la crise sanitaire, et adaptés en fonction de l’évolution de l’épidémie sanitaire et des connaissances acquises au fil des mois sur le virus », rappelle le gouvernement, tout en soulignant que la DASA continue de procéder à une veille sur la problématique de la qualité de l’air intérieur des locaux, « en se basant notamment sur les préconisations et les avis édictés par les différentes agences européennes d’évaluation ». Pour le département des affaires sociales et de la santé, « l’important est d’associer aération et ventilation avec la mise en œuvre d’un protocole de nettoyage et de désinfection efficace, à l’aide de produits virucides ». Les produits d’entretien utilisés sont passés au crible, et leur toxicité évaluée, afin d’éviter « toute dégradation chimique de la qualité de l’air intérieur ». Reste aussi la problématique des locaux qui ne peuvent pas bénéficier d’une aération naturelle. Les systèmes de purification d’air se multiplient et ils seraient efficaces, avance le professeur Antoine Flahault, épidémiologiste et directeur de l’Institut de santé globale de l’université de Genève : « Ils réduisent jusqu’à 99 % les particules fines, donc les microgouttelettes de notre respiration. L’utilisation de purificateurs d’air ne permet pas d’avoir zéro risque. Mais cela permet de réduire le risque. Or, l’objectif est de viser la réduction de risque maximale. » Côté tarifs, les prix vont d’environ 50 euros à 500 euros et plus, selon les modèles. Monaco ne néglige pas le sujet, et l’ingénieur sanitaire de la DASA a été chargé d’évaluer les différents systèmes de traitement de l’air. Résultat, tous ne sont pas satisfaisants, a jugé cet expert [voir notre encadré, par ailleurs — NDLR]. Seuls les systèmes de purification de l’air par filtration ont convaincu la DASA, qui peut envisager cette solution uniquement « lorsque la ventilation ou l’aération d’un local s’avèrent insuffisante ». Pour ne pas commettre d’erreur dans le choix du bon produit, Monaco « a tendance à privilégier des systèmes ayant validé depuis longtemps des normes européennes ou françaises d’efficacité, et ce, bien avant l’émergence du Covid », explique la DASA. Une fois le matériel installé, il est alors très important de disposer du nombre nécessaire de purificateurs d’air en fonction du volume de la pièce, sans oublier d’assurer, par la suite, une maintenance régulière. Mais ces dispositifs techniques ne peuvent « en aucun cas se substituer aux apports d’air neuf. La ventilation et/ou l’aération des espaces clos, associée(s) au port du masque, restent les actions incontournables pour limiter la présence du virus dans l’air — et donc les risques liés à cette voie de transmission », insiste, une fois encore, le département des affaires sociales et de la santé. Pour le moment, aucune mesure supplémentaire n’est prévue en 2022 autour de la contamination aéroportée indique le gouvernement monégasque, tout en estimant qu’il « faut continuer à sensibiliser et à informer sur l’importance d’aérer au moins 10 minutes toutes les heures les espaces clos ».

Une fois le matériel installé, il est alors très important de disposer du nombre nécessaire de purificateurs d’air en fonction du volume de la pièce, sans oublier d’assurer, par la suite, une maintenance régulière.

Seuls les systèmes de purification de l’air par filtration ont convaincu la DASA, qui peut envisager cette solution uniquement « lorsque la ventilation ou l’aération d’un local s’avèrent insuffisante »

Covid-19 risque aérosols et mesure du CO2

Sur son site Internet, le collectif de scientifiques nousaerons.fr rappelle que « renouveler l’air d’un local par un moyen mécanique (ventilation) ou naturellement (aération) est l’un des moyens les plus efficaces de diminuer ce type de contamination ». Il estime « qu’en l’absence de filtration de type HEPA [filtre à air à haute efficacité — NDLR], le taux CO2 est alors un bon indicateur du taux de confinement du local ». Ce collectif propose donc de surveiller l’aération à partir des seuils suivants :

Taux CO2 ~ 410 ppm : c’est le taux moyen mesuré en extérieur, hors épisodes de pollution ; plus on s’en approche dans un local, mieux c’est car il signifie qu’un renouvellement de l’air est réalisé. À l’inverse, dans un lieu confiné, sans un renouvellement suffisant de l’air, le risque de contamination par aérosols augmente rapidement et l’augmentation du taux de CO2 dans le local en rend compte.

Taux CO2 < 600 ppm : ce taux est une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre le Covid-19 dans les lieux de restauration où le port du masque n’est pas possible.

Taux CO2 < 800 ppm : ce taux est une recommandation de nombreux scientifiques pour lutter contre le Covid-19 dans les lieux où le port du masque est possible et requis.

Taux CO2 < 960 ppm : correspond à une qualité d’air excellente selon la norme NF EN16798-1:2019

Taux CO2 < 1210 ppm : correspond à une qualité d’air bonne selon la norme NF EN16798-1:2019

Taux CO2 < 1760 ppm : correspond à une qualité d’air modérée selon la norme NF EN16798-1:2019

Taux CO2 > 1760 ppm : correspond à une qualité d’air faible selon la norme NF EN16798-1:2019

Ce collectif rappelle que ces seuils sont « valables pour un taux de CO2 mesuré en extérieur d’environ 410 ppm, qui sert de référence. Ce taux peut atteindre, notamment lors d’épisodes de pollution, jusqu’à 500 ppm, voire au-delà. Dans ces cas, il convient d’ajuster les seuils à surveiller à l’augmentation constatée du taux en extérieur. Par exemple, si le taux de CO2 mesuré en extérieur est de 510 ppm, il faut ajouter 100 ppm (= 510 ppm – 410 ppm) à tous les seuils proposés ci-dessus. »

Source : https://nousaerons.fr.

Pour le département des affaires sociales et de la santé, ces dispositifs techniques ne peuvent « en aucun cas se substituer aux apports d’air neuf. La ventilation et/ou l’aération des espaces clos, associée(s) au port du masque, restent les actions incontournables pour limiter la présence du virus dans l’air — et donc les risques liés à cette voie de transmission »

Traitement de l’air : L’avis de la direction de l’action sanitaire de Monaco

Technologies d’épuration par ozonation, plasma froid, catalyse, photocatalyse et ionisation : « En 2017, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) identifiait plusieurs de ces technologies émergentes d’épuration, mais il n’a pas été possible de démontrer leur efficacité et innocuité en conditions réelles d’utilisation, certaines pouvant même être à l’origine de l’émission de polluants secondaires dans l’air intérieur. »

Purificateurs d’air par rayonnement UV-C : « Ces systèmes nécessitent que toutes les surfaces soient exposées au rayonnement direct (aucun effet derrière une paroi ou en dessous d’un meuble, par exemple) et nettoyées préalablement (le virus pouvant être protégé des rayons par les salissures). En outre, certains produits de désinfection, comme les produits chlorés, peuvent se décomposer sous l’action des UV en produits secondaires susceptibles d’être nocifs pour la santé. Pour les personnels exposés au rayonnement UV-C, les risques pour la santé peuvent être importants : au niveau de la peau (érythèmes, lésions), ainsi qu’au niveau des yeux (inflammation de la cornée et conjonctive). Certaines lampes fortement énergétiques émettent un rayonnement dans le domaine UV lointain, avec pour conséquence la production d’ozone dans des proportions non négligeables. »

Technologies ayant recours à la diffusion de produits chimiques : « Les doses nécessaires à leur efficacité sont incompatibles avec la présence humaine, car trop toxiques. En conséquence, pour que leur efficacité soit réelle, elles doivent être mises en œuvre uniquement par des professionnels habilités et expressément formés à la manipulation de produits biocides, et en l’absence de toute présence humaine. Plusieurs solutions mises sur le marché récemment pour un usage plus « domestique » se sont avérées n’être que des gadgets, faisant faussement croire à leur efficacité. »

Systèmes de purification d’air par filtration : « Ils sont développés et éprouvés depuis des années. Les filtres à haute efficacité high efficiency particulate air (HEPA) H13 ou H14, et équivalent, notamment, sont capables de capter les particules chargées du virus incluant les plus fines. Le recours à cette technologie pourrait être envisagé, lorsque la ventilation ou l’aération d’un local s’avèrent insuffisante. »

Pour lire notre interview d’Antoine Flahault sur la qualité de l’air, cliquez ici.

1) « Revenir à la raison pour maintenir les écoles ouvertes », tribune publiée dans Le Monde, le 7 décembre 2021. Cette tribune a notamment été signée par les membres du collectif Du côté de la science, les syndicats SNUipp-FSU, SUD-ÉDUCATION, et le SNALC : www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/07/revenir-a-la-raison-pour-maintenir-les-ecoles-ouvertes_6104980_3224.html

2) Le collectif de scientifiques Nous aérons se mobilise pour la prise en charge des risques aérosols concernant la prévention des contaminations au Covid-19. Notamment à travers son site Internet, à visiter par ici : https://nousaerons.fr.

3) Le « partie par million » (ppm) est une unité de mesure qui permet de calculer le taux de pollution dans l’air et dans l’environnement. Le ppm permet de savoir combien de molécules de polluant sont dénombrées sur un million de molécules d’air.