jeudi 25 avril 2024
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C’était 2020.
Notre rétrospective de l’année à Monaco

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L’année 2020 résumée en 12 événements phares, c’est ce que  vous propose la rédaction de Monaco Hebdo.

Janvier 2020 Monseigneur David nommé nouvel archevêque de Monaco

La nouvelle est tombée le mardi 21 janvier 2020 : Monseigneur Dominique-Marie David a été nommé par le pape François nouvel archevêque de Monaco. Il succède à Bernard Barsi qui, après vingt années passées en principauté, a décidé de prendre sa retraite. Le nouvel archevêque n’a été officiellement ordonné que le 8 mars 2020, date qui coïncide avec la pandémie de Covid-19 et la période de confinement. « À peine ordonné, déjà confiné », rira-t-il plus tard. Né le 21 septembre 1963 à Beaupréau (Maine-et-Loire), dans le diocèse d’Angers, le père Dominique-Marie David est titulaire d’une licence de philologie anglaise qu’il a obtenue à l’université catholique de l’ouest à Angers. Il a ensuite enseigné l’anglais avant de rejoindre la communauté de l’Emmanuel, apparue dans l’élan du renouveau de l’Église catholique de la fin du XXème siècle.

Février 2020 Le Greco demande à Monaco d’en faire plus contre la corruption

Dans un nouveau rapport sur la prévention de la corruption des parlementaires, des juges et des procureurs à Monaco, le groupe d’États contre la corruption (Greco) a révélé que seulement la moitié de leurs six recommandations a été lancée par la principauté. En juin 2019, les autorités monégasques avaient en effet livré un rapport pour évoquer ce qui avait été fait en principauté, en lien avec les recommandations du Greco. L’organisme insiste sur la problématique du « non-renouvellement du détachement d’un juge d’instruction français chargé de dossiers sensibles, qui n’est pas de nature à assurer la sérénité de l’exercice indépendant des fonctions de juge détaché à Monaco. »

Mars 2020 Alerte Coronavirus : Monaco se confine

Dans une brève allocution télévisée, le prince Albert a déclaré l’état d’urgence sanitaire et annoncé le confinement généralisé de la population monégasque le mardi 17 mars, le lendemain de la décision française, afin de limiter au maximum la propagation du coronavirus. Les déplacements ont été, d’emblée, fortement limités et réservés exclusivement à l’essentiel. Le prince en a appelé à la responsabilité individuelle et à la solidarité, se portant également en garant et en soutien de l’économie. Le chef de l’État a aussi assuré du soutien de l’administration à l’économie : « Je veux dire à tous les entrepreneurs, aux employeurs, aux salariés, que mon gouvernement sera à leurs côtés pour que l’impact économique soit le plus limité possible. » Enfin, le prince Albert II a appelé au calme et à la maîtrise de chacun.

Avril 2020 Le déconfinement se profile, progressif et sous conditions

Lors d’une allocution télévisée le 27 avril 2020 au soir, le prince Albert II a jugé que « le sens de la responsabilité et de la solidarité » des différents acteurs de la principauté, couplé à « l’efficacité des décisions prises par mon gouvernement » permettaient de mettre un terme au confinement strict à partir du lundi 4 mai 2020, à 6 heures du matin. Mais pas question de relâcher la vigilance. Dans cette allocution enregistrée, le chef d’État a commencé par un constat, évoquant un mode de vie « considérablement bouleversé » face à « l’une des plus graves crises sanitaires de l’histoire du monde ». Le prince a rappelé qu’avec l’aide de la mairie, le gouvernement a lancé une distribution de masques, dont certains étaient fabriqués par des entreprises monégasques, pour tous les résidents de la principauté.

Mai 2020 Pierre Dartout, nouveau ministre d’État

Le nouveau ministre d’État a été désigné le 18 mai : il s’agit de Pierre Dartout, qui était alors préfet de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) et préfet de la zone de défense et de sécurité sud. Il a officiellement pris ses fonctions début septembre 2020, en remplacement de Serge Telle, qui était en poste depuis le 1er  février 2016 à Monaco. Le prince Albert II a donc souhaité poursuivre l’usage qui veut que le ministre d’État soit un Français, même si, grâce au traité de coopération et d’amitié signé avec la France en 2005, ce fauteuil peut aussi être confié à un Monégasque. Énarque issu de la promotion Voltaire en 1978, il a également été directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, alors Bernard Accoyer (LR) en 2007.

Juin 2020 Pandémie de Covid-19 : réouverture des bars et restaurants

Les bars et restaurants de Monaco ont pu rouvrir leurs portes à compter du 2 juin. Mais, entre le protocole sanitaire, strict et contrôlé, et l’affluence un peu faiblarde, faute de touristes, les gérants d’établissements ont tenté tant bien que mal de jouer le jeu. Parfois avec peine, parfois sans trop de problèmes, la plupart espérant un allègement des mesures sanitaires pour reprendre leurs activités avec plus de spontanéité. Difficile en effet de se poser autour d’une table sans réservation, même pour un simple verre. Distanciation de 1,50 mètre entre les tables, lavage des mains au gel hydroalcoolique et utilisation des QR codes pour lire les menus sont devenus la norme dans les établissements. Pour les serveurs, le port du masque a également posé question, alors que les températures commençaient tout doucement à grimper au-dessus des 30 degrés.

Juillet 2020 100 % de réussite au baccalauréat à Monaco

Bonne nouvelle au milieu du marasme sanitaire, le baccalauréat 2020 a été une excellente cuvée. Épidémie de Covid-19 oblige, le baccalauréat a été délivré par rapport aux notes du premier et du deuxième trimestres, en lien avec les avis des professeurs dans le livret scolaire des élèves. À Monaco, à l’issue du second groupe, la réussite aura été de 100 %. Un résultat historique et exceptionnel dont s’est félicitée la directrice de l’éducation nationale de la jeunesse et des sports, Isabelle Bonnal : « Cet excellent résultat est une réalité qui correspond tout à fait aux scores obtenus habituellement dans les lycées de la principauté. » En 2019, ils étaient 99,08 % à l’avoir obtenu. Sur les 427 candidats cette année, seuls deux d’entre eux ont dû passer les rattrapages pour décrocher le précieux sésame. Les chiffres sont très bons aussi pour le brevet, qui totalise 99,77 % de réussite.

Août 2020 Reprise de la Ligue 1, avec un bon départ pour Monaco

Après plusieurs mois d’arrêt forcé en raison de l’épidémie de coronavirus, la Ligue 1 (L1) a enfin repris ses droits le week-end du 22-23 août 2020, après cent soixante-six jours d’absence. la Ligue de football professionnel (LFP) avait décidé le 30 avril 2020 d’arrêter prématurément la saison 2019-2020 de Ligue 1 (L1) et Ligue 2 (L2) en raison de l’épidémie de coronavirus. Reprise sous contrainte cependant puisque la jauge de supporteurs était limitée à 5 000 places, avec port du masque obligatoire et célébrations assises uniquement. Sportivement, avec une victoire et un nul en deux matches, l’AS Monaco n’a pas manqué sa reprise. Les joueurs de Niko Kovac ont engrangé 4 points sur 6 possibles. Un premier bilan qui semblait satisfaisant, pour un effectif encore en rodage.

Septembre 2020 Un plan social se prépare à la SBM

Face à la pandémie de Covid-19, la Société des Bains de Mer (SBM) continue de souffrir. Alors qu’elle avait renoué avec les bénéfices sur l’exercice 2019-2020, entre avril et juin 2020, son activité a dévissé de 74 % par rapport à l’an dernier. Du coup, d’ici la fin 2020, la direction de la SBM prévoit une série de mesures qui inquiètent salariés et syndicats. Beaucoup voient venir un plan social, qui sera confirmé début octobre 2020. Le président-délégué de la SBM, Jean-Luc Biamonti, annoncera alors la nécessité pour son entreprise de réaliser une économie d’au moins 25 millions d’euros, ce qui passera nécessairement par des licenciements, avec des départs volontaires et contraints. Fait rarissime, l’ensemble des syndicats s’unira pour marquer son opposition au plan social.

Octobre 2020 Tempête Alex : Monaco se mobilise

Si Monaco a été relativement épargnée par la tempête Alex, subissant seulement quelques dégâts matériels sans victimes, les massifs maralpins qui entourent la principauté ont en revanche subi de gros dégâts. Dans les vallées de la Vésubie, de la Tinée et de la Roya, de nombreuses maisons ont été détruites, et des routes emportées, coupant du monde plusieurs villages se retrouvant sans eau ni électricité. Dès le samedi 3 octobre, une aide logistique et humaine a été proposée pour soutenir les opérations de secours. Deux détachements de la force publique ont acheminé près de 14 tonnes d’eau conditionnées en bouteilles vers la zone d’activité de la Gavre à Carros et sur la commune de Breil. Les sapeurs-pompiers monégasques se sont également tenus prêts à intervenir pour des opérations de pompage et de déblayage dans les zones sinistrées. La tempête aura fait neuf morts au total, en plus des neuf personnes portées disparues.

Novembre 2020 Covid-19 :  pas de nouveau confinement, mais un couvre-feu

Face à la montée en flèche du nombre de cas de coronavirus frappant la principauté, l’État a décidé d’instaurer un couvre-feu de 20 heures à 6 heures du matin. Ce dernier est entré en vigueur dans la nuit du samedi 31 octobre 2020 au dimanche 1er novembre 2020, pour une durée d’un mois. La principauté a donc échappé de ce fait à un reconfinement, au contraire de la France, pour lutter contre la propagation de l’épidémie. Le but étant de préserver l’activité économique dans sa globalité. Il faut toutefois noter que la situation sanitaire était moins sévère que dans les pays voisins à cette période de l’année. Outre la mise en place du couvre-feu, l’État a décidé de fermer l’ensemble des bars et salles de sport de Monaco. Les spas et massages ont dû eux aussi fermer leurs portes pendant au minimum un mois. Pour compenser les pertes économiques liées à ces fermetures administratives, le gouvernement a garanti la poursuite des aides financières pour les professionnels des secteurs impactés.

Décembre 2020 Le Covid-19 plombe les comptes de l’État

Pour la première fois depuis neuf ans, le budget primitif 2021 a présenté un déficit de 114,5 millions d’euros, conséquence du ralentissement de l’économie des suites de la pandémie de Covid-19. Gouvernement et Conseil national ont prôné l’union sacrée pour faire face à cette crise sans précédent. Crise qui a également porté un sacré coup à l’industrie du tourisme. Guy Antognelli, directeur du tourisme, n’hésite pas à qualifier le bilan de l’année comme « catastrophique ». Le chiffre d’affaires de l’été affiche une baisse de 50 %, alors que la période assure d’habitude la bonne santé du secteur pour l’année entière. Pour rebondir ces prochains trimestres, la direction du tourisme mise donc sur le tourisme durable et responsable pour conquérir une nouvelle clientèle, de plus en plus demandeuse de séjours dits écologiques.