Edito n°1222 :Pression

Faut-il craindre une nouvelle crise du logement pour les Monégasques en principauté ? C’est la question soulevée par le président de la commission des finances et de l’économie nationale, Balthazar Seydoux, à l’occasion des séances publiques consacrées à l’étude, et au vote, du budget primitif 2022 au Conseil national. Le 6 décembre 2021, cet élu de la majorité (Primo !) a pointé le retard pris par la reconstruction de l’immeuble domanial le Bel Air. Si ce retard s’explique, en partie, par la complexité de ce chantier, les 200 logements prévus seront finalement disponibles au mieux en 2026, et non pas en 2023-2024. Du coup, les élus ont publiquement demandé une série de constructions intermédiaires, afin de faire face aux demandes d’appartements pour les Monégasques, sur la période 2024-2026. Trois possibilités ont été évoquées dans la soirée du 6 décembre 2021. D’abord, 60 logements pourraient être construits en bas de l’avenue de Grande-Bretagne, où un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) doit être érigé. Ensuite, dans le quartier de l’Annonciade, le projet Les Lierres – Nathalie, pourrait permettre la création de plus de 40 logements domaniaux. Enfin, la surélévation du Palais Honoria, sur le boulevard de Belgique, pourrait rendre possible la livraison d’une trentaine d’appartements supplémentaires. Le ministre d’État, Pierre Dartout, a indiqué que le gouvernement monégasque, conscient de cette situation, travaillait sur des projets de livraisons de nouvelles opérations immobilières. Il a également confirmé le lancement de la construction de l’EHPAD et de logements sur la parcelle Grande-Bretagne, ainsi que de l’opération Les Lierres – Nathalie. Quant à la surélévation du Palais Honoria, elle est étudiée par les services de l’État. Des réponses jugées trop floues par les élus, à commencer par le président du Conseil national, Stéphane Valeri : « Nous attendons des précisions et des engagements, avec des quantités d’appartements et un calendrier précis. » Le 9 décembre 2021, un courrier a été envoyé au ministre d’État, résumant la position des 24 élus, unanimes. « Toute décision non prise maintenant, dans le cadre du budget de l’État pour 2022, entraînerait la non-compensation des décalages constatés pour 2024 et 2025. Et donc, inéluctablement, le retour à une pénurie de logements domaniaux, dont nous ne voulons plus », écrivent-ils, mettant ainsi un coup de pression avant le vote du budget primitif 2022, prévu le 16 décembre 2021. Plus que jamais, la balle est donc dans le camp du gouvernement.